SEANCE DU 15 NOVEMBRE 2001
M. le président.
« Art. 20. - I. - Le premier alinéa du III de l'article 40 de la loi de
financement de la sécurité sociale pour 1999 (n° 98-1194 du 23 décembre 1998)
est supprimé.
« I
bis.
- Le dernier alinéa de l'article L. 431-2 du code de la
sécurité sociale est complété par les mots : "ou de l'action en reconnaissance
du caractère professionnel de l'accident".
« II. - La première phrase du deuxième alinéa de l'article L. 434-1 du même
code est complétée par les mots : "dont les montants sont revalorisés dans les
conditions fixées à l'article L. 351-11".
« III. - L'article L. 361-3 du même code est abrogé. »
L'amendement n° 87 rectifié, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme
Demessine, M Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen,
est ainsi libellé :
« Avant le paragraphe I de l'article 20, ajouter un paragraphe ainsi rédigé
:
« ... - Le paragraphe II de l'article 40 de la loi de financement de la
sécurité sociale pour 1999 (n° 98-1194 du 23 décembre 1998) est ainsi rédigé
:
« II. - Par dérogation aux dispositoins des articles L. 431-2 et L. 461-5 du
code de la sécurité sociale, les droits aux prestations, indemnités et
majoration dont les organismes de sécurité sociale ont la charge en vertu des
dispositions du livre IV dudit code ainsi qu'en vertu des articles 1148, 1149
et 1170 du code rural, au profit des victimes d'affectations professionnelles
consécutives à l'inhalation de poussières d'amiante ou provoquées par elles, et
ceux de leurs ayants droit, sont rouverts dès lors qu'ils ont fait l'objet
d'une première constatation médicale entre le 1er janvier 1947 et la date
d'entrée en vigueur de la présente loi.
« Cette réouverture inclut les droits des victimes d'affections
professionnelles consécutives à l'inhalation de poussières d'amiante ou
provoquées par elles à agir en faute inexcusable, au sens de l'article L 452-1
du code de la sécurité sociale. »
Le sous-amendement n° 129, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé
:
« I. - Dans le premier alinéa du texte proposé par l'amendement n° 87 rectifié
pour le paragraphe II de l'article 40 de la loi de financement de la sécurité
sociale pour 1999, remplacer les mots : "dont les organismes de sécurité
sociale ont la charge en vertu des dispositions du livre IV dudit code ainsi
qu'en vertu des articles 1148, 1149 et 1170 du code rural" par les mots :
"prévus par les dispositions du livre IV dudit code et par les dispositions du
chapitre Ier du titre V du livre VII du code rural".
« II. - Supprimer le second alinéa du même texte. »
La parole est à Mme Beaudeau, pour défendre l'amendement n° 87 rectifié.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Cet amendement, auquel le groupe communiste républicain et citoyen tient
beaucoup, a pour objet de préciser que l'article 40 de la loi de financement de
la sécurité sociale pour 1999 rouvre bien aux victimes de l'amiante l'action en
faute inexcusable de l'employeur.
Cette clarification paraît aujourd'hui particulièrement nécessaire, et elle
fait d'ailleurs l'objet d'une attente forte de la part des associations, des
victimes du travail elles-mêmes et de leurs ayants droit. En effet, un certain
nombre de juridictions, par exemple - je tiens à les citer - le tribunal des
affaires de sécurité sociale de Brest, la cour d'appel de Versailles ou encore
la cour d'appel de Caen, ont considéré, hélas ! dans différents arrêts que cet
article 40 ne rouvrait pas aux victimes de l'amiante l'action en faute
inexcusable qui leur permettrait de demander réparation de leur souffrance
physique et morale et de bénéficier d'une majoration de la rente viagère.
Ce refus d'interpréter l'article 40 dans le bon sens interdit donc aux
victimes de demander et d'obtenir la condamnation de l'employeur alors même que
sa responsabilité dans la survenance de leur affection est indéniable. On
assiste
de facto
à un refus de désigner et de condamner les coupables
!
Ces juridictions justifient leur position profondément injuste et
juridiquement erronée par les arguments suivants : l'article 40 de la loi du 23
décembre 1998 fait référence aux droits, prestations et indemnités servies au
titre du livre IV du code de la sécurité sociale, ce qui peut inclure la faute
inexcusable, mais également, soulignent-elles, aux articles 1148 et 1170 du
code rural, ce qui n'inclut pas la faute inexcusable, qui est, elle,
expressément visée par l'article 1149 du code rural, lequel n'est évidemment
pas cité par l'article 40.
