III. LA PRESSE SYNDICALE ET OUVRIÈRE AU BRÉSIL
Analyser la consolidation d'un paysage médiatique signifie examiner les relations des univers sociaux avec la presse. L'apparition d'une modalité informative donnée, comme c'est le cas des médias de source, est le fruit d'un processus de constitution progressive, qui implique de multiples relations entre les acteurs concernés et l'univers dans lequel elle s'insère. Comme le souligne MARCHETTI, l'examen d'un sous-espace journalistique, d'un champ d'activité, consiste aussi à examiner ses relations 591 ( * ) . La construction de nouvelles formes de communication et de nouveaux espaces professionnels est, au Brésil, étroitement liée au mouvement social syndical et religieux. Ce serait une équivoque que d'analyser l'existence des médias de source actuels sans considérer l'expérience de la presse syndicale, principalement celle présente à partir des années 1980-1990.
Les racines de la presse ouvrière brésilienne sont plus profondes et remontent au XIXe siècle, mais les deux dernières décennies du XXe siècle ont été marquées par un bond quantitatif et qualitatif, comme nous le démontrerons ici. Un changement qui a provoqué l'absorption de grands contingents de professionnels et l'offre d'une nouvelle diversité informative. Cette expérience de pratique du journalisme en dehors du milieu traditionnel est un autre élément de forte interférence dans la délimitation du champ journalistique national.
L'utilisation d'une presse alternative pour sensibiliser l'opinion publique sur les questions du travail aurait eu lieu pour la première fois au Brésil le 10 janvier 1858, lorsque le pays était encore une monarchie. À l'époque, l'Imperial Associação Tipográfica Fluminense a lancé le Jornal dos Tipógrafos (Journal des Typographes) pour appuyer les idées des travailleurs des journaux commerciaux Diário do Rio de Janeiro, Correio Mercantil et Jornal do Commércio, en grève pour de meilleurs salaires. La proposition éditoriale était de faire contrepoids à la pensée diffusée par l'industrie journalistique et d'éclairer l'opinion publique sur les revendications corporatives des travailleurs 592 ( * ) .
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, en dépit du niveau minime d'industrialisation et d'organisation ouvrière au Brésil, de nombreuses corporations ont tenté de sensibiliser l'opinion publique par l'édition de journaux et d'autres périodiques. Tous divulguaient les informations, les concepts et les valeurs de segments corporatifs. RODRIGUES rapporte la circulation de 476 publications corporatives entre la seconde moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle 593 ( * ) . Pour s'adresser aux migrants qui arrivaient au Brésil et qui allaient constituer une fraction significative de la classe ouvrière nationale, urbaine et rurale, beaucoup de ces journaux ont été édités dans d'autres langues que le portugais, en particulier en italien, en espagnol et allemand.
Des catégories distinctes comme les marbriers, les dockers, les coursiers, les métallurgistes, les artistes, les chapeliers, les travailleurs des imprimeries, du commerce ou du chemin de fer, parmi tant d'autres, ont édité leurs publications, qui dans certains cas comptaient jusqu'à vingt pages. Il existait même des supports de communication corporative dans les champs militaire et confessionnel. Les journaux anticléricaux A Inquisição, A Lanterna et Electra ont été respectivement lancés en 1870, dans l'État du Pará, et en 1901, à São Paulo. O Nilista, maintenu par les travailleurs de l'Arsenal de l'Armée de Terre et de la Marine, a circulé à Rio de Janeiro entre 1880 et 1983 594 ( * ) . Les tirages étaient encore faibles et ne dépassaient pas les cinq mille exemplaires 595 ( * ) . Ils ont cependant constitué le berceau national de la presse ouvrière, inspiré par l'anarchisme et plus tard par le communisme. Le journalisme, le théâtre amateur de contestation et la poésie étaient quelques-uns des moyens utilisés par le mouvement ouvrier pour construire sa propre culture - souligne RODRIGUES 596 ( * ) .
Un exemple d'interférence dans l'espace public permise par ces médias a été la campagne menée par le périodique anarchiste O Amigo do Povo, lancé en 1903 à Rio de Janeiro par un groupe d'Italiens, de Brésiliens et Portugais, qui a créé une polémique avec les académiciens de l'Académie Brésilienne des Lettres en proposant la simplification de l'orthographe de la langue portugaise. À São Paulo, un autre support, A Terra Livre, a développé un travail similaire. Coïncidence ou conséquence, le fait est que quelques années plus tard, en 1911, la langue portugaise allait subir une réforme orthographique, avec l'élimination de certaines lettres (K, Y et W) ainsi que des digraphes d'origine grecque tels que th, ph et rh 597 ( * ) .
