II. LES JOURNALISTES DES MSSF
Tous les jours, deux pelotons de journalistes, comptant chacun un peu plus d'une centaine de professionnels, parcourent les installations du Senado Federal pour couvrir la politique nationale et les travaux des parlementaires. L'un des pelotons est formé par les correspondants parlementaires - les setoristas (reporters spécialisés dans un secteur thématique donné), selon le jargon journalistique -, des professionnels recrutés par la presse traditionnelle, qui comprend des supports distincts. Leur profil varie selon le média - imprimé, radiophonique, télévisuel ou électronique -, selon la périodicité - en temps réel, quotidienne, hebdomadaire, mensuelle - et selon la pénétration - locale, régionale, nationale et même internationale. Le second peloton est formé par les journalistes recrutés par le Parlement lui-même, qui sont également répartis en divers médias. Les deux pelotons doivent faire face au même défi, celui de recueillir et de diffuser des informations sur une même thématique et dans un même espace physique.
L'objectif de ce chapitre consacré à ces ressources humaines est de délimiter le profil socioprofessionnel, les routines productives, les valeurs et les paradigmes journalistiques adoptés par les professionnels des médias de source du Senado Federal (MSSF), ainsi que les représentations sociales que ces derniers ont des supports des MSSF et de leurs activités.
L'équipe de journalistes des MSSF contient officiellement 127 journalistes, 72 hommes (56,7 %) et 55 femmes (43,3 %). Tous ont été recrutés à travers quatre concours publics de portée nationale, réalisés depuis 1989. Sur ce total, lors de la réalisation de la recherche sur le terrain, en 2005, onze professionnels étaient temporairement écartés de leurs fonctions journalistiques au Sénat ; quatre autres occupaient des postes de direction dans la structure de communication et n'exerçaient pas nécessairement des fonctions journalistiques directement liées à la production de contenus. Le nombre de professionnels effectivement liés à la production quotidienne d'informations était de 112 professionnels.
Ce volume équivaut à celui d'une rédaction de grande taille à Brasilia, mais il est important de considérer que ce contingent travaille pour les cinq MSSF cités antérieurement. Cette équipe est similaire au volume de correspondants parlementaires de la presse traditionnelle, accrédités par le Comité de Presse du Sénat, pour assurer la couverture quotidienne de cette Maison. Selon les données du Comité, en septembre 2005, 107 professionnels de la presse écrite étaient accrédités 1033 ( * ) . Ces journalistes travaillent pour les grands journaux, la presse de l'intérieur du pays, les magazines hebdomadaires, les agences de presse, les stations de radio et les chaînes de TV, ainsi que la webpresse.
La plus grande rédaction des MSSF est celle de la TV Senado. Son équipe est composée de 36 professionnels, mais pour les motifs exposés plus haut, seuls 33 exerçaient effectivement des fonctions journalistiques lors de la réalisation de cette recherche. La Rádio Senado et la Rádio Agência Senado, comptent, à elles deux, 31 professionnels. L'Agência Senado de Notícias emploie trente journalistes et le Jornal do Senado, 18. Il faut ajouter à ce contingent de journalistes les professionnels techniques, administratifs, d'informatique et de production de contenus non journalistiques.
Notre cible d'intérêt est le journaliste recruté par le Sénat. Qui est le professionnel intervenant dans la production des nouvelles diffusées par ces médias de source ? Quelles valeurs journalistiques orientent son action ? Quels facteurs interviennent sur ses routines professionnelles ? C'est à ces questions, parmi d'autres, que nous consacrerons les pages qui suivent. Pour y répondre, une recherche sur le terrain a été réalisée sur ce groupe professionnel. À travers celle-ci, nous avons cherché à déterminer les expressions de la production d'information pouvant être identifiées en tant que pratiques journalistiques ou associées à ces dernières.
Le travail s'est fondé sur la méthodologie utilisée par McMANE 1034 ( * ) pour tracer, dans les années 1980, un profil du journaliste occidental, en particulier des professionnels français, nord-américains et britanniques. Un travail similaire a également été réalisé en mai 1998 par HERSCOVITZ 1035 ( * ) auprès de journalistes Brésiliens exerçant à São Paulo, le principal pôle économique du Brésil. La méthodologie adoptée e st détaillée dans la section 3 - Méthodologie et questions pour la recherche.
Nous nous proposons de tenter de déterminer l'identité de ce professionnel qui a choisi de travailler pour un moyen de communication maintenu par la source elle-même, celle qui produit les informations-cibles. Les valeurs et les routines professionnelles ont aussi fait l'objet de questions posées au public cible. Une autre préoccupation de la recherche a été de déterminer la représentation sociale existante sur le rôle de MSSF et sur l'efficacité de cette structure envers l'opinion publique et la presse en général.
Le second groupe n'est pas la cible de nos préoccupations et le motif de son inclusion dans cette recherche est d'en faire un groupe contrôle, puisqu'il intervient professionnellement dans le même espace physique, qu'il a pour mission d'effectuer une tâche similaire à celle des journalistes de la MSSF, et des thèmes équivalents à vérifier et à relater. Les données recueillies dans les recherches de McMANE et HERSCOVITZ citées plus haut nous serviront aussi de contrepoints.
