II. AUDITIONS DU 31 MARS 1999
Réunie le mercredi 31 mars 1999
sous la
présidence de M. Jean Delaneau, président, la commission a
poursuivi son cycle
d'auditions
sur le
développement de
l'actionnariat des salariés
.
Elle a tout d'abord entendu
M. Frédéric Gagey, directeur de
l'ingénierie financière, des participations et de la
communication financière du groupe Air France,
accompagné
de
Mme Catherine Guillouard, conseillère du directeur
général adjoint chargé des ressources humaines
.
M. Frédéric Gagey
a considéré que le
développement de l'actionnariat salarié correspondait au souci de
mieux faire participer les salariés à l'activité de
l'entreprise. Il a indiqué que le développement de l'actionnariat
salarié pouvait s'opérer selon cinq modalités :
à travers les opérations d'ouverture du capital des entreprises
publiques, à travers le développement de l'épargne
salariale, à travers le mécanisme spécifique
d'échange salaires-actions, à travers les opérations de
rachat d'entreprises par les salariés (RES) et à travers le
mécanisme d'incitation que représentent les stock-options.
M. Frédéric Gagey
a observé que l'actionnariat
salarié représentait jusqu'à 1997 moins de 2 % du
capital de la société, contre 11,8 % à la fin mars
1998. Il a indiqué que cette forte progression était due à
deux opérations réalisées en 1998 : l'échange
salaire-actions pour les pilotes et l'offre réservée aux
salariés dans le cadre de l'ouverture du capital de la
société. Il a remarqué que ces deux dispositifs avaient
obtenu un grand succès du fait de conditions attractives (abondement de
la compagnie, distribution d'actions gratuites, rabais) mais aussi de
l'adhésion des salariés au projet de l'entreprise. Il a
souligné que 72 % des salariés d'Air France étaient
devenus actionnaires lors de cette opération ainsi que 40 % des
salariés des filiales, 27 % des anciens salariés et des
retraités et 47 % des salariés étrangers. Il a
déclaré que la demande d'actions avait été
égale à 2,5 fois l'offre et qu'elle avait porté à
95 % sur des formules à détention moyenne et longue.
Evoquant l'échange salaires-actions des pilotes,
M.
Frédéric Gagey
a indiqué que cette formule avait
été employée par de nombreuses autres compagnies
aériennes (notamment aux USA), qu'elle permettait de mieux faire
participer les pilotes à la vie de l'entreprise à travers une
prise de participation, et qu'elle était l'occasion de nouer des
relations contractuelles pour une durée de trois ou quatre ans sur les
grands sujets intéressant la direction et les pilotes (évolution
des salaires, externalisation, règles d'utilisation).
M. Frédéric Gagey
a observé que l'accord global
pluriannuel signé à Air France prévoyait outre des
dispositions relatives à l'externalisation de certaines
activités, à la productivité et à la formation de
jeunes pilotes, une " convergence " des coûts des personnels
navigants techniques. Cette " convergence " repose sur une
réduction des rémunérations et un gel des augmentations
pour une durée de sept ans, l'accord prévoyant toutefois un point
d'étape à mi-parcours.
Il a indiqué que l'échange salaires-actions permettrait des
économies de l'ordre de 450 millions de francs par an à la
compagnie en régime de croisière.
M. Frédéric Gagey
a estimé que l'actionnariat
salarié permettait le développement d'un diagnostic commun sur la
situation économique de la compagnie, une meilleure compréhension
de la part des salariés des intérêts des actionnaires et de
la part des actionnaires des demandes des salariés.
M. Jean Chérioux
a souhaité savoir si les actionnaires
salariés bénéficiaient de modalités d'information
spécifiques.
M. Alain Gournac
s'est interrogé sur les dispositions
adoptés pour favoriser l'actionnariat des anciens salariés.
M. Guy Fischer
a souhaité savoir si la lente adhésion
à l'actionnariat salarié était due aux conflits sociaux
dans la compagnie ou à un changement progressif des mentalités
des salariés.
