B. LA POURSUITE DE LA HAUSSE DES PRÉLÈVEMENTS SOCIAUX
Les prélèvements obligatoires en faveur des régimes sociaux constituent la première source de prélèvements avec 20,9 % du PIB en 1999 et plus de 1.840 milliards de francs de recettes. Ils sont ainsi progressé de 4,8 % en un an.
Les prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale en 1999
|
en milliards de francs |
en % du PIB |
Evolution 1999 / 1998 (en %) |
CSG |
354,4 |
4 |
5,4 |
Autres impôts |
77,3 |
0,9 |
4 |
Cotisations sociales (*) |
1.408,6 |
16 |
4,7 |
Total |
1.840,3 |
20,9 |
4,8 |
(*)
déduction faite des cotisations dues non recouvrables
Source : INSEE
La tendance est à la hausse continue des prélèvements
obligatoires sociaux depuis 1997. Ils seront ainsi passés en quatre ans
de 20,5 % à 21,2 % du PIB.
Prélèvements obligatoires des administrations de sécurité sociale
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
en milliards de francs |
1.627 |
1.681 |
1.756 |
1.840 |
1.957 |
évolution |
- |
+ 3,33 % |
+ 4,46 % |
+ 4,78 % |
+ 6,35 % |
en % du PIB |
20,5 % |
20,5 % |
20,6 % |
20,9 % |
21,2 % |
Source : réponse au questionnaire de la
commission
des finances
Ce dynamisme des prélèvements sociaux ne saurait s'interrompre
puisque l'Etat a transféré aux administrations de
sécurité sociale en 2000 un certain nombre de nouvelles
ressources fiscales pour faire face à différentes réformes
comme la couverture maladie universelle (CMU) ou les 35 heures : plus des
trois-quarts des droits sur les tabacs, la taxe générale sur les
activités polluantes (TGAP), la cotisation sociale sur les
bénéfices des sociétés, la contribution des
organismes de protection complémentaire.
Les recettes fiscales affectées à la sécurité
sociale sont ainsi passées de 250,1 milliards de francs en 1997 à
546,1 milliards de francs en 2000, principalement en raison de la substitution
de la CSG à la majorité des cotisations maladie, mais aussi des
transferts successifs.
Recettes fiscales de l'Etat affectées à la
sécurité sociale
(en milliards de francs)
|
1997 |
1998 |
estimation 1999 |
estimation 2000 |
CSG |
149,6 |
318,6 |
356,5 |
371,3 |
CRDS |
25,5 |
26,7 |
27,7 |
28,9 |
Prélèvement 2 % sur les revenus du capital |
4 |
9 |
10,7 |
11,3 |
Contribution sociale de solidarité sur les sociétés |
15,5 |
16,3 |
17,2 |
17,9 |
Alcools |
18,8 |
19,1 |
18,9 |
19,2 |
Tabacs |
2,3 |
3,9 |
4,4 |
47,8 |
TGAP |
- |
- |
- |
3,3 |
CSB |
- |
- |
- |
4,3 |
Taxe sur les primes d'assurance automobile |
5,8 |
5,7 |
5,8 |
6 |
Taxes dues par les laboratoires et distributeurs pharmaceutiques |
1,9 |
2,7 |
4,2 |
4,9 |
Taxe sur les contributions patronales au financement de la prévoyance complémentaire |
1,8 |
2,7 |
2,8 |
2,8 |
Taxes BAPSA |
24,5 |
25,9 |
27,1 |
28 |
Divers |
0,6 |
0,5 |
0,5 |
0,5 |
Total |
250,1 |
431,2 |
475,9 |
546,1 |
Evolution |
- |
+ 72,4 % |
+ 10,4 % |
+ 14,8 % |
Source : réponse au questionnaire de la
commission
des finances
Ces estimations restent partielles puisque par exemple elles ne prennent pas en
compte le prélèvement instauré pour le financement de la
CMU sur le chiffre d'affaire des organismes de protection complémentaire
maladie, ou bien qu'ils minorent les recettes de la CRDS pour 1999 de
500 millions de francs.
Parallèlement, les recettes du régime général vont
poursuivre leur progression liée au dynamisme des bases et à la
croissance économique.
Recettes du régime général (en milliards de francs)
|
1998 |
1999 |
2000 |
Recettes |
1.236,2 |
1.293,6 |
1.342,3 |
Evolution |
+ 4,4 % |
+ 4,6 % |
+ 3,8 % |
Dont impôts et taxes (y compris CSG) |
253,2 |
284 |
302 |
Evolution |
- |
+ 12,1 % |
+ 6,3 % |
Source : CCSS mai 2000
La volonté du gouvernement de diminuer les prélèvements
obligatoires ne se traduira donc pas dans les prélèvements
sociaux, révélant une nouvelle fois un dessaisissement de l'Etat
et l'absence de maîtrise des finances sociales.