Appartenance politique :
Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
État civil :
Né le 3 juin 1899
Décédé le 28 juillet 1974
Profession :
Professeur agrégé de médecine
Département :
Loir-et-Cher
IVème République

Ancien sénateur de la IVe République

Elu le 7 novembre 1948
Fin de mandat le 19 juin 1955 (Non réélu(e))

1940-1958  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

1940-1958

LE GUYON (Robert)

Né le 3 juin 1899 à Oran (Algérie)

Décédé le 28 juillet 1974 à Angers (Maine-et-Loire)

Sénateur du Loir-et-Cher de 1948 à 1955.

Robert Le Guyon fait ses études à Paris et obtient une licence ès sciences. Puis il multiplie les diplômes : certificat de microbiologie, diplômes d'hydrologie et d'hygiène, doctorat en médecine et enfin agrégation des facultés de médecine.

Mais ses études sont interrompues par la Première guerre mondiale, durant laquelle il s'engage volontairement. Après la guerre, ses qualifications lui ouvrent les portes de la Faculté de médecine, où il enseigne à partir de 1925, avant de devenir professeur agrégé en 1938, tandis qu'il est en même temps chef de service du laboratoire d'hygiène de la Ville de Paris.

De même que ses études, les activités professionnelles de Robert Le Guyon sont entrecoupées par sa participation au second conflit mondial. C'est en septembre 1939 qu'il est mobilisé. Une semaine avant l'appel du général de Gaulle, le Président du Conseil le charge d'une mission afin d'organiser la guerre bactérienne. Puis le 18 juin, il est envoyé en mission à Londres afin de porter au gouvernement anglais le principe de ses interventions, ce qui l'oblige d'abord à gagner la zone libre et l'Espagne afin de retrouver l'Angleterre. Cette mission lui vaut l'hostilité de l'autorité allemande. Madame Le Guyon est donc prise comme otage et emprisonnée pendant trois longues années, tandis que son mari travaille pour l'Intelligence Service à Londres, avant d'être envoyé en Algérie pour organiser la libération de la France auprès de ses concitoyens expatriés. Ces hautes responsabilités font de Robert Le Guyon l'une des grandes figures de la Résistance ; c'est pourquoi il est décoré à la fin de la guerre de la Médaille de la Résistance et de la Croix de guerre.

Puis commence pour Robert Le Guyon une vie politique amorcée lors de ses missions pour les forces de libération. Il est élu en 1945 conseiller général du canton de Neung-sur-Beuvron. Devenant secrétaire général du Rassemblement des Gauches Républicaines, il tente d'éviter que la vie politique française soit dirigée par les communistes, pourtant glorifiés au sortir du conflit. Robert Le Guyon se présente alors aux élections au Conseil de la République du 7 novembre 1948, dont il sort victorieux.

Dès son élection, il rejoint la commission de l'éducation nationale, des beaux-arts, des sports, de la jeunesse et des loisirs ainsi que la commission du suffrage universel, du règlement et des pétitions. En tant qu'ancien combattant, il est attentif à rendre la vie des victimes de la guerre moins âpre. Ainsi, il intervient sur l'éventualité de créer un emploi de haut commissaire au ravitaillement. Puis, en 1950, il est nommé membre de la commission de la famille, de la population et de la santé publique, après avoir été élu membre du conseil d'administration de la fondation pour le développement de l'institut du cancer. En tant que membre de la commission du suffrage universel, il s'intéresse à la réglementation de la propagande électorale pour les élections cantonales et dépose une proposition de loi sur la limitation du nombre des ministères.

Robert Le Guyon est également un fervent défenseur de la puissance coloniale de la France. Il rédige ainsi un rapport en 1952 sur la procédure d'élection des trente quatre membres de l'Assemblée de l'Union Française par les sénateurs. Au sein de l'Union Française, c'est particulièrement sur la situation politique du Vietnam que Robert Le Guyon se penche. Il participe en effet à la commission d'enquête menée par la sous-commission de contrôle des crédits militaires. Interrogé par Le Monde en novembre 1954, il fait part de son inquiétude concernant le Vietminh, où se multiplient les comités insurrectionnels que la France ne parvient pas à contrôler. Malgré la défaite de Dien Bien Phu, Robert Le Guyon assure que « la France doit se maintenir dans le Sud-Est asiatique (...). Si elle est encore une puissance mondiale, c'est parce qu'elle est présente là-bas ». C'est pourquoi il préconise de renforcer l'indépendance du Sud-Vietnam tout en accentuant un soutien militaire et économique. Pour ses convictions, il est nommé membre de la commission de coordination des affaires d'Indochine en 1954. La même année, il rédige un rapport sur le remplacement des sièges des représentants métropolitains à l'Assemblée de l'Union Française, devenus vacants. Cet attachement à la présence de la France dans ses colonies va de pair avec une méfiance vis-à-vis de la puissance américaine. Il manifeste son inquiétude en particulier à propos des déclarations de Foster Dulles, qu'il considère comme « une mise en demeure de l'honneur national ». De même, il demande au Président du Conseil de s'expliquer sur les raisons qui ont amené le gouvernement à céder en 1954 aux Etats-Unis les bases marocaines de Port-Lyautey et de Sidi-Slimane.

Robert Le Guyon n'est pas réélu lors des élections du 19 juin 1955. Il meurt le 28 juillet 1974 à Angers à l'âge de 75 ans.

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Robert LE GUYON

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