C. LE MAINTIEN D'INQUIÉTANTES DISPARITÉS ENTRE BRANCHES

La branche maladie reste largement déficitaire avec - 9,3 milliards de francs en 1999, ramené à -1,2 milliard de francs en 2000 après avoir connu un déficit de -15,9 milliards de francs en 1998. Ce résultat est certes un peu meilleur que prévu, puisque, en septembre dernier, la Commission des Comptes de la sécurité sociale avait estimé que le déficit de la branche maladie atteindrait 12 milliards de francs, mais la branche maladie reste la seule à ne pas renouer avec les excédents cette année. Les dépenses maladie ont, en effet, à nouveau excédé de 11,6 milliards de francs (+ 2,9 %) l'enveloppe votée par le Parlement.

La progression des dépenses maladie a été ralentie par la baisse des dépenses administratives et de gestion, et le phénomène conjoncturel qu'ont constitué le 31 décembre 1999 et l'engorgement des caisses, qui a reporté des dossiers de remboursement sur le début de l'année 2000.

L'objectif national de dépenses d'assurance-maladie (ONDAM), voté en décembre 1999 par le Parlement, devrait être dépassé de 3,5 milliards de francs en 2000. La Commission des comptes a jugé " difficile à tenir " l'objectif de 658,3 milliards de francs fixé par le Parlement pour 2000, retenant l'hypothèse d'un dépassement de 3,5 milliards de francs pour le seul régime des salariés. Le surcroît de dépenses de 1999 s'est concentré sur les soins de ville (+ 12,8 milliards de francs), alors que les dépenses des hôpitaux publics, cliniques et établissements médico-sociaux sont restées " relativement modérées " selon le gouvernement.

Trois postes constituent des sujets de préoccupation : les indemnités journalières (+ 6 % en 1999), qui augmentent mécaniquement avec le nombre d'emplois ; les dispositifs médicaux qui augmentent de 19,3 % en 1999 ; les médicaments (+ 6,3 % en 1999 après + 8,1 % en 1998).

La branche accidents du travail , traditionnellement excédentaire, devrait présenter une situation comparable en 1999 et 2000 : un milliard de francs.

La branche vieillesse, après avoir été déficitaire (- 224 millions de francs en 1998), bénéficie d'un excédent en 1999 de 3,7 milliards de francs, hors versement de 5 milliards au fonds de réserve des retraites, et devrait le voir ramener à 699 millions de francs en 2000. Une situation " favorable " qui s'explique, selon la Commission des comptes, par la seule arrivée des générations creuses de la guerre à la retraite.

La branche famille bénéficie d'un solde positif de 4,8 milliards de francs en 1999, après un déficit de l'ordre de 1,9 milliard de francs en 1998, et devrait conserver un excédent en 2000 mais légèrement inférieur : + 4,5 milliards de francs. Les versements de prestations, dont beaucoup sont sous condition de ressources, ont en effet été un peu moins importants, probablement en raison de la meilleure situation économique. Ce chiffre ne tient toutefois pas compte du coût des mesures qui seront annoncées lors de la Conférence de la famille le 15 juin prochain, lesquelles devraient porter sur les aides à la garde d'enfant et les aides au logement.

Au total, la branche maladie demeure le véritable " point faible " du régime de sécurité sociale, tandis que la branche vieillesse risque dans l'avenir de voir sa situation se dégrader à nouveau et fortement, en l'absence de réformes. Au total, les perspectives des finances sociales ne sont peut-être pas aussi bonnes que la simple analyse des soldes pourrait le laisser penser.

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