A. LE PROFIL SOCIAL
Le système socioculturel dans lequel le journaliste est inséré constitue un élément important du processus de fabrication des informations. La construction de l'information - affirme SOUSA - subit une action de formatage de la part du système socioculturel dans lequel elle s'insère 1036 ( * ) . La sélection des faits qui seront dignes d'être médiatisés est également influencée par les origines sociales du professionnel, sa trajectoire professionnelle, ses modes de sélection et de recrutement et sa formation intellectuelle 1037 ( * ) . Pour ce qui touche aux MSSF, le profil socioculturel des journalistes est très similaire à celui des journalistes qui couvrent le Parlement pour la presse traditionnelle. En théorie au moins, ce professionnel serait donc sujet à la même action de formatage que son collègue de la presse traditionnelle.
Il s'agit, en moyenne, d'un professionnel né après 1964, âgé de près de 40 ans (39 ans et 10 mois), et qui est depuis plus de 17 ans dans la profession (17 ans et 2 mois) 1038 ( * ) . C'est un profil légèrement plus jeune, en âge et dans la profession, que celui observé dans le groupe contrôle. En termes de tranches d'âge, il existe une présence significative des 36 - 40 ans (27 %) 1039 ( * ) . Ceux du Sénat y travaillent en moyenne depuis 5 ans et 2 mois (hommes 5 ans et 6 mois/ femmes : 4 ans et 10 mois) 1040 ( * ) .
Une différence importante entre les deux groupes de professionnels est le mode de sélection, de recrutement et le régime de contrat de travail. Pour être un journaliste exerçant au Sénat, il est nécessaire de passer un concours qui jauge, au moyen d'épreuves, les connaissances en théorie de la communication sociale, en théorie et pratique du journalisme, les notions de droit constitutionnel et le règlement interne du Parlement, ainsi que la maîtrise d'une langue étrangère. De 1989 à 2005, seuls quatre concours ont été réalisés 1041 ( * ) . Des milliers de professionnels s'y inscrivent pour concourir à quelques dizaines de places au total. Le journaliste reçu est soumis à une période de stage probatoire de deux ans avant que son recrutement ne soit définitivement homologué. Il devient alors fonctionnaire statutaire (Régime Juridique Unique), ce qui lui garantit une stabilité d'emploi et un plan de carrière. Des conditions qui sont rares dans le secteur privé. Il ne peut être licencié qu'à la suite de fautes graves et vérifiées par un long processus administratif.
Cette condition se fonde sur un système de méritocratie, qui garantit l'absence de nominations à caractère politique ou personnel dans le processus de sélection, et, en théorie, assure une indépendance professionnelle face à d'éventuels abus éditoriaux ou d'éventuelles pressions des niveaux hiérarchiques supérieurs ou même de la part des parlementaires ou d'autres sources. C'est une condition très importante pour travailler dans une instance politique et elle semble donner les résultats espérés, comme le rapporte FREITAS :
En raison des liens plus forts avec l'institution, les journalistes montrent plus d'engagement vis-à-vis des objectifs centraux du support (TV Senado), destinés à favoriser la transparence de l'activité législative et non les projets personnels des sénateurs 1042 ( * ) .
Dans les rapports avec les sources, en particulier avec les parlementaires, le journaliste n'est pas techniquement un subordonné du parlementaire. Sa longévité au Sénat est, en principe, plus longue. Le sénateur doit se soumettre tous les huit ans à un processus électoral, alors que le journaliste recruté par concours a son emploi garanti jusqu'à la retraite, indépendamment de qui est au pouvoir.
C'est une condition bien différente de celle du monde du journalisme traditionnel, où la trajectoire des professionnels, principalement celle des novices, est marquée par la précarité des rapports de travail, la nécessité de flexibilité et d'adaptation aux exigences du marché et la soumission aux intérêts de l'entreprise 1043 ( * ) . Sur le marché traditionnel, l'expérience et la notoriété du journaliste sont des facteurs importants dans le processus de choix pour l'embauche, mais ils ne sont pas décisifs. Le critère de compétence est entendu par les entreprises comme étant la capacité à incorporer les exigences et les pressions imposées par les employeurs et de s'engager dans le projet éditorial 1044 ( * ) . Il existe un poids significatif de ce qui, dans le jargon populaire, représente la capacité à revêtir l'habit de l'entreprise.
La sélection du journaliste qui couvre la politique, quand elle n'est pas le fruit d'une ascension interne, après un obscur processus d'épuration et de soumission aux normes internes du véhicule de communication, est normalement fondée sur des critères plus abstraits et personnels. La nomination à un poste dans la presse se fait en fonction des contacts personnels, des rapports d'amitié et du travail accompli dans d'autres supports, etc. Selon les termes de José Paulo Kupfer, ex-dirigeant de la Fédération Nationale des Journalistes,
Le marché est une entité imparfaite. En plus de prendre en compte des exigences de base, il utilise généralement des critères d'un autre ordre. Y compris certains à caractère personnel ou idéologique, à contresens de ce qui devrait servir comme critère pour définir un bon professionnel 1045 ( * ) .
