III. LA POLITIQUE DE SOUTIEN À LA CRÉATION ET À LA DÉCOUVERTE DE NOUVEAUX TALENTS
Plusieurs types d'aide sont traditionnellement accordés aux compagnies dramatiques, aux théâtres privés et aux auteurs dramatiques. Par ailleurs, est accompli un effort en faveur de nouvelles formes d'expression artistique.
A. L'AIDE AUX COMPAGNIES DRAMATIQUES
L'aide
aux compagnies dramatiques joue un rôle central dans la politique du
théâtre.
Outre leur contribution à la création théâtrale et
à son renouvellement, les compagnies participent aux différents
aspects de l'action conduite par le ministère, qu'il s'agisse du
partenariat avec les établissements scolaires, des projets en faveur des
publics défavorisés ou des efforts d'aménagement culturel
du territoire.
En 2001
, le montant des crédits affectés aux compagnies
dramatiques indépendantes s'est élevé à
28,57 millions d'euros
(187,4 millions de francs) contre
27,64 millions d'euros (181,3 millions de francs), soit une
progression de 3,36 %.
D'après les réponses fournies par le ministère de la
culture au questionnaire adressé par votre rapporteur, pour 2002, le
montant des mesures nouvelles qui seront affectés aux compagnies
dramatiques est de 1,98 million d'euros (13 millions de francs).
Il semble toutefois qu'après un effort de remise à niveau
accompli en 1999, la progression du montant des crédits consacrés
aux compagnies théâtrales connaissent désormais un certain
tassement.
Le tableau ci-après précise le montant des crédits
consacrés par l'Etat à ces structures.
CRÉDITS AFFECTÉS PAR L'ETAT AUX COMPAGNIES DRAMATIQUES INDÉPENDANTES DEPUIS 1990, PROCÉDURES CONDUITES SURCRÉDITS CENTRAUX ET DÉCONCENTRÉS
|
Crédits ouverts en MF |
Crédits ouverts en M€ |
Mouvements de crédits en MF |
Crédits affectés en MF |
Crédits affectés en M€ |
1990 |
156,6 |
23,87 |
0 |
156,6 |
23,87 |
1991 |
158,6 |
24,18 |
0 |
158,6 |
24,18 |
1992 |
164,0 |
25,00 |
0 |
164,0 |
25,00 |
1993 |
166,4 |
25,37 |
- 8,5 |
157,9 |
24,07 |
1994 |
163,4 |
24,91 |
0 |
163,4 |
24,91 |
1995 |
158,9 |
24,22 |
0 |
158,9 |
24,22 |
1996 |
161,4 |
24,60 |
0 |
161,4 |
24,60 |
1997 |
160,8 |
24,51 |
- 1,4 |
159,4 |
24,30 |
1998 |
160,0 |
24,39 |
0 |
160,0 |
24,39 |
1999 |
174,0 |
26,53 |
0 |
174,0 |
26,53 |
2000 |
181,3 |
27,64 |
3,8 |
185,1 |
28,22 |
2001 |
187,4 |
28,57 |
0 |
187,4 |
28,57 |
La
progression des crédits depuis 1999 a permis d'accompagner la
réforme des modalités du soutien aux compagnies qui ne repose
plus désormais que sur deux types d'aide :
- une aide à la production dramatique, sur projet, qui ne peut
être renouvelée sur deux années consécutives ;
- une aide sous forme de conventionnement sur trois ans réservée
aux compagnies dont le rayonnement, la régularité de production,
les capacités de recherche, de création et de diffusion ont
été relevées par les comités d'experts
placés auprès des DRAC.
Le bilan de l'application progressive de cette réforme fait
apparaître, au-delà d'une stabilité du nombre de compagnies
aidées -autour de 600- une augmentation rapide et significative du
nombre des bénéficiaires de ces deux types d'aide. Cette
évolution s'explique non seulement par la suppression de l'aide annuelle
mais également par l'entrée de nouvelles compagnies dans le
dispositif de soutien.
