2. La politique de redressement
L'Arménie est un pays sous "perfusion" extérieure. L'importance de l'endettement du pays - 1800 millions de dollars -, la baisse prévue de l'aide financière internationale, le déficit croissant de la balance commerciale, font plus que jamais reposer la croissance arménienne sur les investissements directs étrangers.
Le nouveau Gouvernement a compris que l'Arménie ne pourra résoudre les problèmes posés sans une politique d'investissements ciblés. Or elle est impossible sans une restauration de la confiance intérieure et extérieure, qui passe par une amélioration substantielle des grands équilibres.
Les réformes fiscales avancent globalement dans le bon sens : modification de la TVA, reforme de l'impôt sur le revenu et les biens immobiliers, lutte contre l'évasion fiscale, etc. L'essor des petites et moyennes entreprises devrait favoriser la mise a niveau technologique de l'industrie.
a) Le rétablissement des finances publiques
L'effort de réduction du déficit du budget a produit des résultats remarquables : le déficit qui s'était monté 56 % du P.I.B. en 1993, représentait 6,7 % du P.I.B. en 1997. Le budget 1998 prévoit un déficit égal à 5,5 % du PIB ; celui-ci serait financé par des prêts de la Banque Mondiale. Si le budget 1998 prévoit une augmentation de dépenses sociales (allocations familiales, augmentation de certains traitements), les dépenses supplémentaires seront financées par la création de nouvelles taxes directes et indirectes, ainsi que par une amélioration, déjà observée, du taux de recouvrement des impôts.
b) La politique commerciale
La politique commerciale est assez ouverte. Elle comporte deux niveaux de droits de douanes, 0 et 10 %). Le Gouvernement attache la plus grande importance à l'adhésion (prévue pour mi-1998) de l'Arménie à l'organisation mondiale du commerce (O.M.C.) auprès de laquelle le pays a actuellement un statut d'observateur.
Le taux d'augmentation annuelle des importations observé au cours des huit premiers mois de 1.997 est tombé à 6,8 % (il était de 16 % au cours du premier semestre de 1996) en raison de l'introduction d'une taxe à l'importation.
Le taux d'augmentation annuelle des exportations observé au cours des huit premiers mois de 1997 a été de 25 %. Les deux principales catégories de biens exportés sont les métaux non-précieux et les métaux précieux et pierres qui comptent respectivement pour 29,4 % et 24,7 % dans la valeur totale des exportations des huit premiers mois de 1997 ; ces exportations traditionnelles restent stables.
Le déficit de la balance commerciale s'élevait en 1996 à 468 millions de dollars (dernière année disponible).
c) L'aide extérieure
La Banque Mondiale a, en août 1997, accordé deux prêts à l'Arménie :
- un prêt d'ajustement structurel de 60 millions de dollars
- un prêt d'assistance technique de 5 millions de dollars.