A. LA PRESSE CONTRE LE POUVOIR
Le pays, on le sait, a vécu une dictature militaire entre 1964 et 1984, qui cherchait à expulser de la scène sociale les forces progressistes de gauche. D'un côté, le pouvoir discrétionnaire a employé la censure de la presse et mis en oeuvre une politique de pressions matérielles sur les moyens de communication et les professionnels opposants. De l'autre, l'argent a coulé à flot pour soutenir les médias sympathisants. Face à une presse censurée, autocensurée, ou même partisane du régime, les forces politiques adverses ont créé une presse alternative, nommée Imprensa Nanica (Petite Presse) en raison des faibles tirages et du fait qu'elle était essentiellement constituée de journaux tabloïdes.
Cette presse a accueilli beaucoup de professionnels expulsés des rédactions en raison de leurs convictions idéologiques. La combinaison de la dictature militaire et de la censure rendait impossible la survie professionnelle de divers journalistes au Brésil. Les options étaient la Presse Nanica ou l'exil, comme le rapporte Muniz Bandeira, journaliste et ex-membre de la Política Obreira (Polop) 598 ( * ) . À l'âge de 28 ans, en 1964, j'ai vu l'horizon se fermer pour moi, sans travail, ma carrière a été interrompue, aussi bien comme journaliste que comme professeur. Menacé de prison, il ne m'est pas resté d'autre alternative que de trouver asile à l'Ambassade d'Uruguay 599 ( * ) .
Bien qu'elle ait été qualifiée de Nanica, elle s'est montrée vigoureuse et versatile dans les années 1970 et elle a toujours fait l'objet de la vigilance des structures militaires et des polices politiques, telles que le DOPS (Département d'Ordre Politique et Social). En 1978, un rapport réservé du Centre d'Informations de l'Armée de Terre (CIEx) indiquait l'existence de plus de 100 titres 600 ( * ) . Un rapport similaire produit à la même époque par le Centre d'Informations de la Marine (Cenimar) estimait ce nombre à 80 titres, sachant que l'ensemble de ces titres situerait cette presse alternative en huitième position, pour sa circulation, dans la presse brésilienne. À eux seuls, les huit plus grands journaux alternatifs existant en 1976 représentaient un tirage de 160 000 exemplaires 601 ( * ) .
Ces journaux et magazines, qui au cours de toute la dictature militaire ont dépassé les 200 titres 602 ( * ) , préoccupaient les militaires au pouvoir en raison du contenu diffusé et de l'influence qu'ils pouvaient exercer sur la scène politique. Pour cette raison, ils ont été la cible de diverses violences. Des kiosques à journaux ont été incendiés, des attentats paramilitaires ont détruit des ateliers d'imprimerie et certains de leurs journalistes ont été arrêtés, ont disparu ou ont été assassinés. La Presse Nanica a accusé le coup, principalement celui de l'étranglement financier, et a commencé à succomber 603 ( * ) .
Privée des canaux traditionnels, l'opposition a recherché dans la communication institutionnelle, notamment au sein des organisations syndicales, religieuses 604 ( * ) , communautaires et des autres mouvements sociaux - où les idées de gauche rencontraient un plus grand nombre de sympathisants et de militants - une base pour tenter d'influencer le contenu de l'agenda proposé par le système. Le phénomène qui s'était déroulé lors de l'apparition du journalisme d'Opinion en opposition aux états monarchiques allait ainsi se répéter. Le journalisme d'Opinion a constitué un espace entre l'État autoritaire et l'espace de la vie privée 605 ( * ) . La presse qui est née de l'appropriation, par les entités syndicales, des techniques et des moyens de production et de diffusion d'informations, visait à modifier ou à agrandir l'espace public préexistant, dans lequel les points de vue des segments d'opposition étaient absents. L'activité journalistique alternative passait ainsi par une action d'intériorisation au sein des institutions socio-syndicales et d'alliage avec les pratiques de la communication sociale.
Les expériences de la presse alternative vont servir de base à l'organisation d'une toile composée d'actions et de produits médiatiques qui mettrait dans les rues la possibilité d'un autre pays, plus solidaire et citoyen. Autrement dit, les mouvements des travailleurs se sont emparés de la possibilité de construire leur propre communication, leur propre discours, en plus de chercher à construire un autre espace de production de médias, ayant pour résultat la proposition d'une autre économie de communication et d'information, même s'ils ont souvent recherché comme miroir les modèles des médias professionnels - affirment BENEVENUTO JR. et CASTRO 606 ( * ) .
L'appropriation de techniques de gestion sociale et de communication par des organisations de la société civile est un phénomène considéré comme universel et observé dans la majorité des pays à partir des années 1970. L'élément distinctif dans le cas national est la situation politique dans laquelle le Brésil se trouvait. Plus que d'implanter une action de relations publiques généralisées - selon la définition de MIèGE 607 ( * ) -, les entités souhaitaient organiser un affrontement politique. L'intention, selon les deux auteurs cités antérieurement, était de développer la conscience politique et de créer une résistance sociale aux propositions du régime militaire. C'était une presse de faible coût, typiquement liée à des mouvements sociaux et politiques et, pour cette raison, elle pourrait être classée dans ce que DOWNING a appelé les medios radicales 608 ( * ) .