L'accroissement très important du nombre de conventionnement permet aux
troupes ainsi soutenues de bénéficier d'une stabilité de
leurs moyens de production, qui ne peut qu'encourager la création. Dans
ce contexte, l'augmentation des moyens financiers consacrés par l'Etat
aux compagnies permet mécaniquement de réévaluer la
dotation moyenne versée à chacune d'entre elles, qui, tous types
confondus, a progressé entre 1998 et 2000 de 6 098 euros
(40 000 francs) et s'établit en 2000 à
34 911 euros (229 000 francs).
Pour 2002, un effort devrait être accompli afin de poursuivre la
revalorisation des dotations accordées aussi bien dans le cadre de
l'aide de la production, dont il convient de faire une véritable
alternative au conventionnement et un label de qualité indiscutable que
dans le cadre du conventionnement pour qu'à terme l'ensemble des
compagnies puissent bénéficier à ce titre du montant
minimal de subvention prévu par la circulaire soit
45 735 euros (300 000 francs).
B. LE SOUTIEN AU THÉÂTRE PRIVÉ
Le
soutien accordé au théâtre dramatique privé est
assuré par le fonds de soutien au théâtre privé. Ce
fonds, constitué sous la forme associative, est alimenté par
quatre types de ressources : une taxe parafiscale prélevée
sur les recettes d'exploitation des adhérents, des cotisations
volontaires des théâtres souhaitant bénéficier de
l'aide à l'équipement et, enfin, des subventions versées
par l'Etat et la ville de Paris.
En 2000, dernière année pour laquelle votre rapporteur dispose
d'informations complètes, le budget de l'association s'est
élevé à 13,84 millions d'euros (90,78 millions
de francs), contre 12,01 millions d'euros (78,77 millions de francs)
en 1999.
Le financement du fonds a été assuré :
- pour 2,7 millions d'euros (17,72 millions de francs) par le produit
de la taxe parafiscale sur les spectacles de théâtre ;
- pour 4,35 millions d'euros (28,52 millions de francs) par des
contributions volontaires ;
- pour 3,02 millions d'euros (19,8 millions de francs) par une
subvention de l'Etat ;
- pour 3,02 millions d'euros (19,8 millions de francs) par une
subvention de la ville de Paris ;
- et plus marginalement par des subventions versées par l'ADAMI et la
SACD, qui s'élèvent respectivement à 152 449 euros
(1 million de francs) et à 114 337 euros (750 000 francs).
Pour l'exercice 2001, la subvention versée par le ministère de la
culture et de la communication a été portée à
3,51 millions d'euros (23 millions de francs) et devrait être
maintenue à ce niveau en 2002. Par ailleurs, les recettes du budget
du fonds de soutien prévoient 3,58 millions d'euros
(23,5 millions de francs) au titre des cotisations volontaires et
2,44 millions d'euros (16 millions de francs) au titre du produit de la
taxe parafiscale.
L'accroissement de la contribution de l'Etat correspond à la
volonté du ministère de la culture de développer le
soutien au théâtre privé, qui se traduit notamment par un
partenariat avec la région Ile-de-France dans le cadre du contrat de
plan. Dans ce cadre, le ministère s'est engagé à une
contribution annuelle de 760 000 euros (5 millions de francs) pour
soutenir les investissements des théâtres privés. En ce
sens, une convention triennale relative à la réhabilitation des
théâtres adhérents au fonds a été conclue en
ce sens le 22 mars 2001.
Le fonds de soutien, au-delà d'actions de promotion, peut accorder
quatre types d'aides :
- l'aide à l'exploitation de spectacles qui constitue, pour un nombre de
représentations données une couverture de déficit ;
- l'aide à la création qui est versée sous une forme
comparable ;
- l'aide à l'équipement destinée à permettre la
réalisation de travaux d'équipement et d'entretien
scénique des salles et de leurs dépendances, alimentée par
la cotisation volontaire des théâtres ;
- l'aide à la reprise qui permet à un entrepreneur de spectacles
de compléter son plan de financement pour lui permettre
d'acquérir la salle de spectacle où il exerce.
