- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 12 janvier 1904
Décédé le 23 juin 1986 - Profession :
- Avocat
- Département :
- Gard
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Ancien sénateur de la Ve République
Accéder à la notice de Edgar TAILHADES sous la IVe République
Travaux parlementaires
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
TAILHADES (Edgar, Armand, Louis)
Né le 12 janvier 1904 à Riols (Hérault)
Décédé le 23 juin 1986 à Nîmes (Gard)
Sénateur du Gard de 1948 à 1959
Edgar Tailhades naît à Riols, près de Béziers, dans une modeste famille de filateurs. Mais son père, Edmond, entre ensuite dans la fonction publique comme surveillant général au lycée de garçons de Nîmes. C'est dans cet établissement qu'Edgar Tailhades passe le baccalauréat qui va lui ouvrir les portes de la faculté de lettres de Montpellier. Etudiant studieux, il y prépare alors une licence d'espagnol complétée par un diplôme de l'institut français de Burgos avant de s'inscrire à la faculté de droit. Dans cette discipline, il obtient une seconde licence puis décroche un diplôme d'études supérieures. Ces titres lui permettent de s'installer comme avocat du barreau de Nîmes où il plaide de nombreuses et fameuses affaires à partir du début des années 1930.
Proche des idées socialistes, il entame sa carrière politique en adhèrant à la SFIO en 1925. Il n'a que 21 ans, mais, sous la houlette du député-maire socialiste de Nîmes Hubert Rouger, il obtient rapidement des responsabilités partisanes. En 1926, il devient le secrétaire général de la Fédération du Sud-Est des Jeunesses socialistes. En 1928, il est choisi comme secrétaire général du comité électoral d'Henry Torres, candidat SFIO de la 2ème circonscription d'Arles, aux élections législatives. Le 2 juin 1929, à l'issue du Congrès départemental de la Fédération du Gard, il est élu membre du bureau fédéral pour la ville de Nîmes. C'est à cette époque qu'il rencontre Georgette Chinour. Cette militante partage ses idées. Elle lui donne une fille, avant de se consacrer elle même à la politique, comme conseillère générale et maire de Saint-Pons (Gard).
Depuis les élections des 3 et 10 mai 1925, Edgar Tailhades siège également comme conseiller municipal et quatrième adjoint de la nouvelle municipalité socialiste de Nîmes. Il est réélu comme l'ensemble de l'équipe d'Hubert Rouger en 1929 et 1935. Il conserve ses fonctions et ne quitte le conseil qu'au moment de la dissolution des assemblées municipales républicaines prononcée par le gouvernement de Vichy, le 14 novembre 1940. Sous l'Occupation, il adhère au mouvement « Combat » d'Henri Frenay et participe à des actions de Résistance.
Cette expérience vient renforcer une légitimité d'élu et de militant. Elle en fait le principal favori des élections municipales du 19 octobre 1947, qu'il remporte à la tête de la liste socialiste. Il est élu maire de Nîmes le 29 octobre suivant. Les Nîmois lui renouvellent son mandat les 5 mai 1953 et 25 mars 1959. Le bilan de ses deux premiers mandats témoigne d'une importante activité de développement et d'aménagement public en matière de logement, d'assainissement et d'adduction d'eau, d'éclairage public, de voirie et de transport en commun, mais aussi dans le domaine de l'action sociale (bureau d'aide sociale), des structures hospitalières, de l'équipement scolaire primaire, technique et secondaire, et enfin au niveau des infrastructures économiques et agricoles (abattoirs, marché au bestiaux, marché-gare...). La municipalité d'Edgar Tailhades est également à l'origine d'une politique de développement culturel et touristique articulée autour de la réactivation de la tradition tauromachique locale et l'instauration de la feria annuelle à partir de 1958. Depuis mars 1952, cet homme de lettre auteur de plusieurs écrits sur la culture méditerranéenne siège d'ailleurs à l'Académie de Nîmes et au Conseil académique de Montpellier.
