2. Des motivations différentes
Les motivations des trois pays sont différentes.
- Les États-Unis
Les États-Unis souhaitent mettre en oeuvre une politique générale visant à étendre l'idée et les règles du jeu du commerce international. Cette idée est tout à fait louable et sans doute souhaitable. Elle est le fondement de la motivation des États-Unis dans ce dossier, mais également vis-à-vis de l'ensemble des pays de l'Amérique latine.
- Le Canada
Réalisant 80 % de son commerce extérieur avec les ÉTATS-UNIS le Canada souhaite sortir de cette dépendance et trouver d'autres débouchés que celui de son grand voisin. Si le Canada parvient à s'extraire de cette dépendance, alors il pourra trouver de nouveaux clients dans le reste du monde, et plus particulièrement en Amérique latine : telle est la motivation profonde de ce pays.
- Le Mexique
Le Mexique compte aujourd'hui 93 millions d'habitants mais sera, à l'horizon 2025, le dixième pays du monde en termes de population, avec 137 millions d'habitants. Si l'on coupe le continent américain au niveau du Rio Grande, on fait le double constat suivant. En 1950, le poids de l'Amérique latine équivalait à celui des États-Unis et du Canada. Aujourd'hui, la balance est fortement déséquilibrée en faveur du sud. Cette donnée est essentielle. Le Mexique recherche des investissements lui permettant de développer l'emploi sur son territoire. Ceci est d'ailleurs une donnée générale commune à toute l'Amérique latine. De plus, le Mexique cherche à accroître son rôle géographique de « carrefour des Amériques ». A cet égard, les négociations concernant l'extension de l'ALENA au Chili sont révélatrices.