Le tableau ci-dessous indique le montant des aides versées en
2000.
Types d'aides |
Montant |
Aides à la création |
1,84 million d'euros
|
Aides à l'équipement |
3,58 millions d'euros
|
Aides à l'exploitation |
6,41 millions d'euros
|
Aides à la reprise |
91 469
euros
|
Votre rapporteur se félicitera du renforcement de l'effort de l'Etat en faveur du théâtre privé, qui conjugué à une augmentation de la fréquentation constatée depuis trois ans, est susceptible de contribuer au redressement de la situation financière des établissements, situation qui reste à bien des égards très précaire.
C. L'AIDE AUX AUTEURS DRAMATIQUES
En 2001
, les crédits consacrés
à
l'action menée en faveur des auteurs dramatiques se sont
élevés à
2,51 millions d'euros
(16,48 millions de
francs),
contre 2,46 millions d'euros
(16,2 millions de francs).
L'évolution du montant des crédits consacrés aux
différents dispositifs d'aide à l'écriture dramatique
entre 2000 et 2001 est retracée dans le tableau
ci-dessous :
|
2001
|
2002
|
Aide à la création dramatique |
0,98
|
0,99
|
Commande publique |
0,15
|
0,18
|
CIRCA |
1,34
|
1 ,34
|
Ces
crédits seront reconduits en 2002.
Ces crédits financent un dispositif d'aides à l'écriture
mais également les commandes publiques et le soutien apporté au
fonctionnement du centre national des écritures du spectacle.
• Les aides à la création dramatique
Réformé en 1995 afin de promouvoir une plus
grande diversité des oeuvres aidées, le dispositif de soutien aux
auteurs dramatiques s'appuie désormais sur quatre types d'aides :
-
l'aide au montage
, réservée aux textes recueillant
l'unanimité des lecteurs. Son montant, fixé en fonction de
l'importance du projet, est mis à disposition de l'auteur pendant trois
ans ;
-
l'aide d'encouragement
à l'auteur comprise entre 609,80 et
4 573,47 euros (4 000 et 30 000 francs),
destinée aux jeunes auteurs dont le talent a été
jugé prometteur.
Parallèlement à ces deux dispositifs issus de la réforme
de 1995, ont été maintenues :
-
les aides à la recherche théâtrale
destinées à soutenir les projets associant plusieurs modes
d'expression ;
- et
les aides à la première reprise
dont la vocation est
d'encourager la reprise de textes qui ont bénéficié de
l'aide à la création dramatique lors de leur montage.
A ces dispositifs, il convient d'ajouter l'aide forfaitaire en faveur des
auteurs, traducteurs et concepteurs des projets retenus.
En 2001, sur les 500 dossiers examinés, contre 431 en 2000, 76
ont été retenus et le montant des aides s'est élevé
à 1 million d'euros (6,5 millions de francs), soit un niveau
comparable à celui engagé au titre de l'exercice
précédent.
• Les commandes aux auteurs
La
politique de soutien aux auteurs dramatiques s'appuie également sur des
commandes publiques aux auteurs dans le cadre d'un dispositif qui a
été institué en 1982.
Ces commandes sont attribuées à un projet conçu par un
auteur et un organisme théâtral déjà
subventionné par le ministère de la culture. Leur montant est de
6 098 euros (40 000 francs) pour un texte original et de
3 049 euros (20 000 francs) pour une adaptation.
En 2001, le budget réservé à l'aide à
l'écriture aux auteurs s'élève à 274 408
euros (1 180 000 francs), contre 152 449 euros (1 million de
francs) en 2000.
