C. LA COOPÉRATION CULTURELLE, SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
La première priorité de la France au Japon est la coopération universitaire et scientifique, organisée autour de 130 accords conclus par les établissements d'enseignement supérieur . La création du collège doctoral franco-japonais en sciences humaines et sociales a permis de fédérer les meilleures universités françaises et japonaises. La suppression de la deuxième langue obligatoire dans le secondaire au Japon a cependant fait baisser l'apprentissage du français, supplanté aujourd'hui par le chinois et le coréen.
La coopération scientifique et technologique est au coeur des partenariats avec le Japon : le rapprochement des pôles de compétitivité français et des clusters japonais est une priorité des deux pays. Nos priorités de coopération recoupent celles mises en avant par les autorités japonaises. Le programme conjoint « frontières de la science » permet des échanges de chercheurs fructueux pour les deux pays.
Le nucléaire est un domaine privilégié de coopération à l'image du projet ITER, partenariat multilatéral où la France et le Japon occupent une place centrale. La construction de ce réacteur de fusion thermonucléaire est ainsi pilotée, sur le site de Cadarache, par un directeur général japonais, et elle implique 100 à 200 chercheurs japonais également logés sur place.
Le Japon, qui était candidat pour accueillir le réacteur sur son sol, bénéficie d'importantes compensations financières et technologiques, apportées à hauteur de 25 % par la France et 25 % par plusieurs partenaires européens (montant : environ 150 millions d'euros). Dans le cadre de cette « approche élargie », certains équipements du projet ITER sont implantés au Japon (site de Rokkasho-Mura), avec une forte participation de chercheurs français.
La forte similitude des programmes nucléaires français et japonais permet également de développer des partenariats industriels très actifs dans de multiples autres domaines, en particulier : réalisation par AREVA en partenariat avec les industriels japonais de la première usine de retraitement nippone (Rokkasho-Mura) ; création par AREVA et Mitsubishi Heavy Industries (MHI) de ATMEA, société qui développe et commercialise un réacteur de 3 e génération de taille moyenne (1 100 MW) ; coopération en matière de recherche entre le CEA et son homologue japonais JAEA.
C'est ce qui explique le rôle majeur jugé par notre pays, et notamment par AREVA, dans l'aide à la centrale de Fukushima.
Lors de sa visite, le Premier ministre japonais a déclaré que le Japon visera à mettre en oeuvre le plus haut niveau de sûreté nucléaire au monde tout en menant une enquête approfondie sur les causes de l'accident nucléaire. Il a également annoncé que le Japon partagera les informations et enseignements tirés de l'accident avec la communauté internationale et qu'il mènera les discussions internationales à ce sujet. Concernant la future politique énergétique du Japon, l'ancien premier ministre M. Kan avait expliqué que le Japon mettrait en place d'une politique fondée sur quatre grands axes, dans laquelle des mesures sur les énergies renouvelables et la conservation d'énergie complèteront les mesures déjà existantes sur l'énergie nucléaire et les carburants fossiles. Il a remercié la France pour son soutien lié au traitement de l'eau hautement irradiée.
Le nouveau chef du gouvernement s'est déclaré partisan du redémarrage des centrales nucléaires actuellement à l'arrêt, lorsque leur sûreté aura été vérifiée.
Enfin, le 150e anniversaire des relations franco-japonaises a souligné la vigueur de la coopération culturelle franco-japonaise, qui repose très largement sur le mécénat des grandes entreprises . Cet anniversaire a été marqué par environ un millier d'événements culturels dans les deux pays, dans les capitales comme dans les régions. A cette occasion, certaines oeuvres japonaises majeures ont été, pour la première fois, présentées en France.