Au début des années 1980, la société brésilienne a commencé à se réorganiser, influencée en particulier par un nouveau mouvement syndical né chez les métallurgistes de la région de l'ABC à São Paulo. Ouvriers, intellectuels et étudiants expérimentaient une époque nouvelle pour le Brésil. Simultanément, les structures de communication institutionnelle des segments sociaux déjà cités se sont mises à agir comme un contrepoids à l'agenda officiel, verbalisé par la presse traditionnelle. Ceci a lieu spécialement avec la prise des syndicats par les forces de gauche à partir des grèves (des métallurgistes) de 1978 et 1979 dans l'ABC 609 ( * ) , et avec la consolidation d'entités représentatives des mouvements populaires - affirme KUCINSKI 610 ( * ) .
Dans tout le pays, le tirage de la presse syndicale était estimé dans les années 1980 à un demi-million d'exemplaires et elle était considérée comme dotée de qualités graphiques et d'attraction visuelle semblables à ceux de la presse commerciale 611 ( * ) . Sa croissance est attribuée à la perte de crédibilité de la presse traditionnelle de l'époque 612 ( * ) qui se révélait passive face à la situation socio-politique, comme le souligne NUNES : je pense que le journalisme a vécu à cette période une inertie qui lui donnait la sensation d'être en train de remplir un rôle important de démantèlement du régime militaire. Ce n'ont pas été, à mes yeux, des espaces conquis à proprement parler. Ce sont des espaces qui ont été cédés par une tactique du gouvernement du (général) Geisel contre `ses radicaux' et qui ont fini par avoir leur rôle dans le démantèlement 613 ( * ) .
Outre la conjoncture politique intolérable, qui a amené divers secteurs de la société à soutenir matériellement cette presse alternative, c'est une période qui coïncide avec d'autres phénomènes de nature socio-professionnelle dans l'espace journalistique. Comme nous l'avons déjà rapporté, les entreprises journalistiques, pour des questions économiques, technologiques et politiques, réduisent alors fortement leurs contingents professionnels (voir détails dans la Première Partie, chapitre I - item I-D - Les transformations structurelles du secteur médiatique.) L'adversité du marché a obligé certains professionnels, jeunes ou vétérans, à chercher de nouveaux espaces professionnels. Et le mouvement social a été l'un d'eux. Les journalistes ont adhéré à cette nouvelle proposition de presse, réaffirmant ainsi une caractéristique du groupe professionnel qui est la passion alliée à l'adhésion à une cause. Si la passion implique une sensation par rapport à un objet, l'adhésion va créer un style de vie et une vision du monde très particuliers en raison de son existence. - souligne TRAVANCAS 614 ( * ) .
Entre 1980 et 1990, huit journalistes sur dix travaillant dans la presse syndicale de l'État de São Paulo provenaient de la presse traditionnelle 615 ( * ) . Au début des années 1990, environ 200 titres différents étaient imprimés tous les mois à Brasília - une ville dépourvue d'une masse ouvrière importante. Cette presse syndicale employait 10 % des quelque 3000 journalistes en exercice dans la Capitale Fédérale. Aucun chiffre disponible ne précise le nombre exact d'emplois offerts au niveau national. Toutefois, son importance pour le marché du travail a été reconnue par le Service National d'Investigations lui-même, le redouté SNI, qui espionnait pour la dictature militaire brésilienne. À travers un rapport secret - mais qui fut rendu public par le Jornal do Brasil et O Estado de São Paulo - le CIEx attestait que:
En ce qui concerne le marché du travail, pour les nouveaux diplômés (en journalisme), la presse alternative est devenue attractive. La grande majorité des jeunes sortis des facultés obtiennent difficilement une place acceptable dans les organes traditionnels, en considérant le déséquilibre existant entre l'offre et la demande de main d'oeuvre. Par conséquent, ils sont attirés par ce type de presse qui, bon an mal an, leur fourni une expérience professionnelle, même s'il est nécessaire qu'ils appuient des idées marxistes et/ou défendent des points de vue contestataires vis-à-vis du régime (politique) du pays 616 ( * ) .
Dans les milieux académiques également, l'importance de la presse syndicale a été reconnue au point de modifier les cursus universitaires. De façon à mieux former le futur journaliste, deux disciplines consacrées au journalisme syndical ont été insérées dans la grille du cours de journalisme de la Faculté de Communication de l'Université de São Paulo 617 ( * ) . Dans les années 1990, l'Université de Brasília a également créé une chaire de journalisme populaire, nommée journalisme Communautaire, accessible y compris à ceux qui n'étaient pas étudiants en journalisme. L'objectif était de leur donner les outils nécessaires pour la création de journaux et de revues populaires. Deux étudiants inscrits sur trois étaient liés à des associations et des entités de la société civile, en particulier religieuses 618 ( * ) .