Lors de sa première session de mars 2001, la commission a
retenu 10 projets d'écriture de textes originaux, une
adaptation et un projet collectif, pour un montant global de 73 176 euros
(480 000 francs). Les résultats de la seconde session ne sont pas
encore connus.
Parallèlement, en 2001, dans le cadre du
Printemps
Théâtral
organisé pour la troisième année
consécutive par les ministères de l'éducation nationale et
de la culture et de la communication, la DMDTS a mis en place une aide à
l'écriture de textes dramatiques destinés au jeune public. Il
s'agit de projets d'écriture de textes dramatiques courts (20 à
30 minutes) déposés par des auteurs confirmés ou animant
des ateliers d'écriture avec des enfants, destinés à
être travaillés par des jeunes dans le cadre scolaire ou dans les
établissements d'enseignement spécialisé. Le comité
de lecture, qui s'est réuni en avril, a retenu sept projets qui se
verront attribuer une aide forfaitaire de 1 524 euros (10 000
francs). En 2000, neuf projets avaient été
sélectionnés.
• Le centre national des écritures du spectacle (CIRCA)
La
Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon, devenue en 1990 centre national des
écritures du spectacle, exerce sa mission d'aide à
l'écriture dramatique en accueillant en résidence des artistes,
mais également en organisant des lectures, notamment dans le cadre du
festival d'Avignon, et des rencontres entre auteurs et compagnies.
Le CIRCA a bénéficié en 2001, comme en 2000,
d'une subvention de 1,34 million d'euros (8,8 millions de francs).
D. L'ENSEIGNEMENT DE L'ART DRAMATIQUE
Le ministère de la culture contribue à la formation de futurs professionnels en soutenant les écoles spécialisées et les classes d'art dramatique des conservatoires mais favorise également l'accès du plus grand nombre à la pratique de l'art dramatique.
• La formation professionnelle
Pour
assurer cette mission, le ministère conduit plusieurs types d'actions.
- L'initiation
La première qui relève de l'initiation s'inscrit dans le cadre
scolaire et revêt plusieurs formes.
En matière d'initiation et de sensibilisation, le ministère de la
culture a mis en place avec le ministère de l'éducation nationale
un baccalauréat « théâtre et expression
artistique » (série L). Pour l'année
scolaire 2000-2001, le nombre de lycées dispensant cet enseignement
s'élevait à 120. Les crédits destinés à
assurer la rémunération des équipes artistiques assurant
en collaboration avec les enseignants l'encadrement de cette formation sont
pris en charge par le ministère de la culture, qui depuis la
création de cet enseignement en 1985, accorde une subvention de
5 031 euros (33 000 francs) par an et par classe concernée.
Par ailleurs, le ministère concourt également à la mise en
place progressive des ateliers d'expression artistique dans tous les
lycées. Ces ateliers, qui ne s'adressent pas seulement aux
élèves suivant des enseignements obligatoires ou optionnels, sont
animés par des intervenants extérieurs encadrés par des
enseignants et donnent lieu à des conventions ou des jumelages avec des
théâtres. La rémunération de ces intervenants est
financée conjointement par les ministères chargés de la
culture et de l'éducation nationale.
En 2000 et en 2001, le montant des crédits
réservés à l'enseignement du théâtre au
lycée s'est élevé à 1,83 million d'euros (12
millions de francs).
- La formation
L'enseignement du théâtre constitue à l'évidence
l'un des moins structurés et l'un des moins développés des
enseignements des différentes disciplines artistiques relevant du
ministère de la culture et se trouve, de ce fait, largement
assuré soit grâce aux efforts consentis en ce domaine par les
collectivités locales soit au travers d'initiatives privées.
La formation des jeunes comédiens
est dispensée par les
conservatoires nationaux de région, les écoles nationales de
musique et de danse et les écoles municipales de musique, dont le
rôle, outre une mission d'initiation, est de préparer aux concours
des écoles supérieures.