De l'absence de référence à l'article 1149 du code rural dans l'article 40 de
la loi de financement de la sécurité sociale de 1999, ces juridictions croient
donc pouvoir déduire que la volonté du législateur était de ne pas inclure dans
la réouverture des droits prévue à l'article 40 pour les victimes de l'amiante
la faculté d'agir en faute inexcusable de leur employeur, au sens de l'article
L. 452-1 du code de la sécurité sociale. On aboutit de fait à une application
discriminatoire de l'article 40 de la loi du 23 décembre 1999 et à des
jugements contradictoires selon les juridictions dans telle ou telle partie du
territoire.
Des centaines de travailleurs et leurs ayants droit sont par conséquent privés
des avantages spécifiques de l'action en faute inexcusable - en particulier,
les veuves sont privées de la majoration de leur rente - alors que des
centaines d'autres, relevant de juridictions qui ont interprété favorablement,
ou, plus exactement, normalement l'article 40 en bénéficient d'ores et déjà.
Vous conviendrez avec moi, mes chers collègues, que cet article 40 ne doit pas
être interprété de façon aussi restrictive. Il n'est pas acceptable que des
juridictions continuent à affirmer que l'article 40 vise seulement l'action en
reconnaissance de la maladie professionnelle, en s'appuyant sur une
interprétation pour le moins infondée de la volonté du législateur, qui aurait
sciemment omis de faire référence à l'article 1149 du code rural pour interdire
l'application des droits relatifs à la faute inexcusable. Vous reconnaîtrez
avec moi, mes chers collègues, que ce type d'argumentation n'est guère
juridique et, pour parler franchement, que tout cela ne tient pas debout !
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat, pour présenter le sous-amendement n°
129 et pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 87 rectifié.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat à l'économie solidaire.
Le Gouvernement est d'accord
pour que la levée de la prescription des maladies professionnelles occasionnées
par l'amiante s'étende à la mise en cause de la faute inexcusable de
l'employeur, y compris, le cas échéant, dans le régime de protection sociale
des salariés de l'agriculture.
Néanmoins, il nous est apparu que, compte tenu des changements de codification
intervenus dans le code rural, il convenait d'apporter quelques modifications à
cet amendement.
Tel est l'objet du sous-amendement n° 129.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 87 rectifié et sur le
sous-amendement n° 129 ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
La commission des affaires sociales a examiné avec attention
l'amendement proposé par le groupe communiste républicain et citoyen,
amendement assez complexe à gérer puisqu'il vise à permettre aux personnes qui
ont fait reconnaître le caractère professionnel d'une maladie liée à l'amiante
constatée entre le 1er janvier 1947 et le 27 décembre 1998 - soit une période
de plus de quarante ans - mais qui n'ont pas intenté une action en
reconnaissance de la faute inexcusable de l'employeur d'intenter celle-ci à
titre rétroactif.
Il semble pourtant que les juges ont accepté que la prescription biennale ne
joue pas à l'encontre des victimes de l'amiante en tirant parti du fait que les
organismes d'assurance maladie n'avaient pas procédé à l'époque aux enquêtes
réglementaires.
Par ailleurs, il me semble que le paragraphe I
bis
de l'article 20
répond aux préoccupations des auteurs de l'amendement, puisqu'il prévoit que la
prescription biennale en matière de faute inexcusable ne peut pas jouer tant
que n'est pas intervenue l'action en reconnaissance du caractère professionnel
de l'accident ou de la maladie.
Enfin, je rappelle que le fonds d'indemnisation des victimes de l'amiante
permet d'obtenir de manière rapide une réparation intégrale des préjudices,
sans qu'il soit nécessaire d'engager une action en reconnaissance de faute
inexcusable, laquelle soulève nécessairement des problèmes de contentieux
complexes, surtout à quarante ans de distance, quand il s'agit de prouver qu'un
employeur a, de manière volontaire et en toute connaissance de cause, mis ses
employés en danger. Nous ne sommes d'ailleurs pas certains que l'Etat lui-même
ait pris toute la mesure des dangers quand il élaborait des normes
réglementaires.
M. Nicolas About,
président de la commission des affaires sociales.
C'est vrai !
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Cela étant, le sous-amendement du Gouvernement me paraît de
nature à rendre plus recevable l'amendement n° 87 rectifié. C'est la raison
pour laquelle la commission des affaires sociales s'en remettra à la sagesse du
Sénat sur celui-ci, dans la mesure où le sous-amendement n° 129 aura été
auparavant adopté.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Je souhaiterais préciser que la question de la levée
de prescription et de la rétroactivité a été traitée à l'occasion de l'examen
du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 1999.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Voilà !
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Il s'agit ici de confirmer que la notion de faute
inexcusable s'applique bien en l'état, alors qu'il existait, pour certains
tribunaux, un flou sur cette question.
M. Nicolas About,
président de la commission des affaires sociales.
Nous sommes bien
d'accord !
