2. Dans les établissements secondaires
Au cours des vingt dernières années,
l'étude du français dans l'enseignement secondaire a subi
différents changements :
- Avant 1974
, le français ne figurait pas dans les contenus
du concours d'entrée en faculté. Une heure de cours par semaine
permettait aux élèves d'apprendre quelques expressions de base
(salutation, présentation), des chansons et des poèmes. Ce cours,
sans enjeu, avait en général beaucoup de succès
auprès des élèves ; il constituait pour eux une
distraction.
- A partir de 1974
, le français est devenu une
matière à option au concours d'entrée, sur un pied
d'égalité avec l'anglais. Bien que ce fût la
première mesure de reconnaissance officielle de
l'enseignement/apprentissage du français, elle n'eut que des effets
très limités, en raison du faible nombre d'heures de cours et des
méthodes non actualisées.
- En 1986
, les treize meilleures facultés de lettres ont
intégré les secondes langues parmi les épreuves
obligatoires au concours d'entrée. Paradoxalement, au lieu de consacrer
l'enseignement/apprentissage du français, cela a créé des
difficultés. L'augmentation de la durée d'enseignement, deux
à trois heures par semaine, s'avérait insuffisante pour passer en
revue l'ensemble des éléments linguistiques nécessaires
à l'épreuve (syntaxe, phonétique et lexique). Le programme
devenait trop dense et difficilement assimilable par les élèves.
Ceux-ci avaient du mal à retenir les leçons d'un cours à
l'autre. Il fallait donc procéder à une révision
systématique du cours précédent avant de passer au suivant.
- En 1992
, les secondes langues dont le français,
étaient systématiquement intégrées au concours
d'entrée dans l'ensemble des facultés de lettres. Cependant, le
Ministère de l'Education ne s'est pas donné les moyens de rendre
cette mesure pleinement opérationnelle, car la formation des enseignants
demeure toujours inadaptée. D'autre part, les méthodes,
élaborées par les éditeurs locaux, ne contribuent pas
à rendre attractif l'enseignement/apprentissage, leur contenu
étant toujours strictement fondé sur la progression grammaticale
linéaire. Les élèves ont beaucoup de mal à
assimiler les points de grammaire, qui leur semblent arides, et surtout la
prononciation qui n'est pas détaillée, excepté une
présentation de l'alphabet phonétique en première page.
Outre ces problèmes liés à l'inadaptation de la formation
des enseignants et des méthodes, le français pâtit d'autres
handicaps dans l'esprit des élèves : difficultés
d'apprentissage de la langue et inadéquation des épreuves
à l'évaluation de sa maîtrise ; ajoutés
à cela, sa faible utilité pour la recherche d'un emploi,
l'éloignement géographique du pays, une image réductrice
de la France, souvent cantonnée dans les produits de luxe et les aspects
artistiques.
Pourtant, malgré ces éléments négatifs, le
français reste une matière qui garde un certain pouvoir
d'attraction. Il participe de la culture générale : la plupart
des lycéens ont lu des oeuvres françaises traduites. La
possibilité d'accéder aux textes originaux est une motivation
qu'il ne faut pas négliger. La connaissance de la France et de sa
culture, facilitée par l'apprentissage du français, apporte un
supplément culturel et intellectuel apprécié dans la
société coréenne. Cette dernière motivation est au
moins aussi importante que l'apprentissage de la langue proprement dite. C'est
pourquoi de nombreux lycéens continuent à choisir le
français pour leurs études supérieures.