La conservation de l'emploi est toujours liée au respect de la ligne éditoriale du support, à la satisfaction des chefs supérieurs, ou même des chefs d'entreprises du journalisme. Entre 2000 et 2005, le Syndicat des Journalistes Professionnels du District Fédéral, responsable de l'examen des valeurs des indemnisations des journalistes en cas de licenciement, a recensé 962 journalistes licenciés dans la presse traditionnelle 1046 ( * ) . Toutefois, ces données ne correspondent pas au total des licenciements. Elles se rapportent exclusivement aux licenciements après plus de deux ans de service dans la même entreprise et avec un contrat formel 1047 ( * ) . Elles n'incluent pas ceux après un temps de travail plus court, ni les diverses modalités de précarisation des contrats, telles que l'externalisation, la cession des droits d'auteur, les personnes recrutées en tant que société, et les prestataires de services indépendants et pigistes.
Le journaliste de la MSSF, à l'instar de son confrère 1048 ( * ) , est un professionnel qui se classe lui-même idéologiquement à « gauche » (39 % des personnes interrogées se jugent de gauche et 41 % de centre-gauche) 1049 ( * ) . En appliquant une échelle de 1 à 10, où 1 est l'`extrême gauche' et 10 équivaut à l'`extrême droite', le groupe test, avec une moyenne de 3,37, se montre un peu moins à gauche que ses confrères (3,05) mais néanmoins plus distants de la réalité trouvée par HERCOVITZ auprès des professionnelS de São Paulo (4,2 points), ces derniers se trouvant pratiquement au centre du spectre.
Ce standard idéologique se reflète toutefois de façon différente dans le quotidien des professionnels si on l'analyse selon le degré des liens syndicaux et avec les partis. Même si, dans les deux groupes, l'absence d'affiliation à un parti est très majoritaire - 92 % et 98 %, respectivement -, il est important de souligner la proportion des professionnels du Sénat qui sont liés de façon formelle à des partis politiques, 8 %, contre 2 % chez les setoristas. Le pourcentage de syndiqués est aussi bien plus élevé chez les premiers (68 % contre 58 %). Les exigences patronales du secteur privé sont peut-être à la base de cette situation, mais la recherche n'a pas tenté d'en identifier les raisons 1050 ( * ) .
Le professionnel typique, cible de notre étude, s'est révélé être un homme (56 %), blanc (82 %), marié (58 %) et, en termes de religion, lorsqu'il n'est pas athée (33 %), il est chrétien. Il se place essentiellement entre le Catholicisme (37 %) et le Spiritisme (15 %) 1051 ( * ) . Il est légèrement plus lié à la religion que ses collègues (dans la presse traditionnelle, 40 % se déclarent athées). Pour ce qui est de la race, l'attention est attirée par le fait qu'aucun journaliste noir n'a été identifié dans l'échantillon du groupe test. Dans l'échantillon de la presse traditionnelle, les noirs représentent 10 % du total. Les proportions sont similaires pour les professionnels métis : 17 % et 16 %, respectivement.
Ce profil ethnique détonne avec la réalité raciale tant dans la population Brésilienne, que chez les professionnels en activité dans la presse nationale. Les données disponibles dans la Pesquisa Nacional por Amostra de Domicílios - PNAD (Enquête Nationale sur des Échantillons de Domiciles) de 2003, réalisée par l'Instituto Brasileiro de Geografia e Estatística - IBGE (Institut Brésilien de Géographie et Statistiques), montrent que 51 % des Brésiliens se déclarent blancs, 41,4 % métis et 5,9 % noirs 1052 ( * ) .
Pour ce qui est du profil du marché du travail, les données du Rapport Annuel d'Informations Sociales (Rais), une enquête réalisée chaque année par le Ministère du Travail et de l'Emploi pour définir le profil de la main d'oeuvre employée au Brésil, montrent que la présence des noirs est faible dans l'activité journalistique. Sur un ensemble de 20 952 professionnels interrogés en 2001, seuls 252 (1,2 %) se sont identifiés comme noirs, soit un pourcentage supérieur à celui des MSSF. Pour les autres groupes ethniques, 14 575 (69,5 %) ont dit être blancs, 2 606 (12,4 %) métis, 196 (0,9 %) jaunes (asiatiques), et 108 (0,5 %) indigènes 1053 ( * ) .
Une plus grande concentration de journalistes blancs au Sénat découle peut-être du modèle d'enseignement universitaire Brésilien. Comme nous l'avons déjà expliqué, exercer la profession de journalisme au Brésil requiert quatre ans de formation universitaire. Qui plus est, dans son processus de sélection de professionnels, le Senado Federal comptabilise la formation universitaire complémentaire, comme le DEA et le Doctorat 1054 ( * ) . En principe, ceux qui ont davantage d'années d'étude ont plus de chance d'être sélectionnés.
Le schéma de formation académique des journalistes du Sénat indique que 98 % possèdent une formation supérieure (bac plus quatre) de journalisme - le seul journaliste ne détenant pas de formation de second cycle universitaire en journalisme en possède une en Sociologie. Il s'agit d'un profil éducationnel élevé par rapport au groupe de contrôle (90 %) et plus encore lorsqu'on le compare à la situation nationale. En 2001, 22 ans après l'introduction de l'obligation de la formation académique en journalisme, le contingent de professionnels diplômés atteignait 62 % de la catégorie 1055 ( * ) . Le profil est encore plus différent lorsqu'on observe le pourcentage de ceux qui possèdent une formation universitaire de troisième cycle : près de la moitié de l'équipe du Sénat (47 %) détient un diplôme de Master-Pro 1056 ( * ) (23 %), de DEA (20 %) ou de Doctorat (4 %) 1057 ( * ) .
