SEANCE DU 4 OCTOBRE 2000
M. le président.
Dans la discussion de l'article 2, nous en sommes parvenus à l'amendement n°
10 par lequel M. Huriet, au nom de la commission, propose, au début du douzième
alinéa de cet article, de remplacer la référence : « Art. L. 797-2. - » par la
référence : « Art. I. 1335-3-2. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Il s'agit d'un changement de référence législative dû à la
nouvelle rédaction du code de la santé publique.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 10, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 11, M. Huriet, au nom de la commission, propose de supprimer
les vingt-deuxième et vingt-troisième alinéas de l'article 11.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 11, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 12, M. Huriet, au nom de la commission, propose, au début du
vingt-quatrième alinéa de l'article 2, de remplacer la référence : « Art. L.
797-3. - » par la référence : « Art. L. 1335-3-3. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Il s'agit d'un changement de référence législative.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 12, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 13, M. Huriet, au nom de la commission, propose de rédiger
comme suit le vingt-septième alinéa de l'article 2 :
« Le directeur général prend au nom de l'Etat les décisions qui relèvent de la
compétence de l'agence en application des articles L. 1335-3-1 et L. 1335-3-2.
»
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Cet amendement revient sur un amendement, adopté par
l'Assemblée nationale, qui a remis en cause à nos yeux une notion importante
introduite dans la loi le 1er juillet 1998, à savoir que les évaluations
conduites par l'agence sont effectuées au nom de l'Etat.
Les décisions prises par le directeur de l'agence, qui ne sont pas purement
administratives mais qui sont en lien direct avec la mission d'évaluation, sont
bien prises au nom de l'Etat. Faut-il rappeler que le directeur général de
l'agence, comme ce fut le cas pour les agences précédemment créées, fait
l'objet d'une nomination en conseil des ministres ?
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Nous
restons cohérents avec la position exprimée lors de la discussion qui a déjà eu
lieu sur ce sujet à l'Assemblée nationale.
En effet, il n'y a pas lieu ici de mentionner que le directeur général de
l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale prend au nom de
l'Etat les décisions qui relèvent de sa compétence dès lors que les décisions
qu'il est amené à prendre ne concernent pas la délivrance d'autorisations de
mise sur le marché.
La situation est différente de celle de l'Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé et de l'Agence française de sécurité des
aliments qui, l'une et l'autre, délivrent des autorisations de mise sur le
marché de médicaments ; le directeur général agit alors au nom de l'Etat. Dans
le cas présent, le directeur général peut être amené à prendre uniquement des
décisions internes de gestion : il agit donc au nom de l'établissement public
et non pas au nom de l'Etat.
Le Gouvernement souhaite donc en rester à la formulation qui a été adoptée par
l'Assemblée nationale et il est donc défavorable à cet amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 13.
M. Charles Descours.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Je voudrais rappeler que, déjà, lorsque nous avons créé l'AFSSAPS et l'AFSSA,
nous avions déploré que la seconde ait en apparence moins de pouvoirs que la
première. Mais nous avions tout de même pu sauvegarder l'essentiel et conférer
un certain pouvoir et une certaine autonomie à l'agence de sécurité sanitaire
des aliments, et ce parce que dans nos travaux, avec M. Claude Huriet et un
certain nombre des membres de la commission, nous avions été frappés de
constater qu'aux Etats-Unis les décisions prises par les grandes agences comme
la
Food and Drug Administration,
la FDA, composéds d'experts
indépendants, étaient crédibles pour l'opinion.
Aussi, dans un domaine aussi sensible que celui qui est de la compétence de
l'Agence française de sécurité sanitaire environnementale, si l'opinion n'a pas
le sentiment que les experts de cette agence prennent des décisions qui ne
pourront pas être contredites pour des raisons politiques, le risque est
d'affaiblir encore son rôle.
Nous avons parlé de « coquille vide », et votre dernière intervention, madame
la ministre, très sincèrement, vient de nous montrer que ce sera une espèce de
« machin » qui n'aura aucun pouvoir ! Notre combat pour « muscler » cette
agence est donc plus que jamais nécessaire, et je voterai l'amendement de la
commission défendu par M. Claude Huriet, son rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Je suis sensible à l'argument invoqué à l'instant par Mme le
ministre, qui explique la position adoptée par l'Assemblée nationale. Mais je
souhaite tout de même insister sur un point qui, chaque fois que nous avons eu
à débattre de la création des agences et de leurs attributions, a fait l'objet
de la part du Sénat d'une affirmation qu'il n'est peut-être pas inutile de
répéter.
