3- L'INDÉPENDANCE SLOVÈNE S'EST RÉALISÉE RELATIVEMENT FACILEMENT

La Ligue des Communistes slovènes - qui avait eu tendance à avoir un comportement autonome dès les années soixante - a compris rapidement l'aspiration à de réelles réformes, aspiration concrétisée par la création en décembre 1989 du « DEMOS », vaste coalition regroupant les opposants au système collectiviste et au monolithisme partisan. En janvier 1990, la Ligue des Communistes slovènes rompait avec la Ligue des Communistes de Yougoslavie. Soutenu par sa population, le gouvernement slovène a d'abord, simultanément avec les autorités croates, exploré la piste de la confédération, pour garder principalement les avantages du marché yougoslave, tout en bénéficiant d'une grande autonomie. Mais, par suite du rejet serbe, le processus d'indépendance s'est trouvé accéléré.

Cette évolution explique qu'il n'y ait pas de rejet absolu de l'idée de la fédération yougoslave, mais plutôt une grande indifférence : elle n'est qu'une parenthèse, appartenant à un passé désormais révolu. L'indépendance est devenue logiquement le seul moyen pour la Slovénie de ne plus être dominée par la Serbie, de ne pas avoir l'impression de financer son effort militaire. Elle lui permet enfin de se séparer de régions moins développées (Kosovo, Macédoine) avec lesquelles les Slovènes ne se sentent rien en commun. Les Slovènes ont massivement voté oui lors du référendum sur l'indépendance, le 23 décembre 1990. La période de tension armée de dix jours après la proclamation de l'indépendance le 25 juin 1991 a cimenté fortement la cohésion nationale. Les troupes de l'armée yougoslave présentes sur le territoire slovène ont, en effet, immédiatement occupé les points névralgiques du pays, comme les aérodromes. Sous la pression de la communauté internationale, elles se sont finalement retirées.

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