Une enquête réalisée par le Forum National de Pro-Recteurs d'Affaires Communautaires et Étudiantes (Fonaprace) et par l'Association Nationale des Dirigeants des Institutions Fédérales d'Enseignement Supérieur (Andifes) a constaté, sur l'ensemble des universités, une distribution raciale des étudiants similaire à celle présente dans la population Brésilienne. La majorité des universitaires (59 %) s'est déclarée blanche, 28 % ont dit être métis et 6 %, noirs 1058 ( * ) . Toutefois, la distribution entre les formations n'est pas homogène. On observe une forte concentration de la population universitaire noire dans les formations considérées comme peu prestigieuses et une faible présence dans les formations de haut prestige social, parmi lesquelles se trouve le journalisme 1059 ( * ) . Il n'existe pas de statistiques sur la présence des étudiants noirs dans les formations de journalisme au Brésil, mais celle-ci est considérée comme dérisoire 1060 ( * ) par les entités qui défendent la cause noire au Brésil, comme la Cojira - Commission de Journalistes pour l'Égalité Raciale du Syndicat des Journalistes dans l'État de São Paulo - et le Geledés - Institut de la Femme Noire.
L'origine géographique des journalistes est un autre indicateur du statut social. La plupart des membres du groupe test sont nés dans les états qui composent la Région Sud-Est du Brésil - São Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais et Espírito Santo - la plus développée et économiquement la plus riche du pays. Le revenu par habitant était en 2002, dans cette région, de 10 086,00 R$ (3 602,14 EU$), contre une moyenne de 6 484,00 R$ (2 515,71 EU$) dans l'ensemble des autres régions 1061 ( * ) . Dans ce groupe, un journaliste sur quatre est originaire de ces états. La deuxième région la plus représentée est le Centre-Ouest - Mato Grosso, Mato Grosso do Sul, Goiás et District Fédéral, avec 35 %. Ceci est lié à la présence des professionnels nés à Brasilia. Bien que la ville, lors de la réalisation de la recherche, n'ait que 45 ans d'existence, les candangos représentaient 27 % de l'univers étudié. Le revenu par habitant du DF était, à la même époque, de 16 361,00 R$ (5 843,21 EU$).
Ces chiffres confortent l'idée que la Capitale Fédérale est encore un Eldorado pour les journalistes de tout le pays, et celle que le journalisme politique, que ce soit dans les médias de source ou dans la presse traditionnelle, représente un fort élément d'attraction. Cependant, bien que le Senado Federal réalise ses concours publics de sélection de journalistes dans tout le Brésil, en offrant des chances égales à ceux résidant à Brasilia et aux autres, c'est dans la presse traditionnelle que les étrangers ont été les plus présents, avec 8 journalistes sur 10 venant des autres états de la Fédération. Cette proportion est supérieure à celle observée en 1992 dans l'ensemble des journalistes exerçant à Brasilia. Une enquête réalisée par le Syndicat des Journalistes Professionnels du District Fédéral indique en effet que 52 % des journalistes exerçant dans la ville étaient déjà des professionnels de la presse avant de migrer vers la capitale à la recherche d'un emploi 1062 ( * ) .
1. Les influences et préférences culturelles
La nouvelle journalistique peut être définie comme un artéfact linguistique qui cherche à représenter des aspects déterminés de la réalité 1063 ( * ) et elle résulte d'un processus d'élaboration dans lequel interviennent des facteurs de nature sociale et de nature personnelle, liés au journaliste qui l'écrit. Non seulement des idéologies, mais aussi des facteurs culturels interfèrent dans ce processus. Selon l'école constructiviste, les nouvelles résultent d'un processus d'interactions personnelles, culturelles et idéologiques 1064 ( * ) . Pour SOUSA, le processus de fabrique et de construction des nouvelles subit une action de formatage de la part du système socioculturel dans lequel il s'insère 1065 ( * ) . Face aux faits et aux événements, le journaliste analyse et traite généralement les informations qu'il collecte en utilisant comme élément de triage son bagage culturel personnel et sa culture professionnelle, auxquels s'ajoutent, bien sûr, des critères éditoriaux du support pour lequel il travaille.
Pour SCHUDSON, le processus de newsmaking, c'est-à-dire de construction de la nouvelle, est le résultat des interactions des journalistes avec les éléments de contraintes organisationnelles, mais aussi culturelles 1066 ( * ) . Le milieu culturel a des effets sur le processus de sélection des informations. Les nouvelles, selon BIRD et DARDENNE 1067 ( * ) , sont non seulement des représentantes de la culture dans laquelle elles s'insèrent, mais contribuent aussi à la compréhension de ses valeurs et de ses symboles. Les critères d'importance journalistique, nommés news values, selon la terminologie de Walter Lippman - généralement à caractère collectif, mais aussi, dans certaines circonstances, le fruit d'un choix éditorial d'entreprise, et -, s'associent aux perceptions de nature personnelle. Selon SCHUDSON, il est possible de sentir, dans les actualités, les interférences culturelles qui ont agit sur leur construction 1068 ( * ) . Elles sont particulièrement présentes dans les étapes de collecte, de sélection, de tri, de filtrage et de hiérarchisation de l'information.
