SEANCE DU 18 JANVIER 2001
M. le président.
« Art. 5. - Après l'article L. 1621-1 du même code, il est inséré un article
L. 1621-3 ainsi rédigé :
«
Art. L. 1621-3. -
Les indemnités de fonction citées à l'article
précédent sont fixées à leur montant maximal prévu par la loi, sauf dans le cas
où l'assemblée délibérante de la collectivité territoriale prend la décision de
réduire ce montant ou si l'élu est soumis aux dispositions des articles L.
2123-20, L. 3123-18, L. 4135-18 et L. 5211-12 concernant le plafonnement des
indemnités de fonction en cas d'exercice simultané de plusieurs mandats.
« Toute délibération d'une assemblée concernant les indemnités de fonction
d'un ou de plusieurs de ses membres est accompagnée d'un tableau annexe
récapitulant l'ensemble des indemnités allouées aux membres de l'assemblée
concernée. »
« Les modalités d'application de cet article sont fixées par décret. »
La commission souhaite rectifier ses conclusions sur l'article 5.
Elle propose, après le deuxième alinéa du texte présenté par cet article pour
l'article L. 1621-3 du code général des collectivités territoriales, d'insérer
un nouvel alinéa ainsi rédigé :
« L'assemblée délibérante peut aussi décider la prise en charge des
cotisations de l'assurance personnelle que le maire, le président du conseil
général, le président du conseil régional ou le président de l'un des
établissements publics de coopération intercommunale mentionné aux articles L.
5211-12 et L. 5215-1 a contracté pour garantir sa responsabilité civile et
administrative dans l'exercice de ses fonctions. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Cette rectification concerne l'autorisation de prise en
charge, par la collectivité, de l'assurance personnelle responsabilité civile
du chef de l'exécutif. En effet, il nous paraît normal que l'élu soit
responsable en tant qu'exécutif, et non comme individu. Il s'agit d'une
disposition importante. Je rappelle que c'était l'une des propositions
formulées par M. Vasselle au sein des groupes de réflexion de l'Association des
maires de France.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Le Gouvernement est défavorable à cet article, même
après rectification.
Le versement obligatoire d'indemnités sur la base du taux maximal
constituerait une limitation du pouvoir de l'assemblée délibérante et une
restriction à la possibilité, pour les élus, de hiérarchiser leurs choix en
tenant compte de la situation personnelle des intéressés, de la notion
d'exercice effectif des fonctions ou des capacités de la collectivité.
En outre, un tel dispositif paraît tendre, une fois encore, vers une logique
de professionnalisation des mandats locaux, qui n'est pas réellement souhaitée
par les élus, ni par l'opinion, ni, me semble-t-il, par la majorité du
Sénat.
M. Pierre Hérisson.
Ce n'est pas l'objet de la rectification !
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
J'interviens sur l'article, monsieur le sénateur !
J'en viendrai ensuite à la rectification.
Une telle proposition ne semble donc pas devoir être retenue en raison de son
caractère sans doute trop systématique et trop général.
La rectification que vous venez d'évoquer, monsieur le rapporteur, s'insère
dans cet article relatif au montant des indemnités de fonction. Son objet,
touchant à la prise en charge par le budget de la collectivité d'une assurance
personnelle, paraît n'avoir qu'un lointain rapport avec le reste de ce
dispositif. Cette mesure qui, une fois encore, transfère à la collectivité la
charge de cotisations d'assurance au bénéfice personnel d'un élu mériterait une
expertise afin, là encore, et je crois que ce doit être notre souci dans
l'ensemble de ce débat, de ne pas créer un avantage indu par rapport à la
situation d'autres agents des collectivités publiques.
Voilà, monsieur le président, ce qui fonde, sur l'article comme sur la
rectification, l'avis défavorable du Gouvernement.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je l'avoue, je suis très surpris par les trois arguments de
M. le secrétaire d'Etat, à savoir la réduction de l'autonomie des collectivités
locales, la professionnalisation et la charge supplémentaire que constituerait
la prise en compte de la cotisation d'assurance responsabilité personnelle.
