DEUXIÈME PARTIE

L'AVENIR DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
EN QUESTION

I. L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE : LA NÉCESSAIRE PRÉSERVATION DES ACQUIS

A. LA STABILISATION DES EFFECTIFS

1. L'évolution générale des effectifs

Pour la première fois, en 2001, après des années marquées par une croissance soutenue de ses effectifs, l'enseignement technique agricole voit le nombre de ses élèves diminuer.

En effet, selon les informations disponibles au 15 septembre, l'enseignement agricole enregistre, à la rentrée 2000, 2.022 élèves de moins que lors de l'année scolaire 1999-2000, soit un recul de 1,13 %.

La tendance à la stabilisation des effectifs entamée à la rentrée 1997 se trouve donc consacrée.

EVOLUTION DES EFFECTIFS (1)

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000

Taux de progression des effectifs scolarisés dans l'enseignement agricole



6



6,9



4,66



5,5



3,03



1,7



1,07



- 1,13

(1) Chiffres provisoires au 15 septembre 2000.

L'enseignement agricole a bénéficié, jusqu'en 1997, d'importants flux d'entrées d'élèves en provenance de l'éducation nationale puis à partir de cette date, de l'effet " volume " lié à l'allongement des études, notamment en raison de la généralisation de la poursuite d'études, qui parvient désormais à son terme. En effet, on observe une moindre attractivité de l'enseignement agricole sur les jeunes issus de l'éducation nationale comme en témoignent les statistiques figurant dans le tableau ci-dessous :

LES TAUX D'ÉVOLUTION ANNUELS DES EFFECTIFS DES CLASSES D'ENTRÉE
SELON L'ORIGINE SCOLAIRE DES ÉLÈVES (1)

Tous niveaux et statuts

1991

1992

1993

1994

1995

1996

1997

1998

1999

Elèves issus de l'éducation nationale


+5,3%


+5,0%


+13,7%


+17,4%


+3,3%


+6,2%


+0,5%


-2,3%


-1,6%

Elèves issus de l'enseignement agricole


-6,5%


+0,6%


-0 ,9%


-4,5%


+2,4%


+5,0%


+4,8%


+2,6%


+2,6%

(1) Source : Observatoire national de l'enseignement agricole.

2. La répartition par niveau d'enseignement

La décélération qui a d'abord concerné les formations courtes produit désormais mécaniquement ses effets sur les formations de niveau IV, faute d'une reprise des flux d'entrants issus de l'éducation nationale.

Cette évolution était parfaitement prévisible.

Les formations de niveau V ont été les premières à subir les conséquences de l'arrivée de classes d'âge moins nombreuses, conséquences accentuées par l'instauration d'un nouveau palier d'orientation et une moindre attractivité de l'enseignement agricole auprès des jeunes de l'éducation nationale.

Les effets mécaniques de ces évolutions se font aujourd'hui sentir pour les formations de niveau IV, dont la rénovation arrive désormais à maturité et qui, après avoir rencontré un vif succès auprès des jeunes, connaissent désormais un tassement.

Ainsi, à la rentrée 2000, après le recul à la rentrée 1999 des effectifs des formations de niveau V, c'est au tour des formations de niveau IV de perdre des élèves, seules les formations supérieures courtes affichant encore une progression de leurs effectifs.

- le recul des effectifs des formations courtes de niveau V (CAPA, BEPA, 4 e et 3 e technologiques) engagé dès 1998 se poursuit. Ce mouvement résulte de la nouvelle organisation du collège mais également de l'arrivée de classes d'âges moins nombreuses. Ces formations accueillent, à la rentrée 2000, 1.059 élèves de moins que l'an dernier, soit un recul de 1,1 %.

- les formations de niveau IV (BTA, baccalauréat) qui affichaient encore un solde positif à la rentrée 1999 voient à leur tour leurs effectifs reculer de 1,81 % (soit 1 086 élèves de moins).

- enfin, s'il demeure encore cette année positif, le rythme de progression du cycle supérieur court (BTSA) connaît un fléchissement très significatif : 0,54 % , contre 2,13 % en 1999 et 3,9 % en 1998.

3. La répartition entre enseignement public et enseignement privé

Les établissements d'enseignement agricole technique privés enregistrent comme les établissements d'enseignement public un recul du nombre de leurs élèves à la rentrée 2000, recul dont l'ampleur est comparable même si des différences peuvent apparaître entre les différentes " familles " du privé.

