2. Aux États-Unis
Je souhaiterais enfin évoquer un phénomène très récent. Les récentes élections américaines concernaient le renouvellement du Président et des membres du Congrès (le sénat et la chambre). Ces élections étaient également assorties d'un certain nombre de référendums, comme c'est généralement le cas. Ainsi, dans l'État de Californie, un référendum sur la proposition 209 visait à remettre en cause l'affirmative action ou principe de « l'action affirmative ». Cette politique consiste à offrir des chances supplémentaires, par exemple aux Noirs par rapport aux Blancs, traditionnellement plus favorisés. Cette question ne concerne pas directement l'immigration mais y est intimement liée. Cette proposition a été acceptée par 56 % des voix contre 44 %. Sous réserve des recours possibles, cette politique d'action progressive, instaurée par les Démocrates et donnant des chances supplémentaires aux classes les plus défavorisées, va donc être progressivement démantelée.
A la suite des élections, une « cohabitation » s'annonçant entre le Président et le Congrès, il est possible de s'interroger sur l'évolution de ce phénomène. La Californie, qui n'est certes pas l'État le plus proche du Mexique, est de plus en plus influent et joue un rôle d'État-pilote dans l'opinion américaine. Il est donc possible que le rapport à l'immigration s'en trouve, à terme, affecté. L'idée, généreuse et nécessaire, de l'association d'un pays émergent avec un pays très développé comme les États-Unis rencontrera sans doute des obstacles sur sa route. C'est un problème essentiel, y compris pour l'ALENA.