S'agissant de l'autonomie des collectivités locales, nous prévoyons exactement
le contraire. Notre débat a porter sur le fait de savoir s'il fallait laisser
une liberté totale ou, au contraire, inscrire en dépenses obligatoires
l'indemnité au taux maximal.
D'abord, nous voulons éviter la démagogie exprimée par certains élus qui,
aujourd'hui, font campagne en disant : si vous votez pour moi, vous ne paierez
pas d'indemnité. Il convient de combattre cette démagogie.
Ensuite, nous voulions faire assumer le choix selon lequel, lorsqu'on est élu,
on a droit à une indemnité. Or, aujourd'hui, dans de nombreuses communes, un
certain nombre d'élus n'osent pas prendre leur indemnité, soit parce qu'ils
sont culpabilisés par le conseil municipal, soit parce qu'ils en sont encore à
s'interroger sur l'opportunité d'inscrire les indemnités à la charge du budget
communal.
Nous voulons un renforcement de la responsabilité des collectivités locales.
Pourquoi ? Dans le cadre de la loi - monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez
vous-même accepté d'augmenter les indemnités ; dans ce cas, il fallait les
diminuer ! - le chef de l'exécutif est chargé de la totalité de l'organigramme
et il le propose à son conseil municipal. A partir du moment où il présente
l'organigramme de son exécutif, l'inscription des indemnités doit se faire au
taux maximal. Il appartient - et, c'est là, au contraire, où l'autonomie est
plus forte, puisqu'elle est responsabilisée - à l'exécutif et au conseil
municipal, au conseil régional ou au conseil général de réfléchir à la
minoration des indemnités du président, du maire ou des adjoints et, dans le
cadre de l'enveloppe globale autorisée par la loi, de répartir des indemnités
sur des conseillers municipaux, des conseillers généraux ou des conseillers
régionaux porteurs de charges particulières, comme le président de la
commission d'appel d'offres ou celui qui est chargé de surveiller les travaux,
c'est-à-dire des personnes qui, n'ayant pas de titre, peuvent cependant
prétendre à une indemnisation de la part de l'autorité de la collectivité
locale car leur disponibilité, en termes de temps, est très forte. C'est donc
le contraire de ce que vous dites !
Deuxièmement, comment comprendre l'argument selon lequel le Gouvernement ayant
lui-même accepté un niveau d'indemnité, parce que la collectivité locale
adopterait ce niveau d'indemnité il s'agirait d'une professionnalisation ? Je
suis de nouveau frappé par cette incohérence permanente. A l'article précédent,
elle a consisté à dire que l'indemnité n'est pas un revenu mais, pour les
prestations sociales, il faut en tenir compte comme revenu. Au présent article,
elle consiste à dire que l'indemnité n'est pas un revenu, mais que, et c'est
paradoxal, quand elle est votée au taux maximal, c'est une
professionnalisation, donc un salaire. Je crois qu'il faut clarifier les choses
sur ce point.
Troisième argument avancé par le ministre : la prise en charge de la
cotisation d'assurance responsabilité personnelle constituerait une charge
supplémentaire. Là encore, il s'agit d'une question de principe. Pour quelle
raison M. Untel ou Mme X, responsable d'une collectivité locale, doit-il - et
nous l'y incitons, car c'est un acte volontaire - souscrire une assurance
responsabilité personnelle ? Tout simplement parce qu'il est responsable de
l'exécutif. Au nom de quoi devrait-il assumer sur ses propres revenus la prise
en charge d'une assurance pour l'exécution d'un mandat public pour lequel il
s'engage à titre bénévole ?
