État civil :
Né le 20 août 1833
Décédé le 2 février 1925
Profession :
Industriel
Département :
Mayenne
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu du 5 janvier 1879 au 4 janvier 1888 ( Non réélu )

Réélu du 3 janvier 1897 au 6 janvier 1906

Réélu le 11 janvier 1920
Réélu le 6 janvier 1924
Fin de mandat le 2 février 1925 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)
1889-1940  (Extrait du «Jean Jolly»)

avant 1889

DENIS (GUSTAVE), sénateur de 1879 à 1888, né à Fontaine (Mayenne), le 20 avril 1833, était d'une famille protestante; élève de l'Ecole centrale en 1854, pourvu du diplôme d'ingénieur civil, il prit la direction d'une filature de coton à Fontaine, et, conseiller général de la Mayenne pour le canton de Mayenne, il fut élu, le 5 janvier 1879, sénateur de la Mayenne, le 2e et dernier, par 183 voix sur 333 votants. Le plus favorisé des deux candidats conservateurs opposants, M. Bernard-Dutreil, n'obtint que 149 voix. M. Denis prit place au centre gauche, vota pour les ministères opportunistes qui détinrent successivement le pouvoir, prit parfois la parole, notamment sur les questions budgétaires, demanda (février 1884, dans la discussion du projet de loi sur les syndicats professionnels. le maintien de l'article 416 du Code pénal, et fit voter (mai 1885), malgré le ministre, M. Brisson, l'exclusion des étrangers dans le calcul de la population au point de vue électoral, (129 voix contre 121). Au renouvellement trier mal du 5 janvier 1888, M. Denis échoua avec 301 voix contre 393 obtenues par les candidats conservateurs, MM. Bernard-Dutreil et Lebreton.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

1889-1940

DENIS (GUSTAVE), né à Fontaine-Daniel (Mayenne) le 20 août 1833, mort à Fontaine-Daniel le 2 février 1925.

Sénateur de la Mayenne de 1879 à 1888, de 1897 à 1906 et de 1920 à 1925. (Voir première partie de la biographie dans ROBERT ET COUGNY, Dictionnaire des Parlementaires, tome II, p. 338.)

Gustave Denis fut un des parlementaires de la IIIe République qui demeurèrent le plus longtemps en fonctions avec, il est vrai, un certain nombre d'interruptions.

Il en fut de même pour son siège de conseiller général de la Mayenne, qu'il occupa de 1871 à 1886 et de 1890 à 1907, la présidence de cette Assemblée départementale lui ayant été confiée de 1883 à 1886 et de 1890 à 1907.

Ce fils d'un propriétaire terrien, Martin Denis, épousa Eugénie Merle d'Aubigné dont il eut sept enfants, quatre filles et trois garçons.

Il attacha son nom à plusieurs inventions : le « compensateur automatique Denis », notamment et les régulateurs des machines à vapeur.

Après son échec aux élections de 1888, Gustave Denis reprit en main la direction de sa filature de Fontaine-Daniel, sans pour autant négliger les multiples obligations et occupations que lui valait sa grande connaissance des problèmes économiques et commerciaux, sur le plan national comme sur le plan départemental.

C'est ainsi qu'il fut tout à la fois président de la Chambre de commerce de Laval et de la Mayenne, membre du Conseil académique de Rennes, membre du Conseil supérieur du Commerce et de l'industrie, membre du Conseil général de perfectionnement de l'Ecole centrale, avant de devenir président de l'Association des -anciens élèves de cette école, inspecteur départemental de l'enseignement technique.

Pendant cette période qui sépara ses deux premiers mandats de sénateur, il présenta à la Chambre de Commerce de nombreux rapports sur des sujets très divers, comme la réforme des contributions directes, les accidents du travail, la réglementation du travail des femmes et des enfants. Il produisit même un rapport très remarqué sur « Paris port de mer ».

Il continua, hors du Parlement, à s'occuper des principales questions qui avaient retenu son attention avant son entrée au Sénat, et surtout pendant la durée de son mandat, à savoir les questions douanières tout spécialement- sa proposition de loi sur le double tarif des douanes avait fait quelque bruit - l'outillage général du pays, les chemins de fer, les canaux et la navigation intérieure, l'enseignement technique, la lutte contre l'alcoolisme.

Au renouvellement du 3 janvier 1897, les remous de l'affaire Dreyfus provoquèrent d'assez grands changements dans l'opinion du corps électoral, même sénatorial, et Gustave Denis retrouva facilement son siège perdu neuf ans plus tôt. Il fut élu au premier tour de scrutin, en première position, avec 353 voix sur 677 suffrages exprimés.