Actuellement, 26 conservatoires nationaux régionaux (CNR) et
28 écoles nationales de musique et de danse (ENMD) offrent un
cursus d'enseignement initial en art dramatique. A ces chiffres, il convient
d'ajouter les 30 écoles municipales agréées (EMA) qui
proposent une initiation au théâtre.
Les crédits consacrés par le ministère de la culture
à cet enseignement ne peuvent être identifiés dans la
mesure où les subventions de fonctionnement versés à ces
établissements sont globales et ne font pas l'objet par le
ministère d'une affectation spécifique selon les disciplines.
On rappellera, à cet égard, que l'art dramatique occupe une place
très minoritaire dans les disciplines enseignées au sein de ces
établissements. Les 3000 élèves qui suivent une
formation théâtrale (soit 820 dans les CNR, 1 004 dans les
écoles nationales et 1 022 dans les écoles municipales
agréées) ne représentent que 1 % des effectifs inscrits.
Dans le cadre de la charte de l'enseignement artistique
spécialisé en danse, musique et théâtre
élaborée en 2001, le ministère de la culture a
réaffirmé l'importance de l'existence au sein de l'ensemble des
établissements d'enseignement artistique d'un enseignement initial
à l'art et à la pratique du théâtre.
Toutefois, votre rapporteur ne peut que souligner que l'ouverture de classes
d'art dramatique relève de l'initiative des collectivités
territoriales, en vertu de la loi du 22 juillet 1983 relative à la
répartition des compétences entre les communes, les
départements, les régions et l'Etat.
Il relèvera également que cette compétence exige des
collectivités territoriales un effort financier très
significatif, ce qui explique en partie que l'enseignement du
théâtre soit très inégalement réparti sur
l'ensemble du territoire. Ainsi, en Ile-de-France, 31 % des
établissements contrôlés dispensent cet enseignement dont
l'ensemble des CNR de cette région à l'exception de ceux
d'Aubervilliers, de Boulogne-Billancourt et de Paris. Par contre, l'offre
d'enseignement en théâtre est très insuffisante en
Rhône Alpes (4 écoles seulement sur
38 établissements contrôlés) et presque inexistante
(un seul établissement par région) en Aquitaine, Auvergne,
Basse-Normandie, Bourgogne, Corse, Languedoc-Roussillon, Lorraine,
Poitou-Charentes.
Un engagement budgétaire accru de la part de l'Etat est
nécessaire s'il souhaite encourager les initiatives locales en ce
domaine. On notera que, afin d'encourager le développement au sein des
établissements d'enseignement préparant à une formation
supérieure, le ministère a proposé la création,
à titre expérimental, dans 5 établissements d'un
cycle d'orientation professionnelle, sanctionné par un diplôme
d'études théâtrales, auquel il contribuera en 2002 à
hauteur de 22 867 euros (150 000 francs).
Hormis cette contribution et les actions ponctuelles engagées à
l'échelle régionale dans le cadre des protocoles de
décentralisation culturelle, le soutien de l'Etat en ce domaine sera
reconduit à son niveau de 2001.
En effet, sans toutefois que ces chiffres soient réellement pertinents
pour mesurer la part de l'enseignement dramatique ainsi dispensé
financée par l'Etat, on indiquera qu'après une revalorisation
substantielle en 2000 des dotations de fonctionnement et des crédits
d'investissement versés par l'Etat aux établissements soumis
à son contrôle qui s'élevaient respectivement à
28,28 millions d'euros (185,5 millions de francs) et à
5,79 millions d'euros (37,98 millions de francs), l'effort n'a pas
été renouvelé en 2001. En 2002, seul sera poursuivi
l'alignement du taux et du barème des bourses sur ceux pratiqués
dans les établissements relevant du ministère de
l'éducation nationale.
A l'évidence, cette prudence financière contraste avec les
ambitions affichées, que ce soit dans la charte ou dans les protocoles
de décentralisation culturelle.
