État civil :
Né le 18 octobre 1825
Décédé le 13 janvier 1895
Profession :
Avocat
Département :
Hérault
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 5 janvier 1879
Elu le 5 janvier 1888
Fin de mandat le 13 janvier 1895 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

GRIFFE (CHARLES-ANTOINE-JULES), membre du Sénat, né à Thézon (Hérault) le 18 octobre 1825, fit à la faculté de Toulouse ses études de droit, fut reçu licencié en 1847 et exerça, la profession d'avocat à Béziers. D'opinions libérales, il fut nommé, le 9 novembre 1870, président du tribunal civil de Nîmes, devint, le 8 octobre 1871, membre du conseil général du département de l'Hérault pour le canton de Murviel, y soutint les institutions républicaines, et se présenta, le 30 janvier 1876, comme candidat au Sénat dans ce département : il réunit alors, sans être élu, 180 voix sur 416 votants. Au premier renouvellement partiel (5 janvier 1879), M. Griffe fut élu sénateur de l'Hérault par 272 voix (418 votants) ; il prit place à la gauche républicaine, prêta son concours au ministère Dufaure, reçut, le 14 juillet 1879, la décoration de la Légion d'honneur, vota pour les lois Ferry sur l'enseignement, pour l'application des lois existantes aux congrégations non autorisées, et prit une part assez active aux travaux parlementaires. M. Griffe protesta contre l'élection comme sénateur inamovible, (1881) de M. de Voisins-Lavernière, par cette raison que les bulletins blancs n'étaient pas entrés dans le calcul de la majorité ; les précédent. étant contraires à sa thèse, le sénateur de l'Hérault déposa une proposition de loi tendant à empêcher ce fait à l'avenir. Il se prononça pour la nouvelle formule du serment judiciaire, pour la réforme du personnel de la magistrature, pour la politique coloniale, pour les ministères opportunistes, et, lors du débat (1884) sur la réforme électorale du Sénat, se déclara, par un amendement que la Chambre haute repoussa, partisan de l'élection par le suffrage universel a deux degrés. M. Griffe intervint aussi dans les discussions économiques, où il soutint les idées protectionnistes, et se prononça notamment (avril 1887) contre la ratification d'un traité de commerce conclu avec la Grèce, en alléguant que ce traité, qui abaissait les droits d'entrée sur les raisins secs, allait faciliter la concurrence faite par les vins industriels aux vins naturels. M. Griffe vota pour l'expulsion des princes, pour la nouvelle loi militaire, et en dernier lieu : pour le rétablissement du scrutin d'arrondissement (13 février 1889), pour le projet de loi Lisbonne restrictif de la liberté de la presse, pour la procédure à suivre devant le Sénat contre le général Boulanger.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

GRIFFE (CHARLES, ANTOINE, JULES), né le 18 octobre 1825 à Thézon (Hérault), mort le 13 janvier 1895 à Paris.

Sénateur de l'Hérault de 1879 à 1895.

(Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, t. III, p. 258.)

Charles Griffe. prit la parole au Sénat dans les discussions juridiques et politiques, mais ce qu'il fut surtout, c'est le défenseur infatigable des intérêts de la viticulture nationale en faveur de laquelle il a déposé et défendu à la tribune de nombreuses propositions de loi ayant pour objet de protéger les vins français, soit contre la falsification et les fraudes de toutes natures, soit contre la concurrence étrangère.

En tant que juriste, homme épris du droit, il intervint souvent dans les questions de technique juridique pour apporter une clarification ou suggérer un compromis. Ses connaissances approfondies du droit lui permettaient d'intervenir aussi bien sur la procédure deconciliation entre patrons et ouvriers (1892) que sur le statut juridique des sociétés civiles (1893) ou la composition des conseils de prud'hommes (1894).

Il était fils d'un agriculteur de l'Hérault et la terre était chère à son coeur. Le président Challemel-Lacour a pu dire de lui : «On croirait parfois reconnaître dans la vivacité des discussions économiques auxquelles il se livrait la passion jalouse du paysan pour les produits du sol que ses mains ont cultivé. » Le 6 juin 1893, il intervint dans la discussion du projet de loi relatif à la réforme du régime des boissons, pour approuver ce texte, qui permettait, dit-il, « d'adopter des mesures propres à développer la consommation du vin et des boissons hygiéniques ». Il protesta vigoureusement contre l'alcoolisation des vins, qui permet le mouillage et conduit au dédoublage. C'était, à ses yeux, l'une des causes sérieuses de la mévente des vins naturels et du marasme dont se plaignait la viticulture.

Pour lutter contre cette alcoolisation des vins naturels, il alla jusqu'à déposer au Sénat, le 30 novembre 1893, une proposition de loi tendant à frapper les vins d'une force alcoolique supérieure à 11 degrés et jusqu'à 15,9 degrés, des demi-droits de consommation, d'entrée et d'octroi et les vins de 16 à 21 degrés des droits entiers. La passion du défenseur de la viticulture l'emportait sur l'objectivité du juriste et le Sénat n'eut pas à se prononcer sur cette proposition de loi, le président ayant fait observer qu'elle présentait tous les caractères d'une loi de finances puisqu'elle touchait à l'assiette de l'impôt.

Dans cette lutte, Charles Griffe ne connut ni repos, ni vieillesse. Il mourut le 13 janvier 1895 à Paris.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Charles GRIFFE

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