Membre de très nombreuses Commissions, il déploya de nouveau une activité intense dans tous les domaines, à la fois économique, budgétaire et juridique, qui avaient déjà retenu son attention durant son précédent mandat. Il eut l'occasion d'être le rapporteur d'un grand nombre de projets et propositions de loi, notamment sur les Caisses de retraites des ouvriers de l'industrie, sur l'application à Madagascar du tarif général des douanes, sur le règlement des indemnités dues aux communes et aux particuliers victimes des incendies de forêts d'août 1881 dans le département de Constantine, sur l'extension du régime de l'admission temporaire à une nouvelle catégorie de fils de laine, sur l'extension à l'Algérie des dispositions de la loi sur les alcools dénaturés, sur la régularisation des décrets suspendant temporairement les droits sur le blé et abaissant provisoirement les droits sur la farine, sur la législation douanière appliquée aux poivres importés d'Indochine, sur le régime douanier de la grosse horlogerie.

Il fut également rapporteur du budget des Cultes, du budget des Protectorats, du budget de la Justice et de la Légion d'honneur.

Il participa en outre aux discussions des projets de loi relatifs à la contribution des patentes et aux contrats d'association, aux débats sur la marine marchande, sur la proposition de loi relative aux conseils consultatifs du travail, sur la proposition de loi relative à la réduction du service militaire, sur le projet de loi autorisant le Gouvernement de l'Afrique occidentale française à contracter un emprunt, sur les projets de loi relatifs aux voies navigables, à la restauration des berges dans le périmètre de l'Allier supérieur et à l'article 103 du Code de commerce.

En 1905, il vota contre la séparation de l'Eglise et de l'Etat.

L'année suivante, Gustave Denis ne fut pas réélu. Aux élections du 7 janvier 1906, les trois sièges à pourvoir revinrent à Duboys-Fresnay, Almey d'Elva et Charles Daniel.

Lorsqu'il quitta la Haute Assemblée, il était membre de quatorze Commissions et président de la Commission du gaz de Paris, qui substitua au régime de la régie directe votée par la Chambre des députés celui de la régie intéressée qui devait durer fort longtemps.

Une nouvelle fois il put consacrer plus de temps à sa manufacture et à ses activités départementales et nationales non politiques. Il y avait ajouté celle de président du Groupe de la navigation intérieure dont il avait été d'ailleurs le fondateur.

Hélas, la guerre de 1914 allait le plonger dans la douleur en se montrant particulièrement meurtrière pour sa famille. Il perdit un de ses trois fils, Henri, à Neuville-Saint-Vaast en 1915 et deux de ses petits-fils.

En 1917, il fut nommé membre du Comité consultatif des chemins de fer.

Après l'armistice de 1918, malgré les deuils que l'armée allemande lui avait infligés, il ne montra pas d'hostilité au peuple d'Outre-Rhin, mais sa ligne de conduite vis-à-vis de l'Allemagne fut d'exiger, en toutes circonstances, que ce pays tînt ses engagements à l'égard de la France. Moyennant quoi, pensait-il, celle-ci ne devait pas faire peser trop lourd sur les vaincus le poids de la défaite. «L'unique hégémonie que nous ambitionnons, disait-il notamment dans un de ses discours, est celle de la raison et du droit. Elle seule est compatible avec le désintéressement généreux qui a toujours inspiré la politique de la France républicaine. »

Au renouvellement du 11 janvier 1920, Gustave Denis retrouva de nouveau son siège de sénateur de la Mayenne, au premier tour de scrutin, en deuxième position, avec 313 voix sur 617 suffrages exprimés.

Cette fois, lui qui avait été l'un des plus jeunes sénateurs durant son premier mandat - il avait 46 ans lors de sa première élection - avait le privilège, pas toujours très envié, d'être le doyen d'âge de la Haute Assemblée et de présider, à ce titre, les séances d'ouverture de chaque session.

Agé désormais de 87 ans, son activité se réduisait dès lors de jour en jour. Néanmoins, il continua à participer aux débats, principalement à ceux où étaient évoquées les questions financières. C'est ainsi qu'on l'entendit encore dans la discussion du projet de loi relatif aux ressources fiscales et dans diverses discussions de budgets et de «collectifs». Il fut encore réélu aux élections du 6 janvier 1924, au premier tour, en deuxième position, avec 348 voix sur 622 suffrages exprimés.

Il présida, toujours en qualité de doyen d'âge, la séance d'ouverture de la session ordinaire de 1924, mais ce devait être la dernière fois.

En effet, il mourut à 92 ans, le 2 février 1925, à Fontaine-Daniel (Mayenne) et le président de Selves prononça un émouvant éloge funèbre, le 3 février, retraçant la mémoire et la carrière de celui qui, « certes avec des interruptions, avait siégé au Luxembourg durant une période de quarante-six ans, c'est-à-dire près d'un demi-siècle ». Pour honorer son souvenir, les collègues de Gustave Denis décidèrent de lever leur séance en signe de deuil.

Il avait été nommé Chevalier de la Légion d'honneur en 1889 et était Officier de l'Instruction publique.

Son fils, Georges Denis, devait continuer son oeuvre parlementaire en devenant député de la Mayenne en 1932. (Voir ci-dessus.)

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de Gustave DENIS

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