Ce qui est appelé l'action personnelle dans la construction de la nouvelle a été étudiée par WHITE il y a plus d'un demi-siècle. Cet auteur nord-américain a développé l'idée que les journalistes interviennent en tant que sélectionneurs - gate-keepers - des faits destinés à acquérir de la notoriété, ou autrement dit à devenir publics sous la forme de nouvelles. Selon l'auteur, l'ouverture, ou non, de la porte qui ouvrira la voie à la transformation de l'événement en nouvelle est un processus hautement subjectif et fortement influencé par les valeurs, les expériences personnelles et les attentes futures du journaliste 1069 ( * ) .
Selon Lippman, il existe un décalage entre la réalité et les perceptions que les professionnels ont de cette dernière 1070 ( * ) . La base de perception est subjective et construite à partir de référentiels qui, d'un côté, s'accumulent quotidiennement et, de l'autre, sont les fruits de paradigmes professionnels qui se transmettent de génération en génération. Les paradigmes sont, selon SOUSA, des sous-produits de processus organisationnels, idéologiques et culturels 1071 ( * ) . En ce qui concerne les référentiels, ceux-ci sont modelés à partir d'influences découlant de l'origine de l'individu, mais aussi de ses préférences et de ses valeurs personnelles. STOCKING et GROSS vont plus loin et assurent que les journalistes sélectionnent les informations qu'ils vont transmettre de façon à renforcer ou confirmer leurs convictions personnelles 1072 ( * ) .
Les différents auteurs cités précédemment confortent l'idée d'une interférence des valeurs culturelles personnelles dans l'activité journalistique. Les professionnels interrogés dans le cadre de cette thèse confirment également cette perspective. Pour Eumano Silva, reporter spécial de politique du journal Correio Braziliense, récompensé par plusieurs prix nationaux de journalisme, tout ce qu'il considère comme actualités découle des concepts acquis au travers des valeurs personnelles, de l'origine et des habitudes :
Les références que j'ai pour former des convictions sur ce qu'il est important de faire connaître à la société découlent de mon expérience de vie. La famille, les écoles, l'université, les préférences politiques, la littérature, le mode de vie professionnel et les connaissances acquises des façons les plus diverses interfèrent de façon directe ou indirecte dans les choix et les focalisations des décisions journalistiques. - affirme ce professionnel 1073 ( * ) .
Une vision partagée par les journalistes José Carlos Sigmaringa Seixas, de la Rádio Senado, Valéria Castanho, de l'Agência Senado de Notícias, et Maurício Muller, de la TV Senado :
Le journaliste, lorsqu'il sélectionne et écrit les nouvelles, exerce cette tâche sur la base de son bagage personnel. L'évaluation de ce qui est important et comment cela doit être dit varie selon l'idéologie, la vision du monde et les connaissances personnelles. Pour cette raison, les principes d'indépendance et de neutralité journalistique passent par ce crible personnel et, plus important, par l'orientation de la direction de l'entreprise - affirme Sigmaringa.
(Mes valeurs personnelles) interfèrent dans la mesure ou elles s'ajoutent à mon expérience personnelle ainsi qu'à mes valeurs professionnelles, mais aussi personnelles. En tant que journaliste, j'essaie d'être indépendant et objectif, mais ceci, en réalité, est impossible dans son intégralité. Lorsque je m'informe sur un sujet, je me mets à le comprendre au moyen d'un bagage personnel préexistant et ainsi à définir ce qui est le plus intéressant dans le sujet pour pouvoir, de cette façon, mieux conduire mon travail - explique Castanho.
Je pense que des valeurs comme la religion et l'idéologie aident à former la morale et l'éthique d'une personne. À partir de là, il y a bien interférence dans la sélection de ce qui est une nouvelle. Quant à l'éducation (incluant la formation académique, les cours, les lectures, etc., elle perfectionne les critères pour l'évaluation d'un fait donné et décider s'il doit devenir une nouvelle - estime Muller 1074 ( * ) .
Du fait qu'ils constituent ainsi un élément d'interférence importante dans l'activité journalistique, nous avons cherché à identifier les éléments culturels, en terme de consommation de littérature, de production cinématographique, etc., ainsi que les aspirations personnelles qui interviennent sur le journaliste étudié, et à savoir si ceux-ci diffèrent, d'une manière ou d'une autre, du standard typique de la corporation des professionnels qui couvrent la politique au Congrès National Brésilien.
Nous avons identifié que, culturellement, notre journaliste de source apprécie les auteurs Brésiliens, ce qui peut éventuellement révéler des schémas de valorisation de ce qui est national, au détriment de ce qui est importé. La lecture préférée est essentiellement de divertissement, de loisir, en particulier les romans (35 %), les histoires d'aventure et de fiction (14 %), ainsi que les livres dont de thèmes historiques et épiques (14 %). Les thèmes techniques et scientifiques ne font pas partie des préférences de notre professionnel type, pas plus que ce qu'on appelle les livres reportages.