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 129.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à Mme Beaudeau.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Il ne s'agit pas ici d'une affaire facile. J'ai tenu à rappeler, mais M. le
secrétaire d'Etat vient de le redire, que la mesure en question était prévue
par l'article 40 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 1999.
Cependant, si l'on ne revient pas sur un texte qui a été voté, les tribunaux
peuvent l'interpréter de diverses manières. A la lecture de certains jugements,
on constate ainsi qu'il est nécessaire de clarifier les textes.
A propos du code rural, qui a été évoqué à diverses reprises, il faut relever
que les jugements rendus qui ne donnent pas satisfaction aux victimes ne
concernent en rien des accidents impliquant des personnes travaillant en milieu
rural. Pourtant, les juges invoquent un article du code rural qui n'a vraiment
rien à voir avec l'article 40 de la loi de financement de la sécurité sociale
pour 1999.
Le sous-amendement du Gouvernement vise donc à clarifier la situation. Si je
suis favorable à l'adoption de son premier paragraphe, qui apporte en effet une
rectification utile, j'estime en revanche nécessaire de maintenir le dernier
alinéa de l'amendement n° 87 rectifié, car il permet de préciser clairement
l'intention du législateur s'agissant de la réouverture des droits des victimes
de l'amiante.
En effet, reconnaître la possibilité d'intenter des actions en reconnaissance
de faute inexcusable par le seul biais détourné du code rural n'est pas
suffisant. Il est nécessaire de préciser la nature des droits rouverts pour
toutes les victimes de l'amiante : de cette façon, nous préviendrons
l'apparition de nouvelles jurisprudences contradictoires concernant les
victimes de l'amiante, qu'elles appartiennent ou non au milieu rural.
Par conséquent, je souhaiterais, monsieur le secrétaire d'Etat, que vous
acceptiez de supprimer le second paragraphe de votre sous-amendement.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Je tiens à rassurer Mme Beaudeau.
En fait, ce sont l'ensemble des dispositions du livre IV du code de la
sécurité sociale et du chapitre Ier du titre V du livre VII du code rural qui
sont visées, ce qui recouvre notamment les actions en reconnaissance de faute
inexcusable de l'employeur. Le dernier alinéa de l'amendement n° 87 rectifié
est inutile, mais votre préoccupation, madame la sénatrice, est prise en compte
dans la rédaction actuelle du sous-amendement.
M. Guy Fischer.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Fischer.
M. Guy Fischer.
Le débat qui vient de se dérouler était très technique, nous en sommes
conscients, mais il était très attendu, car les jugements prononcés par
certains tribunaux paraissent contradictoires et semblent constituer une façon
détournée de répondre aux attentes de familles traumatisées, douloureusement
marquées par cette maladie.
Monsieur le secrétaire d'Etat, nous vous avons entendu affirmer en séance
publique que le sous-amendement du Gouvernement répondait à la préoccupation
exprimée par Mme Beaudeau. Nous nous en réjouissons, mais, en même temps,
connaissant toutes les difficultés dues à cette jurisprudence très
contradictoire, nous éprouvons encore des doutes. Nous voulions le dire, mais
nous voterons le sous-amendement.
M. le président.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 129, pour lequel la commission s'en
remet à la sagesse du Sénat.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 87 rectifié, accepté par le
Gouvernement et pour lequel la commission s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
L'amendement n° 89, présenté par Mme Beaudeau, M. Fischer, Mme Demessine, M.
Muzeau et les membres du groupe communiste républicain et citoyen, est ainsi
libellé :
« Compléter le II de l'article 20 par la phrase suivante :
« Ce barème connaîtra au préalable une réactualisation pour rattraper
l'absence de revalorisation depuis 1986, selon des modalités fixées par décret.
»
L'amendement n° 109, présenté par M. Joly, est ainsi libellé :
« I. - Compléter,
in fine,
le II de l'article 20 par les mots : ", ce
barème connaîtra au préalable, une réactualisation, pour rattraper l'absence de
revalorisation depuis 1986, selon des modalités fixées par décret".
« II. - Après le II de l'article 20, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« Les pertes de recettes pour l'Etat résultant de la réactualisation du barème
servant au calcul de l'indemnité en capital visé à l'article L. 434-1 du code
de la sécurité sociale sont compensées à due concurrence par la création d'une
taxe additionnelle aux droits prévus aux articles 575 et 575 A du code général
des impôts. »
La parole est à Mme Beaudeau, pour défendre l'amendement n° 89.
Mme Marie-Claude Beaudeau.
Le paragraphe II de l'article 20 du présent projet de loi prévoit que le
barème servant au calcul de l'indemnité en capital versée aux victimes d'un
accident du travail entraînant une incapacité permanente partielle de moins de
10 % fera dorénavant l'objet d'une revalorisation annuelle au même titre que
les rentes, suivant le même taux de progression que les pensions de
vieillesse.