En effet, les effectifs de l'enseignement public diminuent de 1,22 % tandis que ceux du privé, reculent de 1,07 %.

Le tableau ci-dessous indique l'évolution des effectifs scolarisés dans l'enseignement technique entre 1998 et 2000.

EVOLUTION DES EFFECTIFS SCOLARISÉS
DANS L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE AGRICOLE

Rentrée 1998-1999

Rentrée 1999-2000

Rentrée 2000-2001

Enseignement public

+ 2%

-

- 1,22%

Enseignement privé du temps plein


+ 1,3%


- 0,2%


- 2,6%

Enseignement privé du rythme approprié


+1,7%


+ 3%


+ 0,7%

On rappellera qu'entre 1993 et 1997, le privé avait progressé à un rythme plus soutenu que le public, notamment en raison du regain de faveur des formations de niveau V auquel le public ne pouvait faire face, pour l'essentiel faute de moyens, dans un contexte d'allongement des études le contraignant à se redéployer vers les filières longues. Cette situation s'était traduite par une augmentation de la part du secteur privé ramenant les proportions d'effectifs scolarisés dans le privé et le public à leur niveau d'avant la loi de 1984.

L'effort accompli dès 1997 par les établissements privés pour respecter les objectifs de croissance des effectifs, la tendance générale à la stabilisation des effectifs mais également la moindre progression, voire le recul en 2000 des formations de niveau V qui sont numériquement les plus importantes dans le privé, ont contribué à stabiliser cette situation.

Selon les chiffres établis au 15 septembre 2000, 39,9 % des élèves (70.931) étaient scolarisés dans les établissements publics, contre 60,1 % (105.616) dans les établissements privés. En 1999, ces chiffres étaient respectivement de 40,2 % et de 59,7 %.

RÉPARTITION ET ÉVOLUTION DES EFFECTIFS
DE L'ENSEIGNEMENT TECHNIQUE PAR NIVEAU DE FORMATION
ET PAR CATÉGORIE D'ÉTABLISSEMENT

Niveau V

Niveau IV

Niveau III

Total

Enseignement public

23.489
(-2,08%)

32.225
(-4,17%)

15.217
(+0,26%)

70.931
(-1,22%)

Enseignement privé du temps plein

32.497
(-2,34%)

17.483
(-3,63%)

5.862
(-0,91%)

55.842
(-2,6%)

Enseignement privé du rythme approprié

38.832
(+0,056%)

9.208
(-0,11%)

1.734
(+8,65%)

49.774
(+0,7%)

A la rentrée 2000, le privé comme le public connaissent donc des évolutions comparables marquées par un recul général des effectifs des formations de niveaux V et IV et par une faible progression des formations de niveau III.

Comme l'année précédente, on relèvera que l'évolution des effectifs scolarisés dans l'enseignement privé recouvre une évolution contrastée entre les établissements du temps plein et les établissements du rythme approprié. En effet, si les premiers voient leurs effectifs diminuer significativement, à cause du recul concomitant de l'ensemble des formations, les seconds continuent à bénéficier d'une augmentation de leurs élèves grâce à une progression significative de leurs effectifs au niveau III.

Cette évolution contrastée s'explique sans doute par le succès des méthodes pédagogiques spécifiques des établissements à rythme approprié mais également par le fait qu'ils connaissent avec retard les effets des phénomènes de poursuites d'études jusque là moins développés que dans le privé à temps plein ou dans le public.

Le tableau ci-dessous indique la répartition des effectifs par niveau entre les établissements privés et les établissements publics depuis 1993.

ÉVOLUTION DES EFFECTIFS PAR SECTEUR PUBLIC/PRIVÉ (en %)

93-94

94-95

95-96

96-97

97-98

98-99

99-2000

2000-2001

Niveau V

Public

27,6

26,9

26,2

25,6

25,3

25,4

25

24,7

Privé

72,4

73,1

73,8

74,4

74,7

74,6

75

75,3

Niveau IV

Public

60

58,7

57,6

56,6

56

55,1

54,4

54,7

Privé

40

41,3

42,4

43,4

44

44,9

45,6

45,3

Niveau III

Public

67,1

67,7

68,1

67,7

67,4

67,2

67

66,7

Privé

32,9

32,3

31,9

32,3

32,6

32,8

33

33,3

Total

Public

43,6

42,4

41,5

40,7

40,4

40,5

40,2

39,9

Privé

56,4

57,6

58,5

59,3

59,6

59,5

59,8

60,1

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