Nous ouvrons donc aujourd'hui la possibilité, pour la collectivité locale, de
de décider la prise en charge de ces cotisations d'assurance. La somme en
question est dérisoire. Elle est de l'ordre de 150 francs à 400 francs. Cette
possibilité présente un double avantage. D'abord, cela permet de préciser que
c'est à titre d'élu, et non comme individu, que la personne souscrit une
assurance de responsabilité personnelle. Ensuite, cela permettra, dans les
collectivités locales, de prendre en charge, quasi systématiquement, cette
assurance pour les élus. En effet, à l'heure actuelle, malgré tous nos
discours, un certain nombre d'élus n'ont pas contracté une telle assurance, ce
qui pourrait être lourd de conséquences si leur responsabilité personnelle
venait à être engagée.
En l'occurrence, il s'agit d'un accroissement de la protection des élus, que
vous appelez de vos voeux. Ce n'est pas la recherche d'une
professionnalisation. C'est, au contraire, une augmentation de la
responsabilisation des décideurs locaux sur le coût de la démocratie locale.
Enfin, cela permet, dans la totale transparence, de savoir qui est responsable
de quoi dans un exécutif et, compte tenu de cette responsabilité, de connaître
le montant d'indemnité que souhaite accorder le conseil municipal, le conseil
général ou le conseil régional.
Telles sont les précisions que la commission souhaitait apporter et les
raisons pour lesquelles elle a retenu cette disposition.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'article 5.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Je souscris, bien sûr, aux propos de M. le rapporteur.
Je voudrais saluer - il faut toujours souligner le côté positif des choses -
le fait que M. le secrétaire d'Etat s'inquiète pour l'autonomie des
collectivités locales. Il convient de le noter car ce n'est pas toujours le
cas.
S'agissant du problème des indemnités, et m'exprimant au nom d'élus qui
siègent depuis plus de vingt ans dans les collectivités locales, je dirai que
le raisonnement a une certaine logique : dès lors que l'on reconnaît le
caractère bénévole de l'exercice de la fonction, l'indemnité doit être définie
par un barème et l'on doit s'y tenir. En effet, il ne peut y avoir des élus
plus ou moins bénévoles et dont les indemnités varieraient en fonction de
critères d'opportunité, qui ont été rappelés par M. Delevoye, n'ayant rien à
voir avec l'assiduité. On pourrait, à la limite, imaginer un barème comportant
une fourchette et une grille, une indemnité de base et une indemnité qui évolue
en direction d'un plafond, s'il y avait une référence quelconque à une grandeur
arithmétique qui porte, par exemple, sur l'assiduité. On aurait pu ouvrir la
discussion là-dessus.
Mais, étant donné qu'il n'existe pas de tel mécanisme de calcul, même s'il a
existé dans certaines collectivités à une certaine époque, il y aurait
peut-être un débat intéressant à conduire sur le sujet.
En ce qui concerne l'assurance en responsabilité civile, pour être moi-même
responsable de la commission « administration générale » de l'Association des
maires de France, je soulignerai le point important qu'a rappelé M. Jean-Paul
Delevoye : aujourd'hui, bon nombre d'élus - ce sont d'ailleurs souvent ceux qui
hésitent, dans les petites communes, à demander une indemnité ou qui n'en
prennent qu'une partie - ne souscrivent pas à titre personnel cette assurance
en responsabilité.
Je voudrais rappeler deux choses.
Tout d'abord, la responsabilité civile et pénale des personnes morales et de
la collectivité existe.
Par ailleurs, s'il faut, bien sûr, systématiser la couverture et la garantie
apportée aux élus, il faut aussi assurer la garantie des victimes : en cas de
dommages, si, par malheur, l'élu n'a pas souscrit une assurance à titre
personnel, se posera, à côté du problème de la garantie de celui-ci, le
problème de l'indemnisation des victimes. Si les capacités financières de l'élu
sont insuffisantes, qu'adviendra-t-il pour les victimes ? Notre proposition
traduit aussi notre volonté de résoudre cette difficulté.