En ce qui concerne le cinéma, un professionnel sur quatre ne montre pas de préférence spécifique pour un genre précis. Chez les autres, les drames (26 %), les documentaires (10 %) et les comédies (10 %) sont les genres préférés. Pour 26 % d'entre eux, on n'observe pas de goût spécifique pour une origine cinématographique particulière. Un tiers montrent une préférence nette pour le cinéma européen (Espagne, Italie et France, principalement), 14 % pour le cinéma national et 18 % pour le cinéma nord-américain. Ce résultat prend du relief si l'on tient compte du fait que les distributeurs nord-américains contrôlent pratiquement tout le marché de projection cinématographique Brésilien, en laissant peu d'espace aux productions des autres régions du globe, comme la Chine, l'Inde et l'Iran, et même au cinéma européen. Les oeuvres de ces pays sont plus couramment appréciées dans ce qu'on appelle le circuit alternatif, celui du cinéma d'art et essai, auquel tous n'ont pas accès 1075 ( * ) .
Il manifeste peu d'intérêt pour la lecture de la presse internationale. Près de six professionnels sur dix disent ne pas avoir l'habitude de lire les journaux des autres pays - dans le groupe contrôle, 56 % les lisent de façon routinière 1076 ( * ) . Les 41 % qui les lisent habituellement consultent en priorité des nouvelles politiques et internationales diffusées par les journaux et les magazines nord-américains. Une donnée intéressante est que la presse d'Argentine, principal partenaire Brésilien dans la zone d'intégration régionale Mercosul, apparaît déjà en deuxième place comme source de lecture journalistique pour les deux groupes étudiés. Parmi les journalistes du Sénat qui ont l'habitude de suivre la presse étrangère, 14 % lisent en priorité les nouvelles argentines. Le support préféré est El Clarin. Página 12, un journal considéré comme plus à gauche, et au moins en théorie plus proche du profil idéologique des journalistes, n'a été mentionné par aucune des personnes consultées. Aucun autre pays latino-américain n'a été cité. L'intérêt pour les nouvelles argentines est de même intensité que celui constaté pour les nouvelles anglaises et supérieur à celui porté aux nouvelles françaises (Le Monde, principalement). Bien que le journal espagnol El Pais soit réputé au Brésil 1077 ( * ) , aucun professionnel du Sénat n'a signalé qu'il avait l'habitude de le lire.
L'Internet est de loin le principal moyen d'accès aux publications étrangères. Parmi tous les professionnels consultés, seuls deux ont indiqué lire des magazines sous leur format traditionnel - version imprimée sur papier -, tous les autres utilisent Internet, plus économique et plus rapide.
Interrogés sur le lieu où ils aimeraient faire une formation de troisième cycle, sept journalistes sur dix ont indiqué un pays européen. Les préférences principales sont allées vers l'Espagne (31 %), l'Angleterre (18 %) et la France (10 %) 1078 ( * ) . Une formation universitaire complémentaire aux États-Unis ne fait pas partie des rêves de ce professionnel. C'est un schéma qui contredit des résultats antérieurs, obtenus dans d'autres recherches sur cette catégorie. La principale puissance mondiale n'attire que 16 % des journalistes du Sénat 1079 ( * ) .
L'Europe Occidentale est également le lieu préféré pour envisager de travailler à l'étranger : 62 % aimeraient y séjourner. L'Espagne a encore une fois le plus d'attrait, avec 23,5 % (contre 12 % pour la France, 10 % pour l'Italie et pour l'Angleterre, et 6 % pour le Portugal). L'Amérique Latine n'attire pas ces professionnels, un seul a manifesté l'intérêt de travailler au Chili. En Amérique du Nord, le Canada attire 4 % d'entre eux et les Etats-Unis, 16 % 1080 ( * ) .
La faible attirance pour les États-Unis peut refléter diverses causes, elle peut y compris être influencée par les faits qui se sont déroulés à New York le 11 septembre 2001 et par la politique internationale nord-américaine adoptée depuis lors. Cependant, ce phénomène doit faire l'objet d'une analyse spécifique approfondie car ces conclusions contredisent le schéma observé dans d'autres recherches 1081 ( * ) . Toutefois, selon LENE et ALMEIDA, l'influence du style journalistique nord-américain, essentiellement fondé sur la séparation entre article d'opinion et d'information, est sensiblement présente dans le standard du journalisme Brésilien 1082 ( * ) . Néanmoins, il est important de rappeler que pour Lins da Silva 1083 ( * ) , l'influence américaine a atteint tous les secteurs du journalisme Brésilien, mais n'a pas conquis l'âme des journalistes, qui résistent au modèle d'industrie de l'information.
* 1033 Outre ce chiffre, divers professionnels couvrent le Senado Federal avec des accréditations provisoires ou délivrées par la Chambre des Députés.
* 1034 McMANE, Aralynn Abare, 1992, pg.67-73.
* 1035 HERSCOVITZ, Heloiza, 2000.
* 1036 SOUSA, Jorge Pedro, 2000, p. 85.
* 1037 VOIROL, Olivier, 2005, p. 104.
* 1038 Le groupe masculin, âgé en moyenne de 41 ans et 4 mois, est plus vieux que le féminin, qui présentait un âge moyen de 37 ans et 11 mois. En ce qui concerne le temps dans la profession, la moyenne pondérée des hommes est de 18 ans et 7 mois et celle des femmes de 15 ans et 6 mois.