M. André Jourdain
a souhaité connaître la
répartition des actionnaires salariés en fonction de leur niveau
de revenus.
M. Marcel Lesbros
a demandé si les actions étaient
nominatives ou au porteur.
En réponse aux questions des intervenants,
M. Frédéric
Gagey
a observé qu'il était difficile de développer
des relations spécifiques avec des actionnaires salariés du fait
de l'obligation d'un traitement égalitaire des différents
actionnaires. Il a considéré par ailleurs que les informations
données aux salariés actionnaires ne devaient pas se substituer
au dialogue social et que les clubs d'actionnaires ne pouvaient remplacer le
comité d'entreprise. Il a estimé que la lente adhésion au
programme de développement de l'actionnariat des salariés n'avait
pas de lien avec les conflits à Air France.
Mme Catherine Guillouard
a déclaré que les titres
proposés étaient nominatifs, sans exclure la possibilité,
pour l'avenir, d'une transformation en titres au porteur dans le cadre du
développement des comptes titres individuels. Elle a observé que
la compagnie avait réalisé un guide spécial adapté
à destination des retraités et des anciens salariés et
qu'une antenne spécifique de souscription avait été
ouverte à Paris. Elle a souligné également que la
compagnie avait coopéré avec les principales associations
d'anciens salariés.
Elle a remarqué que les taux de souscription avaient été
très importants dans les catégories de salariés ouvriers
et que 80 % des agents de maîtrise au sol étaient devenus
actionnaires. Elle a estimé qu'il pourrait être intéressant
de favoriser la sortie des fonds investis dans la participation en actions.
Puis la commission a entendu
M. Jean-François Colin, directeur
général adjoint, directeur des ressources humaines de Vivendi,
accompagné de
M. Pierre Laederich, chargé de mission,
responsable du secteur épargne.
Dans son propos liminaire,
M. Jean-François Colin
a
rappelé que le groupe Vivendi comprenait actuellement 230.000
salariés (150.000 en France et 80.000 hors de France) et que son chiffre
d'affaires était supérieur à 200 milliards de francs (100
milliards dans l'environnement, 40 milliards dans la communication et 60
milliards dans la construction et l'immobilier).
Il a déclaré que l'intéressement des salariés au
fruit du développement de l'entreprise revêtait une grande
importance pour la compagnie et les salariés. Il a observé
notamment que les salariés avaient constaté que les montants des
sommes qu'ils percevaient du fait de l'intéressement étaient
devenues supérieures aux hausses de salaire annuelles.
Il a remarqué que le groupe Vivendi souhaitait que ces salariés
deviennent son premier actionnaire et que, dans cette perspective, il avait mis
en place depuis trois ans un plan d'épargne du groupe (PEG) concernant
toutes les filiales et permettant aux salariés d'acquérir des
actions avec une décote de 20 %. Il a estimé que cette
politique poursuivait trois objectifs principaux : une meilleure
association des salariés aux performances de l'entreprise, un
renforcement de la cohésion du groupe et le développement d'un
actionnariat stable. Il a déclaré que 45.000 salariés
étaient devenus actionnaires pour un montant de 2,5 % du capital.
Il a remarqué que l'année 1998 avait été
excellente, 1,1 milliard de francs ayant été collecté
au titre de l'épargne salariale. Il a toutefois estimé qu'il
était possible de progresser en renforçant l'attractivité
des mécanismes d'actionnariat salarié pour les salariés
modestes et moyens disposant de capacités d'épargne
limitées et réticents face au risque d'un investissement
boursier.