Avec la réorganisation de l'Union Nationale des Étudiants (UNE), interdite par les militaires, le mouvement estudiantin s'est aussi mis à encourager les étudiants de journalisme à un engagement plus fort. Sans opportunités dans la presse traditionnelle, les étudiants de journalisme se sont rapprochés des syndicats et des mouvements ecclésiastiques de base pour exercer en même temps leur idéologie et la profession qu'ils avaient apprise dans les facultés.
En formant de petites rédactions, coopératives et collectives, ils lancent des journaux tournés vers les problèmes spécifiques de la région, du quartier, éventuellement d'un mouvement de base. Ils prennent comme modèle le standard de la Presse Alternative et le modifient à travers des propositions de communication directe entre journalistes et public. Ils créent des journaux dans lesquels les bases populaires sont en même temps le sujet de la communication et son propre agent. - souligne KUCINSKI 619 ( * ) .
Dès les années 1970, les premiers textes publiés au Brésil et débattant de thèmes aujourd'hui présents dans la grande presse, comme l'endettement externe croissant du pays, les taux d'intérêts élevés, l'aggravation des inégalités sociales, la concentration des revenus et la précarisation des relations de travail des bóias-frias (travailleurs ruraux journaliers), entre autres, ont précisément trouvé un espace dans ce qu'on appelle la presse alternative et ouvrière 620 ( * ) . En introduisant dans l'espace public des thèmes ignorés par les médias traditionnels, cette presse développait une action de making waves 621 ( * ) . Par son insistance, elle produisait une certaine contrainte éditoriale qui, dans de nombreux cas, poussait la presse traditionnelle - dans l'embarras d'occulter de telles thématiques - à traiter également des mêmes contenus.
Travailler dans les médias syndicaux - dans ces années de plomb où régnait la censure de la presse et l'autocensure - était, pour le journaliste, synonyme de liberté éditoriale, cela signifiait pouvoir traiter de thèmes interdits dans l'agenda des mainstream média et présenter un nouvel angle de traitement. Opposer en quelque sorte une « contre-information » aux circuits institués deviendra le maître mot de cette association entre professionnels de la presse, militants syndicaux et activiste politiques - explique ARAÚJO 622 ( * ) .
Divers journaux de reportages, proches de l'activisme politique et du mouvement social, sont nés de ce processus. Les syndicats, les ONG, l'église et les mouvements sociaux ont investi dans la construction de structures internes, en passant par un processus de professionnalisation de la source. Posséder une presse dynamique et critique était une des caractéristiques d'un syndicat combatif. Un syndicat différent des structures conniventes avec les militaires, dirigées par les pelegos 623 ( * ) . La presse syndicale a acquis dans ce contexte un nouveau profil, en cessant de se présenter sous la forme de pamphlets, destinés à l'endoctrinement idéologique, pour assumer un statut de presse des classes travailleuses 624 ( * ) . Au début, c'était des magazines et des journaux tabloïdes, plus économiques et pouvant être imprimés sur des machines rudimentaires, des caractéristiques de la Presse Nanica. Rapidement, cette presse syndicale a gagné en qualité et quantité.
Les mouvements communautaires et sociaux ont suivi l'exemple. La dimension de ces médias parallèles a poussé des entités comme la Conférence Nationale des Évêques du Brésil et la CUT à installer, durant le processus Constituant (1986/1988), des agences de presse destinées à alimenter les radios, les journaux et les revues syndicales et catholiques de tout le pays. La proposition éditoriale était de mettre à l'honneur des thèmes de tendance sociale en cours d'analyse à l'Assemblée Nationale Constituante. Des supports qui n'avaient pas les moyens d'accompagner les débats et les votes de la nouvelle Constitution Brésilienne, mais qui étaient lus/entendus et débattus avec le soutien des entités de base, se sont mis à recevoir ces informations. L'objectif était de profiter du potentiel d'interaction et de pénétration de ces médias pour favoriser les revendications du mouvement social. Sous l'aspect de l'offre de travail, la période constituante a représenté une grande croissance du secteur extra-rédaction (voir IIe Partie, chapitre II - 1-D - Le segment hors rédaction).
Des publications comme la Tribuna Metalúrgica et la Folha Bancária ont atteint des tirages quotidiens de 30 000 exemplaires. Ce phénomène a même concerné la Fenaj, qui dans les années 1980, représentant 15 000 à 20 000 professionnels, éditait le Jornal dos Jornalistas, un tabloïde mensuel de 24 pages tiré à 30 000 exemplaires 625 ( * ) . A travers ce dernier, l'entité a divulgué sa campagne pour l'inclusion dans la nouvelle Constitution Fédérale d'un chapitre consacré à la Communication Sociale. Un thème auquel la presse traditionnelle, opposée à une régulation du secteur, apportait son veto. L'ambition de la Fédération était de donner de la visibilité à ses positions - en particulier quant aux revendications sur la démocratisation des moyens de communication - et de sensibiliser les secteurs économiques, sociaux et politiques du pays 626 ( * ) . Un objectif commun à toute la presse syndicale.