* 1039 Les setoristas de la presse traditionnelle ont, en moyenne, 40 ans et 6 mois (hommes 42 ans / femmes 37 ans et 11 mois) et une expérience professionnelle de 19 ans et 2 mois (hommes 21 ans et femmes 16 ans et 5 mois). Parmi les setoristas, la concentration des âges s'accentue dans la tranche des 41 - 45 ans (30 %). Dans les autres tranches d'âge, on observe des chiffres équivalents dans les deux groupes. Par rapport au profil des journalistes identifié à São Paulo par HERSCOVITZ, Heloiza (2000: 68), ce profil révèle un professionnel plus vieux et avec plus d'années de travail que le standard identifié à São Paulo. Le journaliste typique de São Paulo est un professionnel de sexe masculin, âgé de 36 ans en moyenne et avec 12 ans d'expérience professionnelle.
* 1040 Cette donnée est fortement influencée par le recrutement de 40 professionnels quelques mois avant la réalisation de la recherche sur le terrain. Si l'on ne prend pas en compte ces professionnels novices, le contingent avec le moins d'années de service travaillait depuis plus de 7 ans dans les MSSF. Ce temps de maison est supérieur au standard de la presse traditionnelle, où le turn over de la main-d'oeuvre est plus intense. Dans le groupe de contrôle, un nombre d'années de service dans le même support inférieur de 13 % à celui du groupe test a été identifié, soit 4 ans et 7 mois (hommes 3 ans et 4 mois / femmes 6 ans et 9 mois). Néanmoins, chez les femmes, cette durée moyenne est supérieure d'environ 40 % à la moyenne des membres du groupe test. Même chez les membres du groupe de contrôle, la plus grande stabilité des femmes dans un même emploi est significative, ce qui mériterait une investigation spécifique pour en identifier les causes.
* 1041 Deux, des quatre concours, ont été organisés par la Chambre des Députés, mais l'avis prévoyait la possibilité de convocation par le Senado Federal des candidats reçus.
* 1042 Devido aos vínculos mais fortes com a instituição, os jornalistas estáveis demonstram maior comprometimento com os objetivos centrais do veículo (TV Senado), voltados para favorecer a transparência da atividade legislativa e não para os projetos pessoais dos senadores. FREITAS, Luiz Carlos S. 2004, p. 26.
* 1043 RIEFFEL, Remy, 2001, p. 137-152.
* 1044 CHARRON, Jean et DE BONVILLE, Jean 2004, p.303.
* 1045 O mercado é uma entidade imperfeita. Além de levar em conta requisitos básicos, geralmente utiliza critérios de outra ordem. Alguns, inclusive de caráter pessoal ou mideológico, na contramão do que deveria servir como critério para definir um bom profissional. KUPFER, José Paulo, 1998, p. 167.
* 1046 Les données ont été fournies par le SJP-DF après demande de l'auteur.
* 1047 La Consolidation des Lois du Travail - CLT- législation brésilienne du travail - exige que tout employé ayant un contrat formel et plus de deux ans de service dans la même entreprise voit les calculs de ses indemnisations examinés et approuvés par le syndicat de la catégorie pour que le licenciement soit effectif. La mesure ne s'applique pas aux autres types de liens de travail.
* 1048 À São Paulo, HERSCOVITZ (2000: 68) a identifié comme journaliste typique un Blanc, marié, catholique et idéologiquement à gauche. Chez ceux qui couvrent le Parlement pour les médias traditionnels, le profil est également similaire : les professionnels blancs représentent 68 % des personnes étudiées et les personnes mariées atteignent 54 %. En termes de religion, 40 % sont catholiques, 40 % athées et 12 % spirites. Dans le champ idéologique, 94 % se positionnent à gauche (52 % au centre-gauche, 40 % à gauche et 2 % à l'extrême gauche).
* 1049 Dans le groupe de contrôle, le pourcentage à gauche du `centre' est de 98,8 %. Selon la recherche de McMANE, 65,8 % des journalistes français se sont positionnés à gauche du centre, alors qu'aux États-Unis ce segment a été estimé à 47,3 %.
* 1050 Les deux groupes présentent un niveau de syndicalisation supérieur à celui constaté à São Paulo (43 %) ainsi qu'aux EU (17 %) et en France (37 %). En France, RIEFFEL (1984, 65.) affirme que le niveau de syndicalisation et d'affiliation est faible chez les journalistes.
* 1051 Le Spiritisme serait apparu à la fin des années 1840. Le grand référentiel doctrinaire de cette religion qui utilise la mediumnité est constitué par les oeuvres du théologien français Allan Kardec (de son vrai nom Hippolyte Léon Denizarde Rivail - Lyon, 1804-1869 - éducateur et disciple d'un autre éducateur, le Suisse Johan Heinrich Pestalozzi), qui a défini comme Spiritisme la doctrine des spirites qu'il a codifiée (réincarnationniste). Ceux qui suivent cette doctrine sont spirites. Les Nord-américains et les Anglais (non-réincarnationnistes) utilisent davantage le terme spiritualiste ou spiritiste. (PAULA, Sidney de, in: Portal do Espírito).
* 1052 IBGE, 2003.
* 1053 Plus de 15 % des professionnels n'ont pas répondu à cette question. LANYI, José Paulo.