Cette disposition est bien évidemment positive, mais j'estime, une fois
encore, que l'on manque d'ambition et que l'on ne va pas au bout de la logique
qui la sous-tend. L'amendement n° 89 prévoit précisément de remédier à son
caractère trop partiel, en instaurant une mesure de correction de l'importante
dépréciation monétaire que ces indemnités en capital subissent depuis quinze
ans.
Depuis sa création en 1986, en effet, cette indemnité en capital n'a jamais
été revalorisée. Dès lors, sa dépréciation atteint aujourd'hui plus de 30 % par
rapport à l'évolution générale des rentes, ce qui représente, par conséquent,
une nette réduction de l'indemnisation des victimes, qui ont droit à
l'attribution d'un capital actualisé à la date de consolidation de leur
accident.
J'indique dès à présent, monsieur le secrétaire d'Etat, que le barème de cette
indemnité en capital, mentionnée à l'article D. 434-1 du code de la sécurité
sociale et attribuée aux accidentés du travail, ne peut en aucun cas être
comparé au barème de droit commun. En effet, les montants attribués par les
juridictions civiles en matière de dommages et intérêts sont, le plus souvent,
largement supérieurs aux réparations accordées aux accidentés du travail. On
retrouve ici les questions qu'a notamment soulevées l'explosion de l'usine AZF
de Toulouse à propos des très probables et importantes différences de niveau
d'indemnisation qui apparaîtront selon qu'il s'agira des ouvriers de l'usine
morts dans cet accident ou des personnes extérieures à l'entreprise touchées
par l'explosion.
Il paraît dès lors tout à fait nécessaire, outre l'indexation des indemnités
en capital, dont je note par ailleurs avec satisfaction la création, de mettre
en place une revalorisation. Le présent amendement prévoit précisément une
réactualisation pour compenser l'absence de revalorisation depuis 1986. Vous
conviendrez, mes chers collègues, qu'une dépréciation de 30 % est tout à fait
inacceptable. Elle est aussi, de façon pratique, source d'injustices et de
difficultés pour les personnes qui se sont vu accorder cette indemnité en
capital depuis 1986.
Nous ne pouvons laisser perdurer cette situation, mes chers collègues, ni nous
satisfaire du seul apport, certes fondamental, de ce projet de loi, sans
procéder à une remise à plat du dispositif et à une réparation des préjudices
financiers subis par les personnes qui se sont vu attribuer une telle indemnité
et que l'absence de revalorisation a tout particulièrement lésées.
M. le président.
La parole est à M. Joly, pour présenter l'amendement n° 109.
M. Bernard Joly.
Je considère qu'il s'agit ici d'une mesure d'équité.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur les amendements n°s 89 et 109 ?
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Nous aimerions connaître l'avis du Gouvernement. Si ce
dernier prend un engagement solennel à propos de cette revalorisation, nous
demanderons aux auteurs des amendements de bien vouloir les retirer.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gouvernement sur les deux amendements ?
M. Guy Hascoët,
secrétaire d'Etat.
Ces amendements prévoient une actualisation du barème
des indemnités en capital versées aux victimes dont le taux d'incapacité
permanente est inférieur à 10 %. Ce barème n'a effectivement pas été revalorisé
depuis 1986, et nous reconnaissons que cela pose problème.
Afin de remédier à cette situation, le présent projet de loi comporte déjà le
principe d'une indexation du barème sur l'évolution des rentes.
Par ailleurs, je peux également annoncer, au nom du Gouvernement, que la
décision de revaloriser immédiatement de 10 % les montants de ce barème a été
prise. Cette mesure est d'ordre réglementaire et le décret d'application pourra
être publié d'ici à la fin de cette année.
Au bénéfice de cette explication et de cet engagement, je souhaiterais que Mme
Beaudeau et M. Joly veuillent bien retirer leur amendements.
M. le président.
Madame Beaudeau, l'amendement n° 89 est-il maintenu ?
Mme Marie-Claude Beaudeau.
L'annonce de M. le secrétaire d'Etat nous satisfait. Nous suivrons bien
évidemment avec attention la parution du décret, mais je retire l'amendement n°
89.
M. Alain Vasselle,
rapporteur.
Vous saviez que cette question était d'ordre réglementaire !
(Sourires.)
M. le président.
L'amendement n° 89 est retiré.
Monsieur Joly, l'amendement n° 109 est-il maintenu ?
M. Bernard Joly.
A la suite de l'engagement de M. le secrétaire d'Etat, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 109 est retiré.
Je mets aux voix l'article 20, modifié.
(L'article 20 est adopté.)
Article 20 bis