Le journal était leur principale raison d'être (des entités de base), ou le facteur de synthèse de plusieurs mouvements populaires de base ou de nouveaux syndicats apparus dans un même quartier industriel. Ils étaient vendus à bas prix, en général par les activistes des groupes de base eux-mêmes ou par les journalistes, et presque tous avaient une périodicité mensuelle, un petit nombre de pages et quelque publicité locale - rapporte KUCINSKI 627 ( * ) .
La sophistication éditoriale a gagné du terrain, les procédés graphiques ont été perfectionnés, y compris avec l'utilisation de l'impression en couleur, et la main d'oeuvre professionnalisée. Comme tout cela était cher, le milieu syndical lui-même a créé ses formules pour réduire le coût opérationnel de cette presse 628 ( * ) . De petites entreprises ont été créées par des journalistes et des militants pour assurer une prestation de service à cette nouvelle presse syndicale. Un exemple est la société Oboré Projetos Especiais em Comunicação e Arte, créée en 1978 par des étudiants de journalisme liés au Parti Communiste du Brésil, au courant estudiantin Unidade Sindical et aux étudiants sortant de l'Université de São Paulo. Leur but était de développer, avec l'appui de plusieurs syndicats ouvriers, un outil pour dynamiser et professionnaliser la presse syndicale. En plus des projets éditoriaux, Oboré produisait des éléments d'illustration, comme des dessins d'humeur et des logos, qui pouvaient être utilisés par les syndicats sans qu'ils aient besoin de recruter des illustrateurs et des dessinateurs 629 ( * ) .
Certains supports produits par des journalistes militants de gauche ne possédaient pas de liens organico-structurels avec les syndicats, mais survivaient grâce à ces derniers selon la même logique que celle de la grande presse : la vente d'espace publicitaire. L'ABCD Jornal, édité par d'anciens militants de l'Aile Rouge du Parti Communiste du Brésil, en était un exemple. Son centrage éditorial portait sur les thèmes travaillistes et il était destiné aux métallurgistes du principal parc industriel brésilien, la Région de l'ABC de São Paulo. C'est dans cette région qu'a été créé le Parti des Travailleurs. Les syndicats diffusaient de la publicité institutionnelle dans ce bimensuel qui, à son apogée, a circulé à plus de 100 000 exemplaires et était vendu régulièrement en kiosque. De par son efficacité éditoriale, l'ABCD Jornal s'est substitué à la Tribuna Metalúrgica, l'organe officiel des syndicats de la région, dans le rôle de porte-parole 630 ( * ) .
Au delà de l'emploi, la presse syndicale représentait pour les journalistes une façon de s'engager politiquement et de se joindre au mouvement populaire de résistance à la dictature. C'est la période du journalisme militantengagé, où il était souvent difficile de distinguer jusqu'où allait le rôle du professionnel et celui du politique - affirment BENEVENUTO et CASTRO 631 ( * ) . L'apparition de cette presse ouvrière est conçue comme un fait politique au Brésil et qui s'est épanoui en raison du vide provoqué par le manquement à la responsabilité et à la mission naturelles de la presse traditionnelle 632 ( * ) , et cette particularité nationale a attiré l'attention d'observateurs internationaux, comme ce fut le cas de la publication mexicaine Cuadernos del Tercer Monde.
Si ya es usual que los periódicos sindicales se vendan en los puestos comerciales, más notable aún es que éstos hayan logrado ampliar el número de sus lectores a un público mucho más extenso que el de los trabajadores agremiados. En el marco de la libertad de prensa duramente conquistada en Brasil, este es quizás uno de los logros más significativos. Y esto se debe tanto al creciente empuje del movimiento sindical como a la excelente calidad técnica de los periódicos que expresan a las organizaciones obreras. [...] Una experiencia innovadora que merece ser seguida con atención tanto por los sindicalistas como por los periodistas de otras latitudes 633 ( * ) .
1. La presse syndicale audiovisuelle
L'expérience brésilienne a été encore plus audacieuse et ne s'est pas limitée aux supports imprimés, journaux et magazines. Toujours dans les années 1980, des professionnels se sont mis à travailler dans ce qu'on appelle la presse syndicale audiovisuelle, qui faisait déjà ses premiers pas. Les syndicats urbains, suivant l'expérience des travailleurs ruraux, ont introduit la pratique de produire et de transmettre des programmes radiophoniques par l'achat d'espace dans les radios commerciales. En milieu rural, où le taux d'analphabétisme est plus grand, les entités qui n'avaient pas les moyens d'assurer une transmission radiophonique utilisaient des enregistrements sur des cassettes magnétiques diffusés par des véhicules avec haut-parleurs, qui circulaient dans les zones de plus grande densité ouvrière.