* 1054 Détenir un DEA ou un Doctorat peut entraîner, dans le cadre du Senado Federal, un salaire supérieur à ceux qui ne possèdent qu'une formation universitaire de second cycle. En 2004, dans le marché du travail privé, d'une manière générale, les travailleurs avec un troisième cycle avaient un revenu moyen de 4 599 R$ (1 642,50 EU$). Cette valeur est supérieure de 96,3 % à celle observée chez ceux qui n'avaient qu'un second cycle universitaire, qui était de 2 342 R$ (836,50 EU$) (PNAD-2004/IBGE). Cependant, dans le segment spécifique de la presse traditionnelle, on ne semblait pas observer de différences de salaires en fonction du niveau d'éducation.
* 1055 Les femmes journalistes avec un diplôme représentaient une proportion de 73,81 %, contre 53,15 % chez les hommes. À cette époque, 18 % des journalistes ne possédaient que l'équivalent du baccalauréat. (MTE, RAIS, 2004.) Dans l'enquête à São Paulo, la proportion de journalistes avec une formation en journalisme était de 77 %. Il faut souligner que jusqu'à 1979, l'exercice de la profession n'exigeait pas une telle qualification. Les non diplômés qui se trouvaient déjà sur le marché ont pu continuer dans la profession, un droit reconnu par la nouvelle législation. D'un autre côté, les entités professionnelles sont dotées d'une capacité précaire de contrôle du marché et, particulièrement à São Paulo, font face à un non respect formel et explicite de la loi de la part de certaines grandes entreprises.
* 1056 Dans la catégorie Master, nous regroupons les cours de troisième cycle lato sensu, tournés principalement vers l'aspect professionnalisant et non vers la recherche académique.
* 1057 Dans le groupe contrôle, cette proportion est de seulement 16 %, dont 6 % de Master et 10 % de DEA. Dans les deux cas, le nombre de journalistes avec une formation de troisième cycle est significativement supérieur à celui constaté à São Paulo, où 5,4 % avaient un DEA et 1 % un Doctorat.
* 1058 FIÚZA, Cyro Queiroz, 2005.
* 1059 CARVALHO, José Jorge de, 2005.
* 1060 CARRANÇA, Flávio, 2004, p.97.
* 1061 Cf. IBGE, 2002.
* 1062 MARTINS, Luís, 1993.
* 1063 SOUSA, Jorge Pedro, 2000, p. 15.
* 1064 L'école constructiviste réunit des principes des théories organisationnelle et structuraliste. Pour plus de détails, voir TRAQUINA: 1993, 131-248.
* 1065 SOUSA, op. cit., p. 85.
* 1066 SCHUDSON, Michael, 1988, p. 24-25.
* 1067 BIRD, Elisabeth et DARDENNE, Robert, Lisboa, 1993.
* 1068 SCHUDSON, op. cit.
* 1069 WHITE, David, 1950, p. 383-396.
* 1070 LIPPMAN, Walter., 1922.
* 1071 SOUSA, op. cit. p. 52.
* 1072 STOCKING, S.H. et GROSS, P. H., 1989.
* 1073 Entretien effectué par courrier électronique, le 28/06/2006.
* 1074 Les entretiens avec Castanho et Muller ont été réalisés par courrier électronique, le 30/06/2006.
* 1075 Ici, aussi, on observe une similarité avec le groupe contrôle. La préférence va aux oeuvres littéraires d'auteurs nationaux (44 %). Les livres sur des faits historiques et la littérature épique sont préférés par 26 %, les romans par 14 % et la Fiction-Aventure par 12 %. Le même pourcentage est retrouvé chez les passionnés des classiques de la littérature. Deux setoristas sur dix n'ont pas de préférence spécifique pour des films donnés. Chez les autres, les drames (14 %), les films d'art et essai, d'auteur (14 %) et les oeuvres de fiction (12 %) dominent les préférences. De même, 30 % de ce groupe ne manifeste de préférence pour aucun pays, 38 % préfèrent le cinéma européen (Européen 12 %, France 10 %, Espagne 8 %, Angleterre 4 %, Italie 4 % et Allemagne 2 %). Le cinéma brésilien est préféré par 8 % seulement des journalistes étudiés, tandis que celui des EU en attire 14 %.
* 1076 Les rubriques préférées sont celles de Politique et d'Économie. Dans l'enquête de São Paulo, 87 % ont affirmé lire des publications d'autres pays, mais déjà traduites en portugais. Les préférences vont aux Etats-Unis, à l'Angleterre, à la France et à l'Espagne.
* 1077 Parmi les journalistes setoristas qui ont l'habitude de lire la presse étrangère, 18 % lisent régulièrement El Pais. Dans l'enquête de São Paulo, la publication espagnole était lue par 22 % des journalistes étudiés.
* 1078 Ceci est à peu près similaire au groupe contrôle : l'Espagne (34 %) et la France et l'Angleterre (26 % chacune) concentrent les préférences.
* 1079 Le taux est encore plus faible dans le groupe contrôle (6 %). La recherche effectuée à São Paulo a indiqué que 53,8 % ont choisi d'étudier aux Etats-Unis, 18,4 % en Angleterre, 10 % en Espagne et 6,6 % en France.
* 1080 L'attirance pour l'Amérique du Nord est similaire à celle constatée dans le groupe contrôle (16 %).
* 1081 Dans la recherche réalisée par HERSCOVITZ, 37 % des professionnels consultés iraient aux EU.
* 1082 LENE, Hérica et ALMEIDA, Alcyene, 2006.
* 1083 LINS DA SILVA, Carlos Eduardo, 1991.