Ces réalisations municipales se font avec le soutien de l'Etat et grâce aux emprunts que le maire négocie à Paris. Edgar Tailhades est d'autant plus influent auprès des ministères qu'il siège dès 1948 comme sénateur. Sa candidature aux élections sénatoriales du 7 novembre est en effet favorablement reçue par les grands électeurs du Gard. Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe socialiste et se voit nommer membre des commissions de la défense nationale et de la reconstruction et des dommages de guerre. En 1949, il abandonne la commission de la défense pour siéger dans celle de la justice et de la législation civile, criminelle et commerciale. Il conserve ces fonctions jusqu'en 1953. Très occupé à Nîmes, il n'intervient que deux fois dans l'hémicycle, à l'occasion d'une proposition de résolution concernant les sinistrés des inondations du Gard, le 27 novembre 1951 et au moment du dépôt d'une proposition de loi relative au tout à l'égout de la ville de Nîmes, le 11 décembre 1952. Il demeure membre de la commission de la justice jusqu'à sa réélection et dépose une nouvelle proposition de loi relative au jury criminel, le 26 janvier 1955. A partir de 1954, il représente le Parlement au Conseil supérieur de l'électricité et du gaz.
Le « sénateur-maire » sortant est réélu au Conseil de la République le 19 juin 1955 et demeure au groupe socialiste. Il rejoint la commission de la justice et prend désormais une part plus importante aux débats parlementaires. Dans une proposition de résolution d'octobre 1955, le sénateur du Gard défend encore les intérêts des sinistrés nîmois au Parlement. Il participe également aux débats sur les transports ferroviaires et routiers, la question saharienne et le mode de scrutin municipal, dans le cadre de ses rapports déposés au nom de la commission de la justice en 1955 et 1957, ainsi que lors de la discussion de ses questions orales et dans ses interventions en séance publique.
S'il accorde les pouvoirs spéciaux au général de Gaulle concernant la situation algérienne lors du scrutin du 2 juin 1958, le socialiste Edgar Tailhades refuse les pleins pouvoirs au nouveau président du conseil. Le lendemain, il vote encore contre le projet de modification de l'article 90 concernant la révision constitutionnelle.
Ve République
TAILHADES (Edgar)
Né le 12 janvier 1904 à Riols (Hérault)
Décédé le 23 juin 1986 à Nîmes (Gard)
Sénateur du Gard de 1948 à 1986
Edgar Tailhades aura accompli, sous les IVe et Ve Républiques, de 1948 à sa mort en 1986, cinq mandats de sénateur. Il a battu dans le Gard le record de longévité au Parlement. Aux élections sénatoriales du 26 avril 1959, les premières de la Ve République, il est élu au premier tour sur la liste d'Union Républicaine qu'il conduit associé à Suzanne Crémieux. Aux élections suivantes, en septembre 1962, ils mènent des listes séparées, lui pour les socialistes et elle pour les radicaux et ne sont élus qu'au second tour. En septembre 1971, ils sont à nouveau inscrits sur une liste commune (intitulée Liste démocrate et socialiste) ; Edgar Tailhadès est élu dès le premier tour. En septembre 1980, il est élu au second tour alors qu'il ne se présentait qu'en troisième position sur la liste socialiste derrière Gilbert Baumet et André Rouvière, élus pour leur part dès le premier tour.
Membre du groupe socialiste du Sénat, il siège à la commission des affaires culturelles de 1959 à 1971, puis à la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale, dont il sera vice-président à partir de 1983.
Edgar Tailhades est un sénateur très actif aussi bien en commission qu'en séance publique. Dans ses nombreuses interventions, les réformes éducatives et juridiques constituent ses sujets de préoccupations privilégiés.
Fils d'un surveillant général au lycée de garçons de Nîmes, il se spécialise en effet dans les questions scolaires : en 1962, il intervient en tant que rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires culturelles sur le développement d'équipement scolaire, universitaire et sportif dans le cadre du 4e plan de développement économique et social. En 1966, il est également membre de la commission de contrôle chargée d'examiner les problèmes d'orientation et de sélection dans le service public de l'enseignement. En 1968, il est rapporteur pour la commission des affaires culturelles sur les enseignements préscolaire, élémentaire et du second degré. Il multiplie les interventions et attire à plusieurs reprises l'attention du ministre de l'Education nationale sur l'insuffisance des crédits, sur les conséquences négatives des réductions de postes d'enseignants, ainsi que sur le retard de la réforme de l'enseignement supérieur. De manière générale, il proteste régulièrement contre les baisses des moyens des services publics.