La presse syndicale radiophonique brésilienne s'est inspirée du Chili, de l'Argentine et, principalement, de l'action des mouvements de travailleurs de la Bolivie (avec leurs radios communautaires) entamée dès les années 1950, affirment BENEVENUTO JR. et CASTRO 634 ( * ) . Au Brésil, ce mouvement a encouragé, à partir des années 1990, la prolifération des radios communautaires dans le pays, presque toutes clandestines, qualifiées par certains de pirates et de libres par leurs adeptes. En 1997, elles étaient 5 000 stations ; en 2003 les estimations variaient de 10 000 à 30 000 (voir IIe Partie, chapitre II-II-B-2 - La radiodiffusion communautaire ).
C'est également à cette époque qu'ont commencé à être produits les premières vidéos et les premiers programmes syndicaux de télévision, qui seront à l'origine, dans la décennie suivante, des TV communautaires 635 ( * ) . Pour tenter de monter une télévision ouvrière, les programmes de télévision étaient présentés en circuit fermé, dans les églises, les sièges des entités syndicales et du mouvement social, ou dans des lieux publics et aux portes des usines. On utilisait pour ce faire des camions où étaient installés les écrans. L'incursion dans le monde télévisuel s'est aussi appuyé sur une maison de production de vidéos, la TV dos Trabalhadores (TVT), créée par des syndicats associés à la Central Única dos Trabalhadores (CUT). La cible de toute cette stratégie dépassait les limites de la mobilisation syndicale, pour atteindre la société dans son ensemble, comme le souligne ARAÚJO :
Si auparavant, cependant, communiquer était un acte qui visait fondamentalement la mobilisation des acteurs directement impliqués dans la lutte syndicale (c'est-à-dire, les travailleurs en général et éventuellement d'autres secteurs de la société en conditions de peser politiquement sur les conflits du travail et d'appuyer `la cause' syndicale), aujourd'hui, les actions de communication ont pour de plus en plus pour finalité de sensibiliser l'`opinion publique', entité qui s'est transformée en un espèce d'arbitre des conflits qui se nouent au sein de la société 636 ( * ) .
Les statistiques sur ce segment journalistique sont maigres et non uniformes au plan méthodologique. L'Institut Brésilien de Géographie et Statistiques (IBGE) a réalisé trois enquêtes sur le thème, en 1988, en 1990 et en 2001 637 ( * ) . D'après les données collectées, cette presse ne cesse de se renforcer et de se moderniser. Le nombre d'entités syndicales qui utilise le média radiophonique est passé de 3 028 en 1988 (1 495 rurales et 1 533 urbaines) à 6 237 en 2001 (2 543 rurales et 3 694 urbaines).
Pour ce qui est de la presse écrite, on comptait en 1988 34 magazines, 431 journaux et 1 162 bulletins d'informations. En 1990, 37 magazines, 549 journaux et 2 080 bulletins d'informations ont été enregistrés, et en 2001, 3 836 titres différents ont été identifiés (l'enquête n'a pas fait de distinction entre journaux, magazines et bulletins informatifs), ainsi que 1 938 bulletins d'informations électroniques et 221 portails web. Entre la première et la dernière enquête, le nombre de syndicats de travailleurs étudiés est passé de 9 120, en 1988, à 14 497 en 2001 (voir graphique 1.4) 638 ( * ) .
Un autre indicateur de taille est l'Hemeroteca Sindical Brasileira, une sorte de catalogue de la presse syndicale qui, bien qu'il aspire à avoir une portée nationale, est majoritairement lié à l'État de São Paulo. Dans l'inventaire relatif à 1996/1997, 541 titres ont été enregistrés, avec un total de 8,7 millions d'exemplaires mensuels publiés par les syndicats de São Paulo. Les données de l'Hemeroteca et de l'IBGE sont contradictoires, mais elles révèlent toutes deux l'importance que revêt un tel segment.
GRAPHIQUE 1.4
ÉVOLUTION DE L'UTILISATION DU JOURNAL ET DE LA RADIO DANS LE SYNDICALISME BRÉSILIEN 1988/2001
Source : Élaboration personnelle à partir de données de l'Institut Brésilien de Géographie et Statistiques - IBGE
* 591 MARCHETTI, Dominique, 2002. p. 45.
* 592 RODRIGUES, Edgard, 1997, p.18.
* 593 Parmi les publications éditées à cette époque, RODRIGUES (1977: 37-131) cite des titres comme A Consciência Livre, O Operário, A Barricada, A Locomotiva, Gazeta Operária, O Proletário, O Trabalho, O Artista, a União Operária, Jornal dos Alfaiates, Revista Tipográfica, a Aurora Social.
* 594 RODRIGUES, op. cit. p. 19 e 25.
* 595 TRAVANCAS, Isabel S., 1983, p.19.
