État civil :
Né le 26 janvier 1804
Décédé le 10 juin 1885
Profession :
Général
Département :
Inamovible
IIIème République

Ancien sénateur de la IIIe République

Elu le 15 novembre 1877
Fin de mandat le 10 juin 1885 ( Décédé )

avant 1889  (Extrait du «Robert et Cougny»)

avant 1889

CHABAUD-LATOUR (FRANÇOIS-HENRI-ERNEST, BARON DE), député de 1837 à 1848, représentant à l'Assemblée nationale de 1871, sénateur inamovible de 1877 à 1885, né à Nîmes (Gard), le 25 janvier 1804, mort à Paris, le 10 juin 1885, entra en 1818 à l'Ecole polytechnique dont il sortit, deux ans après, le premier de sa promotion. Capitaine du génie a vingt-deux ans, il fut chargé de concourir avec les officiers de l'armée russe aux sièges des places fortes du Danube (1829), prit part à la conquête de l'Algérie, puis à la construction des fortifications de Paris. Officier d'ordonnance du duc d'Orléans qu'il accompagna au siège d'Anvers, et tout dévoué à l'ordre de choses établi par la révolution de Juillet, M. de Chabaud-Latour fut élu, le 4 novembre 1837, député du 9e collège du Gard (le Vigan), par 134 voix sur 256 votants et 294 inscrits. A son retour d'Algérie, il avait épousé Mlle Périer, fille de M. Alphonse Périer, de Grenoble, l'un des frères de Casimir Périer, alors président du conseil des ministres. A la Chambre, il fit constamment partie de la majorité gouvernementale, et s'attacha surtout à soutenir la politique conservatrice de Guizot : il fut successivement réélu par sa circonscription les : 2 mars 1839, 9 juillet 1842 (par 198 voix, 209 votants, 319 inscrits); 2 août 1845, après sa promotion au grade de colonel, et 1er août 1846, par 229 voix sur 236 votants et 855 inscrits. Un biographe s'exprime ainsi sur le rôle de M. de Chabaud-Latour à la Chambre des députés de Louis Philippe : « La vaste comète, également nîmoise, qui occupait tout l'horizon parlementaire, attira ce satellite, cette étoile de deuxième grandeur. M. de Chabaud-Latour appartint des lors à la queue de M. Guizot, queue robuste et bien fournie, riche appendice qui devait survivre à son propre possesseur. Le jeune député eut bientôt son sac, son uniforme et son numéro matricule dans le bataillon doctrinaire. » Absorbé par ses travaux du de hors, par les fonctions d'aide de camp du due d'Orléans, qu'il remplit pendant onze ans, M. de Chaband-Latour se montra peu à la tribune parlementaire : il s'absenta, ailleurs, du Palais-Bourbon, pour suivre le prince royal à l'expédition des Portes de fer (1839), qui lui valut la croix d'officier de la Légion d'honneur, puis à celle de 1840, dont le but était de s'emparer de Médéa; on y parvint, après avoir forcé le col du Mouzaïa, et M. de Chabaud-Latour fut cité à l'ordre du jour de l'armée du 24 mai 1840. Puis il vint reprendre sa place au Palais-Bourbon, dans les rangs de la majorité, soutint le projet présenté pour les fortifications de Paris et contribua à son adoption. Pendant cinq années il fut chargé, comme chef du génie à Belleville, de l'exécution d'une partie considérable des travaux de l'enceinte de Paris. Lieutenant colonel en 1842, colonel en 1845, il fut appelé au commandement du 3e régiment du génie à Arras. Au 24 février 1848, le colonel de Chabaud-Latour était du nombre des officiers disposés à la résistance : il se mit à la disposition de la duchesse d'Orléans, et ce fut lui qui, au moment où l'on crut sauver la dynastie en nommant la duchesse régente, éleva le comte de Paris dans ses bras et le montra au peuple. Après l'insuccès de cette tentative, il fut, a-t-on dit, sur le point de quitter le service; mais il se décida à y l'ester, fut appelé, sous la République, à la direction du génie à Amiens, puis à Grenoble, et nommé en 1852 au commandement de cette arme en Algérie. Il poursuivit sa carrière militaire sous l'Empire, et devint général de brigade en 1853, puis général de division en 1857. Retraité avec ce grade, appelé en 1858 au comité des fortifications qu'il présida en 1864, et chargé chaque année d'une inspection générale, tant des places fortes que des régiments du génie et de 1 Ecole polytechnique, il fut nommé (1861) grand officier delà Légion d'honneur. Il venait, on raison de son âge, de passer au cadre de la réserve, au moment de la guerre avec la Prusse. Rappelé en activité, il fut nommé commandant en chef du génie pendant le siège de Paris; mais les redoutes entreprises par ses soins, entre autres celles de Montretout et de Châtillon, ne purent être achevées pour le 18 septembre 1870, jour de l'investissement; et ce fut de ces positions capitales, occupées aussitôt par l'ennemi, que la rive gauche eut à souffrir les désastres du bombardement. Le général de Chabaud-Latour fut promu, après le siège, grand croix de la Légion d'honneur. Il se trouvait encore à Paris quand il apprit que le département du Gard l'avait élu, le 8 février 1871, représentant à l'Assemblée nationale, le 1er de la liste conservatrice, par 60,446 voix (95,143 votants, 137,326 Inscrits). Il siégea au centre droit et prit part à tous les projets qui eurent pour but le renversement de Thiers. Membre du conseil de guerre qui condamna Bazaine, il appuya, à l'Assemblée, le projet qui conservait à la France la place de Belfort, présida la commission de l'armée qui rédigea la loi de 1872, fut rapporteur du projet de loi relatif aux nouveaux forts à construire autour de Paris, présenté le 14 février 1874, obtint le vote de ce projet dans la séance du 27 mars, et se prononça: pour la paix, pour les prières publiques, pour l'abrogation des lois d'exil, contre le retour de l'Assemblée à Paris, pour le pouvoir constituant, pour la démission de Thiers, pour le gouvernement du 24 mai, pour le septennat, pour l'état de siège, pour la loi des maires, contre les amendements Wallon et Pascal Duprat. Il se rallia à l'ensemble des lois constitutionnelles. M. de Chabaud-Latour fut vice-président de l'Assemblée nationale.