Je crois donc qu'il y a tout lieu de maintenir ce texte et de le voter.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Ma réflexion s'adresse particulièrement à M. le secrétaire d'Etat à
l'outre-mer, qui nous fait l'honneur de représenter le Gouvernement à
l'occasion de la discussion de ce texte sur le statut de l'élu...
(Sourires.)
En ce qui concerne la définition de l'indemnité des élus, j'ai bien noté qu'il
y avait un consensus général sur toutes les travées de la Haute Assemblée - et
j'ai le sentiment que c'est la même chose à l'Assemblée nationale - pour
considérer que l'indemnité n'est pas un revenu. A partir du moment où cette
affirmation est faite, il faut que, au niveau tant du Parlement que du
Gouvernement, nous sachions les uns et les autres en tirer les conséquences et
les enseignements : cela entraîne automatiquement l'absence de cotisations
sociales, puisqu'il ne s'agit pas d'un revenu, sans priver des droits
correspondants, comme nous le verrons dans un autre article.
Pour ma part, je me suis toujours interrogé sur les raisons pour lesquelles
nous avions fiscalisé ces indemnités qui n'étaient pas considérées comme des
revenus.
(M. Hérisson s'exclame.)
Que je sache, si un revenu est soumis à l'impôt sur le revenu, ce n'est pas le
cas, en principe, d'une indemnité. Malgré tout, le législateur, en son temps, a
décidé de fiscaliser les indemnités. Tous les élus de France paient donc
l'impôt sur le revenu sur ces indemnités. J'y vois là une certaine
contradiction à laquelle j'ai du mal à me rallier.
Je souhaite également aborder la question du cumul du RMI et d'une indemnité.
Comment allez-vous expliquer aux Français, aux RMIstes en particulier, que le
RMIste ne peut pas cumuler son indemnité de maire d'une commune rurale, par
exemple, et son revenu minimum d'insertion - à moins que vous ne considériez le
fait qu'il ait accédé à une fonction élective comme une sorte d'insertion,
auquel cas, l'insertion étant faite, il n'a plus à bénéficier de cette
allocation, mais je n'ai pas le sentiment que tel est l'objectif recherché par
la mise en oeuvre de cette allocation de revenu minimum d'insertion - alors
que, dans le même temps, dans une commune voisine ou dans sa propre commune, le
maire adjoint, qui est salarié d'une entreprise ou salarié agricole, pourra
continuer à cumuler son salaire avec son indemnité de maire adjoint ? N'y
aurait-il pas là une inégalité de traitement entre le maire RMIste, qui ne
pourra percevoir son indemnité de maire, et le salarié, qui pourra cumuler son
salaire et l'indemnité correspondant à sa fonction ?
Je soumets cela à votre réflexion, et le Gouvernement serait bien inspiré d'en
tenir compte lorsque le projet de loi sur la décentralisation viendra en
discussion devant le Parlement, puisqu'il est dans votre intention de reprendre
nombre des dispositions proposées par le Sénat sur le statut de l'élu pour en
avoir la complète paternité devant les grands électeurs et les maires !
S'agissant de l'article 5, j'adhère tout à fait à l'argumentation développée
par M. le rapporteur, et je n'y reviens donc pas. Comme M. Hérisson l'a
souligné, la rédaction proposée vise à mieux responsabiliser les assemblées ;
elle ne tend en aucun cas à aller vers une fonctionnarisation, une
professionnalisation et à rendre obligatoire une indemnité sur laquelle
l'assemblée délibérante a tous pouvoirs pour apprécier s'il y a lieu de la
maintenir au montant maximal ou pas. Cela a été dit, et je n'insiste pas sur ce
point.