* 596 O jornalismo, o teatro amador de contestação e a poesia eram alguns dos meios usados pelo movimento operário para construir a sua própria cultura. Certaines organisations de classe ont même été fondées sous l'influence des contenus publiés par cette presse anarchiste et communiste. Un exemple cité par RODRIGUES (1997: 25) est la fondation, en 1903, de l'União dos Operários Estivadores dos Portos do Rio de Janeiro (Union des Ouvriers Dockers des Ports de Rio de Janeiro), créée sous l'influence de la propagande du périodique A Greve. Le sol fertile absorbait bien les nouvelles idées sociales et, en particulier, l'anarchisme, qui germait rapidement chez les travailleurs qui arrivaient au Brésil avec dans la tête plein de rêves, de promesses, et trouvaient devant eux une bourgeoisie féroce comme dans leurs pays d'origine. [...] Le journalisme, le théâtre amateur de contestation et la poésie étaient quelques-uns des moyens utilisés par le mouvement ouvrier pour construire sa propre culture - souligne l'auteur.
* 597 Pour plus de détails sur la réforme orthographique de la Langue Portugaise, consulter MIRA MATEUS, 2006.
* 598 Mouvement clandestin, résultant de la fusion de la Jeunesse Socialiste du Parti Socialiste Brésilien avec la Ligue Socialiste Indépendante de São Paulo et la Mocidade Trabalhista, de Minas Gerais.
* 599 Aos 28 anos de idade, em 1964, vi o horizonte fechar-se para mim, sem trabalho, minha carreira foi interrompida, quer como jornalista quer como professor. Ameaçado de prisão, alternativa não me restou senão asilar-me na Embaixada do Uruguai. MONIZ BANDEIRA, Luiz A. 2001, p. 17.
* 600 SELSER, Gregorio, 1989, p. 341.
* 601 KUCINSKI, Bernardo, 2003, p. 139-140.
* 602 Idem. p. 437.
* 603 Pour plus de détails sur la Imprensa Nanica (presse Nanica) ou alternative au Brésil, voir KUCINSKI, Bernardo, 2003.
* 604 Selon KUCISKI (op. cit. : 193), la Commission Pastorale de la Terre, le bras opérationnel de ceux qui prêchaient la théologie de la Libération, a lancé son journal, sous la forme de bulletins, à partir de 1978.
* 605 MIÈGE, Bernard, 1995, p. 51.
* 606 As experiências da imprensa alternativa vão servir de base para a organização de uma teia composta de ações e produtos midiáticos que colocaria nas ruas a possibilidade de um outro país, mais solidário e cidadão. Isto é, os movimentos dos trabalhadores lançaram mão da possibilidade de construir a sua própria comunicação, o seu próprio discurso, além de buscar construir um outro espaço de produção de mídias, importando na proposta de uma outra economia de comunicação e informação, embora muitas vezes tenham buscado como espelho os modelos da mídia profissional. BENEVENUTO JR., Álvaro et CASTRO, Cosette, 2004.
* 607 MIÈGE, op. cit. p. 54.
* 608 DOWNING, John, 2005, p.5.
* 609 La région de l'ABC est la ceinture industrielle du grand São Paulo, formée par les municipalités de Santo André, São Bernardo et São Caetano, et de Diadema.
* 610 KUCINSKI, op. cit. , p.193.
* 611 SELSER, Gregorio, 1989, p. 332.
* 612 Idem, p. 340.
* 613 Acho que o jornalismo ficou vivendo neste tempo a inércia que lhe dava a sensação de estar cumprindo um papel importante de desmonte do regime militar. Não foram, a meu ver, espaços propriamente conquistados. Foram espaços cedidos por uma tática do governo do (general) Geisel contra `seus radicais' e que acabaram tendo seu papel no desmonte. Augusto Nunes, apud: VIEIRA, Geraldo, 1991, p. 36.
* 614 Se paixão implica uma sensação em relação a um objeto, adesão vai gerar um estilo de vida e visão de mundo bastante particulares em função de sua existência. TRAVANCAS, op.cit, p.84.
* 615 ARAÚJO, Vladimir C., 2004.p. 4.
* 616 No tocante ao mercado de trabalho para os recém formados (em jornalismo) a imprensa alternativa se tornou atrativa. A grande maioria dos jovens saídos das faculdades, dificilmente obtém uma colocação aceitável nos órgãos tradicionais, considerando o desequilíbrio existente entre a oferta e demanda de mão-de-obra. Em conseqüência, são atraídos por este tipo de imprensa que, bem ou mal, lhes proporciona experiência profissional, mesmo que sejam necessário que apóiem idéias marxistas e/ou defender pontos de vistas contestadores do regime (político) do país. PARANAGUÁ, Evandro, 1979, apud SELSER, Gregorio, 1989, p. 342.
* 617 MARQUES DE MELO, José, 1991, p. 49.
* 618 DIAS, Arcelina H. P., 1998.
