Appartenance politique :
Groupe du Rassemblement du Peuple Français
État civil :
Né le 19 mai 1883
Décédé le 1er janvier 1970
Profession :
Ambassadeur de France
Département :
représentant les Français résidant en Tunisie
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 29 mai 1952
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

PUAUX (Gabriel)

Né le 19 mai 1883 à Paris

Décédé le 1er janvier 1970 en Autriche

Sénateur représentant les Français de Tunisie de 1952 à 1958

Fils et petit-fils de pasteurs et historiens du protestantisme, Gabriel Puaux fait ses études à l'école alsacienne puis à la Sorbonne où il obtient une licence d'histoire et de droit. Après un diplôme à l'Ecole libre des sciences politiques, il embrasse la carrière diplomatique et, en 1906, occupe un premier poste d'attaché d'ambassade à Berne. L'année suivante, il est nommé chef de cabinet du Résident général de France en Tunisie. Revenu en métropole en 1912, il devient responsable du service traitant des affaires de la Tunisie au Quai d'Orsay.

Blessé pendant la première guerre mondiale, Gabriel Puaux est démobilisé. Il est d'abord nommé à la direction du commissariat franco-américain puis chargé du service de presse étrangère à la conférence de la paix. Au terme du conflit mondial, Gabriel Puaux reprend sa carrière diplomatique et participe à l'administration de régions fortement touchées par la guerre.

En 1919, il obtient le poste de secrétaire général du gouvernement tunisien puis à partir de 1922, devient consul général dans les provinces occupées du Rhin. En 1926, il est ministre de France en Lituanie, puis en Roumanie (1928) et enfin en Autriche (1933). Après ces quelques années passées en Europe orientale où il fait preuve d'un sens particulièrement avisé des réalités politiques contemporaines ainsi que d'une grande expérience diplomatique, il est nommé haut-commissaire en Syrie et au Liban en 1938 puis obtient le rang d'ambassadeur en 1939. Toutefois, le second conflit mondial vient mettre un terme provisoire à sa carrière : il est relevé de ses fonctions par le gouvernement de Vichy en 1940. Il rejoint alors la Résistance et, le 4 juin 1943, il est nommé Résident général de l'Algérie (*) par le Comité d'Alger. Il est ainsi chargé de mettre en oeuvre le plan de réformes administratives et sociales préconisé par le Général de Gaulle.

En 1946, Gabriel Puaux devient conseiller d'Etat en service extraordinaire. A partir de 1947, il occupe à nouveau un poste d'ambassadeur de France en Suède. Deux ans plus tard, il rentre définitivement en France et s'inscrit au Rassemblement du Peuple français. Militant actif, il fait partie de son conseil national.

Le 29 mai 1952, Gabriel Puaux se porte candidat à la représentation des Français de Tunisie aux élections du Conseil de la République. Il est élu avec 187 voix pour 197 suffrages exprimés. Il est nommé membre de la commission de la justice et de la législation civile, criminelle et commerciale ainsi que de la commission des affaires étrangères. Grand expert des dossiers ayant trait à la défense des intérêts des Français à l'étranger, Gabriel Puaux participe à plusieurs reprises dans les débats portant sur ces questions. En 1952, il interroge ainsi le ministre des Affaires étrangères sur l'aboutissement des réformes en Tunisie concernant les emplois publics et les conseils élus. Il intervient par ailleurs dans les discussions portant sur les dépenses de fonctionnement des services à l'étranger et dépose enfin un amendement relatif aux conditions d'intégration des fonctionnaires français en Tunisie.

En 1953, il est nommé membre titulaire de la commission des affaires étrangères (1953 à 1958) ainsi que membre suppléant de la commission des pensions. Attentif à la politique menée par le gouvernement français dans les colonies, Gabriel Puaux intervient lors des débats sur ce thème qu'il connaît bien. Le 24 novembre 1954, il prend ainsi la parole dans la discussion portant sur les mesures prises par le gouvernement en Algérie. Il pose de même une question orale au ministre des Affaires marocaines et tunisiennes sur les nouvelles dispositions concernant la responsabilité pénale des sujets tunisiens.