Appelé par le maréchal de Mac-Mahon aux fonctions de ministre de l'intérieur dans le cabinet qui succéda, le 20 juillet 1874, à celui de M. de Broglie, il continua de suivre la politique « de combat » de ses prédécesseurs, notamment à l'égard de la presse, tout en affirmant sur ce point un libéralisme trop platonique. A une interpellation sur ce point, il répondit : « Les mesures ont été prises par un de mes prédécesseurs; peut-être ne les aurais-je pas prises moi-même. » Dans une autre circonstance, il écrivit à Mme de Gasparin une lettre, rendue publique, pour lui expliquer qu'il refusait l'estampille au volume de son mari, afin d'épargner a ce livre de haut mérite le contact de toutes les productions malsaines que laisse traîner dans les gares de chemins de fer la négligence de la censure. M. de Chaband-Latour avait alors soixante-dix ans. « Grand, gros et fort, épais, robuste et solide, à peine défraîchi, beaucoup de prestance, la physionomie bien pleine, avec un grand air de distinction et une rare aisance de manières, la tenue d'un colonel de cuirassiers qui serait en même temps homme du monde, voilà M. de Chabaud-Latour. La voix est forte et le regard franc. Au résumé, fort beaux restes qui permettent de deviner et de reconstruire le galant capitaine de la monarchie de Juillet, le parfait officier du théâtre de Scribe, guerrier eu campagne, diplomate en affaires, berger en amour. Un Changarnier de moindre parfum. » (Les Portraits de Kel-Kun, 1875.) M. de Chabaud-Latour, qui n'avait accepté qu'à son corps défendant le portefeuille de l'Intérieur, et qui, durant les neuf mois qu'il passa aux affaires, offrit plusieurs fois sa démission, ne rechercha pas les occasions de prendre la parole. Il combattit cependant les lois organiques, et repoussa l'institution d'un Sénat quand l'assemblée eut adopté l'amendement Pascal Duprat, qui faisait élire la seconde Chambre par le suffrage universel. Quand il quitta le pouvoir (10 mars 1875), il eut pour successeur au ministère de l'Intérieur, M. Buffet. Porté candidat dans le Gard aux élections sénatoriales de janvier 1876, il échoua avec 215 voix sur 431 électeurs; mais il fut élu le 16 novembre 1877, sénateur inamovible, en remplacement d'Ernest Picard. Il siégea à la droite du Sénat et vota jusqu'à sa mort avec les conservateurs, notamment : contre l'article 7, contre les lois sur l'enseignement, contre tous les ministères de gauche, contre la suspension de l'inamovibilité de la magistrature, etc. Il mourut en juin 1885, des suites d'une chute faite quelques mois auparavant dans l'escalier de la Compagnie de l'Ouest, dont il était administrateur. Le général de Chabaud-Latour était membre du conseil central des Eglises réformées.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaire
de François de CHABAUD-LATOUR

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