• En 2001, le montant total des crédits consacrés par le
ministère de la culture à
l'enseignement dramatique
spécialisé à vocation professionnelle
s'élevait
à 7,97 millions d'euros (52,3 millions de francs). Cette
enveloppe sera reconduite en 2002.
En 2002, ces crédits progresseront de 3,82 % pour atteindre
8,28 millions d'euros (54,3 millions de francs).
L'enseignement supérieur du théâtre est principalement
assuré par deux écoles nationales d'art dramatique, le
conservatoire national supérieur d'art dramatique et l'école du
théâtre national de Strasbourg.
- le
conservatoire national supérieur d'art dramatique
dispense
un enseignement gratuit de formation au métier de comédien. Il
bénéficie en 2002 d'une subvention de 2,53 millions d'euros
(16,6 millions de francs), contre 2,43 millions d'euros
(15,94 millions de francs) en 2001 ;
-
l'école supérieure d'art dramatique du théâtre
national de Strasbourg
, intégrée au théâtre de
Strasbourg, dispense également une formation destinée aux
comédiens professionnels et aux techniciens du spectacle
(régisseurs et décorateurs - scénographes). En 2002, les
crédits dont elle bénéficie s'élèveront
à
0,94 millions d'euros (6,17 millions
de francs) hors bourses d'études.
D'autres enseignements à caractère professionnel sont
cofinancés par l'Etat et les collectivités locales, par voie de
convention. Il s'agit :
- des ateliers dramatiques des centres dramatiques nationaux de Rennes et de
Saint-Etienne ;
- des classes professionnelles des départements d'art dramatique des
conservatoires nationaux de région de Bordeaux et de Montpellier ;
- des écoles du théâtre national de Bretagne et de la
comédie de Saint-Etienne ;
- de l'école régionale d'acteurs de Cannes ;
- et d'organismes divers comme l'école supérieure de la
marionnette.
On relèvera que les actions annoncées comme prioritaires en 2001
le demeurent en 2002. En effet, ni la création d'un diplôme
d'Etat, comme il en existe déjà pour l'enseignement de la musique
et de la danse, ni la mise en place d'une nouvelle formation de l'acteur en
région Nord-Pas-de-Calais n'ont pu être conduites à leur
terme cette année.
• La pratique amateur
Depuis 1998, le ministère de la culture s'est vu reconnaître une
compétence en matière de soutien à la pratique amateur
dans le domaine du théâtre, compétence jusque là
attribuée pour des raisons historiques au ministère de la
jeunesse et des sports.
Les circulaires du 15 et 28 juin 1999 ont défini la
responsabilité spécifique du ministère de la culture qui
vise essentiellement à offrir de manière équilibrée
sur le territoire les ressources nécessaires à l'essor de ces
pratiques.
Les constats réalisés en 1999 et en 2000 ont souligné la
richesse des initiatives en ce domaine mais ont également
révélé qu'elles demeuraient souvent mal connues car
souvent conduites dans des réseaux encore trop cloisonnés.
L'objectif du ministère consiste à remédier à cette
situation en fédérant les différents acteurs au sein d'un
réseau.
Le travail de rapprochement des fédérations d'éducation
populaire, qui mènent sur le terrain de nombreuses actions favorisant le
développement des pratiques amateur a été poursuivi et
développé en 2001, notamment dans le cadre de la signature d'une
charte entre le ministère de la culture, d'une part, et des associations
actives en ce domaine (ligue de l'enseignement, fédération
nationale des foyers ruraux et fédération des MJ).
Dans le même esprit, des relations ont été nouées
entre le ministère et la fédération nationale des
compagnies de théâtre et d'animation afin de recenser les
ressources offertes par ce réseau.
Les DRAC, en collaboration avec les services du ministère de la jeunesse
et des sports, ont par ailleurs pour mission d'élaborer des plans de
développement des pratiques amateurs afin d'accompagner leur
développement en regroupant les différents partenaires :
Etat, collectivités locales et associations.