- État civil :
- Né le 7 janvier 1831
Décédé le 1er mai 1912 - Profession :
- Médecin
- Département :
- Tarn-et-Garonne
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Ancien sénateur de la IIIe République
Elu le 4 janvier 1891
Elu le 28 janvier 1900
Elu le 3 janvier 1909
Fin de mandat le 1er mai 1912 ( Décédé )
1889-1940
ROLLAND (GABRIEL, JEAN, Léon), né le 7 janvier 1831 à Mas-Grenier (Tarn-et-Garonne), mort le 1er mai 1912 à Montauban (Tarn-et-Garonne).
Sénateur du Tarn-et-Garonne de 1891 à 1912.
Fils de médecin, Léon Rolland suivit les traces paternelles. Dans le milieu de bourgeoisie provinciale qui était le sien, on devait à sa famille et à soi-même de « monter » à Paris pour y faire des études et, surtout y apprendre le monde. Dans le cas de Léon Rolland, le monde ne nuisit pas aux études : elles furent assez brillantes et rapides pour lui valoir dès 1855, à l'âge de 24 ans, le diplôme de docteur en médecine de la Faculté de médecine de Paris. Après un bref séjour à l'hôpital militaire du Gros-Caillou comme médecin auxiliaire, il revint se fixer dans son département natal où il exerça comme praticien, d'abord à Verdun-sur-Garonne, puis à Montauban. Paris avait laissé son empreinte sur cet esprit cultivé, avait étendu le champ de sa curiosité et de ses connaissances et c'est ainsi qu'on le vit, membre assidu de la Société des belles-lettres, sciences et arts du Tarn-et-Garonne, entretenir à maintes reprises celle-ci de sujets littéraires ou bien de récits de voyage, ou encore de questions d'hygiène et - la chose n'était pas si répandue - de médecine mentale, ce qui était rentré dans le domaine de sa spécialité puisqu'il avait été nommé, en 1879, médecin-chef de l'hôpital d'aliénés du Tarn-et-Garonne. Parallèlement à cette existence bien remplie de praticien et de curieux, il développa, d'abord sur le plan local puis sur le plan national, une intense activité politique. La chute de l'Empire libéra les ambitions de ce républicain de la première heure et, en 1871, il fut élu simultanément maire de Verdun-sur-Garonne - mandat qu'il devait exercer jusqu'à son départ de cette ville en 1880 - et conseiller général : ambitions modérées comme il convenait à un homme épris de réalisme et d'efficacité puisqu'elles se bornèrent pendant longtemps à l'assemblée départementale à laquelle il appartint jusqu'à sa mort et qu'il présida à partir de 1886. Il y manifesta un intérêt affirmé, notamment pour l'instruction publique et pour les questions de voirie.
Ce n'est qu'au bout de vingt ans, à l'âge déjà avancé de 60 ans, qu'il se laissa persuader de se présenter au siège sénatorial rendu vacant par le décès de Delbreil : il y fut élu, le 7 janvier 1891, au 2e tour, par 255 voix sur 468 inscrits et 467 suffrages exprimés.
Il s'inscrivit au groupe de l'union républicaine et se contenta d'abord, pendant plusieurs années, de participer aux travaux de diverses commissions, telles que (comme il était naturel) la commission de l'hygiène ou la commission spéciale constituée en 1896 pour examiner le projet de loi relatif à la protection de la santé publique. En 1897, il intervint pour la première fois en séance publique, à propos d'un projet de loi qui supprimait les droits d'octroi sur les boissons hygiéniques.
Léon Rolland fut réélu le 28 janvier 1900, au troisième tour, par 248 voix sur 462 inscrits et 454 suffrages exprimés.
C'est alors que commença ce qui fut la grande affaire de sa vie parlementaire avec le dépôt, en 1901, d'une proposition de loi - qu'il avait déjà déposée en 1898 mais qui était devenue caduque - « modifiant la loi du 5 juillet 1889 sur le recrutement de l'armée et réduisant à deux ans la durée du service militaire dans l'armée active ». Il dut redoubler d'effort pour la faire aboutir, ce qui ne se produisit qu'en mars 1905. Si cette réforme bénéficiait de l'appui du général André, ministre de la Guerre de 1901 à 1905, elle se heurtait à l'opposition passionnée de la droite nationaliste et des principaux chefs de l'armée. Sa mise en train fut à l'origine de la démission du chef de l'état-major général et du vice-président du Conseil supérieur de la guerre. Les esprits étaient trop échauffés, alors que l'affaire Dreyfus venait de trouver un terme, d'ailleurs provisoire, pour ne pas voir dans cette réforme, d'un bord comme de l'autre de l'opinion, une mesure politique destinée à réduire l'importance et l'influence d'une armée trop peu républicaine : c'est ainsi qu'elle fut considérée par le gouvernement Combes lorsqu'il la reprit à son compte, en février 1903, et par la majorité de gauche issue des élections de 1902 lorsqu'elle adopta en mars 1905, le projet de loi déposé deux ans plus tôt par le général André, adoption qui, ironie du sort, intervint dix jours avant le « coup de Tanger ».
L'état intérieur du pays et la situation internationale avaient si rapidement et si profondément évolué que « la loi de deux ans », lorsqu'elle fut adoptée, ne pouvait plus avoir ni les mêmes motifs ni les mêmes conséquences que lorsqu'elle avait été proposée, sept ans auparavant, par Léon Rolland. C'est peut-être ce qui, joint à son état de santé explique son presque total effacement. De 1906 à 1912 - il avait été, manifestation de fidélité de ses électeurs, réélu le 3 janvier 1909 par 227 voix sur 435 inscrits, votants et suffrages exprimés, ce fut le silence et pratiquement l'absence.
Il décéda, le 1er mai 1912, à Montauban, à l'âge de 81 ans.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Léon ROLLAND
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