J'en viens à la question de l'assurance. Ayons un peu de mémoire, mes chers
collègues : lors de l'examen par le Sénat de la proposition de loi de M. Pierre
Fauchon, j'avais déposé un amendement tendant à rendre obligatoire la
souscription d'une police d'assurance pour couvrir la responsabilité pénale des
maires dans l'exercice de leurs fonctions. La commission avait émis un avis
favorable ; et Mme Guigou était intervenue pour me demander de rectifier
l'amendement pour transformer l'obligation en une simple faculté : il
s'agissait alors de donner la possibilité aux conseils municipaux, s'ils le
souhaitaient, de prendre en charge l'assurance concernant la couverture de
cette responsabilité pénale et civile.
M. Pierre Hérisson.
Tout à fait !
M. Alain Vasselle.
J'ai constaté à ma grande surprise, lorsque le texte est revenu de l'Assemblée
nationale, que le caractère facultatif de cette disposition avait disparu et
qu'on avait rendu obligatoire cette dernière.
Il faut donc savoir, mes chers collègues, que le Parlement a adopté, au
travers de la proposition de loi de M. Fauchon, une disposition qui contraint
les conseils municipaux à prendre en charge l'assurance couvrant la
responsabilité pénale des élus. Pourquoi en serait-il autrement s'agissant de
leur responsabilité civile et administrative ? J'avais d'ailleurs cru, dans mon
ignorance, dans ma naïveté et dans mon manque d'expérience législative, que le
texte que nous avions adopté visait également la responsabilité civile et
administrative. Or il semblerait qu'il n'en soit pas ainsi puisque M. le
rapporteur a éprouvé le besoin de déposer un amendement à cette fin.
Par conséquent, monsieur le secrétaire d'Etat, si vous voulez que nous soyons
cohérents aux yeux des Français et de l'opinion publique, vous ne pouvez pas
faire autrement que de donner un avis favorable à la proposition de M. le
rapporteur. Je suis persuadé que la Haute Assemblée, pour sa part, suivra M.
Delevoye. Il est simplement dommage que nos collègues socialistes et
communistes aient décidé de ne pas participer au vote, car je suis certain que,
s'ils avaient choisi de voter, ils se seraient prononcés en faveur de cet
amendement avec enthousiasme.
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Je regrette, monsieur Vasselle, de ne pas pouvoir
aller aussi loin que vous le souhaiteriez.
Encore une fois, il me paraît paradoxal - je le dis sans intention polémique -
d'affirmer que fixer par la loi une obligation à son taux maximal serait de
nature à accroître l'autonomie des collectivités locales. Je pense que cela est
difficile à soutenir, en tout cas à démontrer.
Par ailleurs, je ne crois pas non plus que prévoir la prise en charge par les
collectivités, fût-ce à titre facultatif, d'une assurance visant à couvrir la
responsabilité civile et administrative aille de façon très nette dans le sens
de la responsabilisation des élus.
Monsieur Vasselle, vous avez évoqué tout à l'heure la loi sur le risque pénal,
qui prévoit en effet, en cas de mise en cause pénale, que les frais peuvent
être pris en charge par la collectivité. Or la mesure qui est proposée par M.
le rapporteur dans cette rectification va bien au-delà.
Je crois au fond, mesdames, messieurs les sénateurs, que le débat que vous
avez lancé aujourd'hui n'est pas clos ; nous aurons certainement à le reprendre
dans le cadre, par exemple, de la discussion du projet de loi sur la
décentralisation.
M. le président.
Monsieur le secrétaire d'Etat, vous avez émis tout à l'heure quelque regret
sur certaines dispositions du Sénat. Je pense que vous aurez l'occasion de vous
en expliquer à l'Assemblée nationale puisque, avant-hier, M. le ministre de
l'intérieur a fait remarquer que la grande action du Gouvernement consistait à
inscrire systématiquement à l'ordre du jour d'une assemblée les propositions de
loi adoptées par l'autre. Par conséquent, nous avons devant nous un véritable «
boulevard » pour le développement de nos arguments !
(Sourires.)
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'article 5 rectifié.
(L'article 5 est adopté.)
Article 6