* 619 Formando pequenas redações, cooperativas e mutirões, lançam jornais voltados aos problemas específicos da região, do bairro, eventualmente de um movimento de base. Tomam como modelo o padrão da Imprensa Alternativa e modificam-no através de propostas de comunicação direta entre jornalistas e público. Criam jornais em que as bases populares são ao mesmo tempo o sujeito da comunicação e seu próprio agente. KUCINSKI, op.cit, p. 144.
* 620 Idem., p. 14.
* 621 Pour plus de détails sur le processus de making waves exercé par les médias alternatifs, voir GUMUCIO DRAGON, Alfonso, 2001.
* 622 ARAÚJO, Vladimir C., 2003, Tome I, p. 69.
* 623 Adjectif qui désigne, selon le Dictionnaire Houais de la Langue Portugaise, un dirigeant syndical qui intervient en tant qu'agent déguisé du gouvernement.
* 624 VERDELHO, Valdecir, 1986.
* 625 Tous envoyés gratuitement par courrier au domicile des journalistes brésiliens. Le journal cherchait aussi à influencer les leaders d'opinion et il était ainsi remis à des hommes politiques, des hommes d'affaires et des entités religieuses, communautaires et syndicales d'autres catégories, ainsi qu'à des universitaires, des chercheurs et à la presse elle-même.
* 626 En 1986, le Jornal dos Jornalistas a pris la tête d'une campagne de recueil de signatures de citoyens favorables á l'inclusion d'un chapitre relatif à la Communication Sociale dans la nouvelle Constitution. Le journal a reçu des dizaines de milliers de soutiens, ce qui a permis la présentation de l'amendement populaire au Congrès Constituant. Une autre démonstration de prestige éditorial a eu lieu en 1989, lors de la première élection présidentielle par scrutin direct après la dictature militaire, quand pratiquement tous les candidats ont accordé des interviews exclusives au Jornal dos Jornalistas.
* 627 Era o jornal sua principal razão de ser (das entidades de base), ou o fator de síntese de vários movimentos populares de base ou de sindicatos novos surgidos num mesmo bairro industrial. Eram vendidos a preços baixos, em geral pelos próprios ativistas dos núcleos de base ou pelos jornalistas, e quase todos tinham periodicidade mensal, pequeno número de páginas e alguma publicidade local. KUCINSKI, op. cit, p.145.
* 628 À São Paulo, le syndicat des bancaires a créé une imprimerie capable de répondre aux besoins des entités syndicales de tout le pays, et assurant même l'envoi direct au domicile du lecteur. Les entreprises journalistiques elles-mêmes, pour rentabiliser leurs parcs de rotatives à plein temps, se sont mises à vendre des services d'imprimerie à cette presse syndicale.
* 629 Cette proposition a été mise en pratique pendant environ 15 ans. Aujourd'hui, l'entreprise intervient en premier lieu dans le champ de la radiodiffusion communautaire en partenariat avec des mouvements sociaux et des ONG, principalement dans le domaine de la santé publique et de l'environnement. Pour plus de détails voir IIe Partie, item 2.2.1 - La radio en tant que média de source.
* 630 HARNECKER, Marta, 1994, p. 70.
* 631 BENEVENUTO JR., Álvaro et CASTRO, Cosette, 2004.
* 632 SELSER, Gregorio, 1989, p. 336.
* 633 In: Cuadernos del Tercer Mundo, 1979, p. 26.
* 634 BENEVENUTO JR., Álvaro et CASTRO, Cosette, 2004.
* 635 Le concept brésilien de média communautaire équivaut au concept français de média associatif. Ce sont des moyens de communication qui, au contraire de ce qui se passe dans des pays comme la France, ne sont pas subventionnés par les pouvoirs publics, mais par des entités de la société civile.
* 636 Se antes, porém, comunicar era um ato que visava fundamentalmente à mobilização dos atores diretamente implicados na luta sindical (isto é, os trabalhadores em geral e eventualmente outros setores da sociedade em condições de pesar politicamente sobre os conflitos do trabalho e de apoiar `a causa' sindical), hoje, as ações de comunicação têm por finalidade, cada vez mais, sensibilizar a `opinião pública', ente que se transformou numa espécie de árbitro dos conflitos que se travam no âmbito da sociedade; ARAÚJO, Vladimir C., 2004, p. 3.
* 637 En 1988, le nombre de journaux, magazines, bulletins et l'utilisation de la radio dans la presse syndicale ont été déterminés. Dans le second relevé, en 1990, l'item radio n'a pas été inclus. En 2001, la distinction entre journal et magazine syndical a disparu et l'Internet a été introduit. Aucune d'elles ne s'est intéressée à l'emploi de la télévision pour la diffusion du journalisme syndical. Le nombre d'entités étudiées a aussi varié d'une enquête à l'autre, ne serait-ce qu'en raison de l'apparition de nouveaux syndicats.
* 638 Cf. IBGE - Syndicats , 1988, 1990 et 2001.