Nommé membre titulaire de la commission de la famille, de la population et de la santé publique en 1955, il prend notamment part à la discussion du projet de loi relatif aux accords de Paris et donne son avis sur le projet de loi portant sur la ratification des conventions entre la France et la Tunisie. Il interpelle par ailleurs le ministre des Affaires étrangères sur l'éventualité que les ministres des Affaires étrangères et de la Défense nationale de Tunisie soient désormais de nationalité tunisienne. Il met en garde contre une telle évolution, considérant qu'elle signerait le début d'une perte de pouvoir du gouvernement français dans cette région. Observateur attentif des événements en Méditerranée et en Afrique du Nord il intervient dans le débat relatif à la politique algérienne du gouvernement français ainsi que dans celui concernant l'armistice en Tunisie le 19 juin 1956.

En 1957, il est nommé membre titulaire de la commission de la reconstruction et des dommages de guerre, membre de la commission de la famille ainsi que membre suppléant de la commission de l'intérieur et de la commission de la justice. Il intervient à de nombreuses reprises dans les débats concernant la politique française à l'égard de la Tunisie et particulièrement sur les questions portant sur la sécurité de la population française. Le 19 février 1958, Gabriel Puaux ne vote pas la loi encadrant les nouvelles institutions en Algérie et s'en explique. Selon lui, il est indispensable que, dans cette province française, l'Etat conserve un représentant sur place afin de promouvoir les principes de la démocratie de type occidental et permettre le développement économique et social des autochtones. Il estime que si la France accorde l'indépendance à l'Algérie et à la Tunisie, elle fera preuve d'une politique de faiblesse. Dans ce contexte, il vote contre le projet de loi établissant l'état d'urgence (16 mai 1958) mais pour les pleins pouvoirs au général de Gaulle (2 juin) ainsi que pour la modification de l'article 90 de la Constitution (3 juin).

Réélu aux élections sénatoriales du 24 juin 1958, Gabriel Puaux était par ailleurs membre de l'Académie des sciences morales et politiques ainsi que président de la Société de l'histoire du protestantisme. Il était enfin grand-officier de la Légion d'honneur depuis 1945 et avait reçu la croix de guerre 1914-1918.

(*) Note de la Division des Archives du Sénat : Gabriel PUAUX est nommé, par le Comité d'Alger, Résident général au Maroc et non de l'Algérie.

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Ve République

PUAUX (Gabriel)

Né le 19 mai 1883 à Paris

Décédé le 1er janvier 1970 à Kitzbühel (Autriche)

Sénateur représentant les Français de Tunisie de 1952 à 1959

(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1940-1958)

Représentant les Français de Tunisie au Conseil de la République depuis mai 1952, Gabriel Puaux est réélu aux élections sénatoriales de juin 1958. Il est ensuite, en janvier 1959, nommé membre de la commission sénatoriale des affaires étrangères, de la défense et des forces armées. Son mandat de sénateur prend fin le 26 avril 1959.

L'ancien résident général de France au Maroc quitte alors la vie politique. Il continue de siéger à l'Académie des sciences morales et politiques dont il avait été élu membre en 1951. Il conserve également la présidence de la Société de l'histoire du protestantisme français jusqu'en 1963, avant d'en devenir président honoraire.

G. Puaux est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages : Deux années au Levant. Souvenirs de Syrie et du Liban. 1939-1940 (1952), Essai de psychanalyse des protectorats nord-africains (1954) et Mort et transfiguration de l'Autriche. 1933-1955 (1966).

Il s'éteint le 1er janvier 1970, à l'âge de quatre-vingt-six ans, à Kitzbühel, station de sports d'hiver autrichienne où il s'était rendu pour passer ses vacances.

Il était grand-officier de la Légion d'honneur.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Le Monde, 2 janvier 1970.

Bibliographie

Allier (Jacques), « In Memoriam : Monsieur Gabriel Puaux, Président Honoraire de la S.H.P.F. », Bulletin de la Société de l'Histoire du Protestantisme Français (1903-2015), volume 116 (janvier-février-mars 1970), p. 1-6.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gabriel PUAUX

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