Parallèlement à ses activités politiques, il poursuit une brillante carrière d'avocat à la Cour d'appel de Nîmes. En 1965 et 1966, il est bâtonnier de l'ordre des avocats de Nîmes. Il met fin à son activité professionnelle en 1975, mais continue à s'intéresser au droit pénal et aux institutions judiciaires dans le cadre sénatorial : au cours de la seule année 1975, il dépose plusieurs rapports sur l'indemnisation des victimes d'infraction, les modifications du droit pénal en matière de répression du proxénétisme, le statut de la magistrature... Son intérêt ne se dément pas par la suite, et il reste très actif dans les domaines de l'indemnisation des victimes d'infractions, de la réforme des professions judiciaires, de la prévention et de la répression des viols, et de la réforme du concours de l'Ecole nationale de la magistrature (ENM). Ses interventions en séance sont nombreuses : il n'hésite pas à se prononcer contre la Cour de sûreté de l'Etat et à dénoncer l'insuffisance de crédits dans le domaine judiciaire. Ses travaux et ses prises de parole en séance sont remarqués et, à partir de 1983, il est nommé juge titulaire de la Haute Cour de Justice. Du 29 décembre 1983 à juin 1984, il est également chargé d'une mission temporaire auprès du ministre de la Justice Robert Badinter pour mener une étude sur le fonctionnement de l'institution judiciaire. Il remet son rapport sur « la modernisation de l'Institution judiciaire en France » au début de l'année 1985.
Parallèlement à son mandat national, il reste impliqué dans la vie politique de sa région. En mars 1959, il est réélu maire de Nîmes. De 1974 à 1983, il préside le Conseil régional du Languedoc-Roussillon. En juin 1979, il se présente sur une liste conjointe du Parti socialiste et du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) aux élections européennes dans sa région. Il évoque à plusieurs reprises les questions locales dans le cadre sénatorial, et souligne régulièrement la détresse de la population des régions minières du nord de l'Hérault. En 1974, il suggère au ministre de l'Industrie d'envisager, face à la crise pétrolière, le recours au bassin houiller des Cévennes. Il défend également les viticulteurs de sa région qui doivent faire face à la concurrence des vins italiens importés à meilleur marché. Il soutient les demandes d'indemnisation des habitants sinistrés par les inondations. Il cherche également à promouvoir le développement économique de sa région en prenant part au débat sur la modernisation du canal du Midi, en soulignant l'importance de la recherche agronomique et en rappelant la nécessité de construire un nouvel hôpital à Nîmes.
Il est cosignataire de plusieurs propositions de loi : sur le contrôle aérien, le 8 mai férié, les discriminations sexistes, la retraite des anciens combattants d'Afrique du Nord, l'organisation régionale du tourisme, la réforme du code électoral. En 1960, il vote la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'Etat, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. En revanche, il se prononce contre la loi portant création et organisation des régions en 1972, et s'abstient de voter l'année suivante la loi d'orientation du commerce et de l'artisanat. En 1981, il est favorable à l'abolition de la peine de mort. En 1982, il s'abstient lors du vote de la loi relative aux droits et libertés de communes, des départements et des régions, mais vote pour la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage.
Le parcours d'Edgar Tailhades est marqué par l'éclectisme des sujets abordés. Elu à l'Académie de Nîmes depuis 1952, il préside l'institution en 1970 et ses nombreuses communications témoignent de sa profonde culture et d'une grande curiosité intellectuelle. Son intérêt pour l'énergie et le tourisme le conduit, en 1982, à représenter le Sénat au sein du comité permanent du Conseil supérieur de l'électricité et du gaz et, en 1983, à siéger au conseil d'administration de l'Agence nationale pour l'information touristique.
Mitterrandiste, candidat à deux reprises à la présidence du Sénat, il est battu par le centriste Alain Poher. Il décède en cours de mandat le 23 juin 1986 à l'âge de 82 ans. Lors de son éloge funèbre, son ancien adversaire politique dépeint un homme à l'« éloquence sobre, mais convaincante, consciencieux dans l'analyse des dossiers, généreux dans l'approche des sujets qui faisaient toujours leur part aux plus humbles et aux plus malchanceux, tolérant, car il savait que la justice doit être marquée par l'humanisme ».
Elu le 26 avril 1959
Réélu le 23 septembre 1962
Réélu le 26 septembre 1971
Réélu le 28 septembre 1980
Fin de mandat le 23 juin 1986 (décédé)
Vice-Président de la commission des lois constitutionnelles, de législation,
du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Edgar TAILHADES
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