Quand la volonté du législateur a créé les dernières agences, pour ne parler
que d'elles, à aucun moment il n'a eu dans l'esprit d'affaiblir les
prérogatives de l'Etat. Nous l'avons dit et répété, les agences, au sens où le
Sénat l'a fait prévaloir, sont des instruments, des outils les plus efficaces
possible, pour exécuter une politique dont il revient à l'Etat d'assurer à la
fois l'inspiration et le suivi, à travers les ministres et les administrations
centrales.
Il n'a jamais été dans notre intention, même si nous n'avons pas toujours été
compris, de déclencher des affrontements entre les agences créées ou à créer et
les prérogatives de l'administration centrale. Peut-être fallait-il que cela
soit répété une nouvelle fois.
A travers cet amendement que je défends, il apparaît bien que c'est au nom de
l'Etat que le directeur général de l'agence exerce ses responsabilités.
Il est vrai, madame la ministre, que, s'agissant de l'AFSSAPS et de l'AFSSA,
les responsabilités du directeur général ont un contenu différent. Je souhaite
tout de même, à travers cet amendement, bien rappeler qu'aux yeux du
législateur les prérogatives et les responsabilités de l'Etat n'ont pas été
affaiblies par la création des agences, ce qui apportera peut-être un éclairage
un peu différent aux discussions, certes courtoises, que nous avons eues tout à
l'heure pour donner à cette agence une existence réelle et, par là même, une
plus grande efficacité.
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Je demande
la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le ministre.
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Je crois
que M. le rapporteur et M. Descours ne disent pas du tout la même chose.
M. Charles Descours.
C'est vrai !
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Cela ne nous gêne ni l'un ni l'autre !
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Il s'agit
de bien se mettre d'accord sur les décisions que le directeur de l'agence peut
être amené à prendre. Quand il s'agit de décisions de gestion interne de
l'établissement dans le cadre de ses compétences, il les prend évidemment au
nom de l'établissement public qu'il dirige. Quand il s'agit des avis qu'il
émet, soit à la suite d'une autosaisine, soit parce que les pouvoirs publics
lui ont posé des questions auxquelles il doit répondre, il ne prend pas de
décision au nom de l'Etat ; il fait en sorte que les experts fournissent des
avis et, conformément à vos souhaits, c'est bien au ministre concerné de
prendre les décisions, au vu de ces avis.
Aux Etats-Unis, il y a confusion des rôles : la
Food and Drug
Administration
est en quelque sorte un ministère décisionnel et une agence
d'expertise. En France, nous veillons à ce que les rôles ne soient pas
mélangés.
Par conséquent, écoutant M. Descours, je me disais qu'il n'aurait pas dû être
favorable à un amendement qui prévoit que le directeur général prend, au nom de
l'Etat, les décisions qui relèvent de sa compétence.
Assurer le respect de l'autonomie et de l'indépendance de l'établissement
public et de l'expertise qu'il fournit, c'est au contraire exiger que le
directeur prenne des décisions au nom de cet établissement, l'Etat étant amené
ensuite à prendre une décision, à l'argumenter au vu d'une expertise
parfaitement indépendante et autonome.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 13, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 14, M. Huriet, au nom de la commission propose, au début du
trentième alinéa de l'article 2, de remplacer la référence : « Art. L. 797-4. -
» par la référence : « Art. L. 1335-3-4. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Il s'agit d'un changement de référence législative.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 14, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 15, M. Huriet, au nom de la commission, propose, à la fin du
trentième alinéa de l'article 2, de remplacer les mots : « aux articles L.
794-4 et L. 794-5 du présent code » par les mots : « aux articles L. 1323-6 à
L. 1323-9 ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
C'est la conséquence de la nouvelle codification.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Avis
favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 15, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 16, M. Huriet, au nom de la commission, propose, au début du
trente et unième alinéa de l'article 2, de remplacer la référence : « Art. L.
797-5. - » par la référence : « Art. L. 1335-3-5. - ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Changement de référence législative, nouvelle rédaction du
CSP.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Dominique Voynet,
ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement.
Sagesse.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 16, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 2, modifié.
(L'article 2 est adopté.)
Article additionnel après l'article 2