Dans cette perspective,
M. Jean-François Colin
a
présenté le " plan d'épargne groupe à
souscription exceptionnelle " (PEGASE) mis en place par le groupe Vivendi
pour atteindre l'épargne moyenne et modeste, considérant que
75.000 salariés du groupe pourraient ainsi devenir actionnaires. Ce plan
comprend trois niveaux de souscription (1.000, 2.000, 4.000 francs), payables
de manière échelonnée et sans frais pendant 20 mois. Cet
apport est aidé par l'entreprise à travers un abondement uniforme
de 500 francs. Cette somme initiale (apport du salarié et
abondement de l'entreprise) sert à financer une souscription d'actions
pour dix fois son montant au moyen d'un prêt bancaire sans
intérêt. L'opération proposée aux salariés
est sans risque pour le salarié puisque l'entreprise garantit une
rémunération de 5 % par an de la mise initiale en cas de
baisse ou de stabilité du titre. Si l'action a dépassé
cette rémunération, la plus-value est partagée entre le
salarié actionnaire (60 %) et la banque conseil qui assure la prise
en charge du risque (40 %). Dans ces conditions,
M.
Jean-François Colin
a souligné que le salarié
actionnaire avait, sans risque, la perspective d'un gain égal à
six fois la hausse de l'action sur son apport personnel abondé.
M. Jean-François Colin
a précisé que ce montage
financier un peu complexe avait été mis en place avec une banque
à la suite d'un appel d'offres, l'objectif ayant été de
préserver au maximum le gain pour les salariés compte tenu de la
prise en charge totale du risque par la banque. Il a observé que cette
opération ne concernait que les salariés français compte
tenu de la difficulté à concilier les différents
systèmes fiscaux nationaux. Il a remarqué que les
retraités pouvaient souscrire à cette opération s'ils
avaient conservé un plan d'épargne d'entreprise.
M. Jean-François Colin
a considéré que le
développement de programmes tels que Pégase permettait de faire
le lien entre épargne salariale et épargne retraite. Dans ce
cadre, il a regretté que les difficultés techniques subsistent
dans les modalités de succession des plans d'épargne
quinquennaux ; les sommes pouvant être placées étant
plafonnées à 25 % de la rémunération du
salarié, le transfert d'un plan à l'autre réduit d'autant
les possibilités de versements supplémentaires.
Il a considéré par ailleurs qu'il pourrait être utile de
ménager la possibilité, pour l'entreprise, d'octroyer des primes
de fidélité aux salariés qui ont conservé pendant
plus de cinq ans leurs titres, afin de favoriser la constitution d'une
épargne retraite.
M. Jean-François Colin
a regretté enfin que l'Union de
recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d'allocations
familiales (URSSAF) ait été tentée d'aligner un
régime de la décote de 20 % accordée lors de la
souscription sur celui de l'abondement par l'entreprise, entraînant ainsi
le franchissement du seuil légal et la taxation de ces sommes dès
lors considérées comme complément de
rémunération.
Afin d'associer les salariés étrangers à cette politique
d'actionnariat,
M. Jean-François Colin
a souhaité la mise
en place d'une directive européenne sur l'épargne salariale
harmonisant les régimes des différents états-membres.
Dans le cadre de l'aménagement du temps de travail, il a
suggéré que le compte épargne temps puisse faire l'objet
d'une " monétisation " pouvant donner lieu à une
transformation en épargne salariale au bout de quatre ans. Il a
déclaré que l'intéressement pouvait devoir être
utilisé comme un mécanisme de compensation de la baisse du temps
de travail.
M. Jean Chérioux
a souhaité savoir quelles étaient
les modalités d'information des actionnaires salariés et qui, du
salarié ou du fonds commun de placement (FCP), conservait les droits de
vote attachés aux actions.
M. Alain Gournac
a estimé que la
" monétisation " du compte épargne temps constituait
une perspective particulièrement intéressante.
M. André Jourdain
s'est interrogé sur les modalités
d'application de ces dispositions aux petites et moyennes entreprises (PME).
En réponse aux intervenants,
M. Jean-François Colin
a
déclaré que, outre les modalités normales d'information
des actionnaires (lettres aux actionnaires, visite de sites...), de nombreuses
réunions avaient été organisées dans le cadre du
programme Pégase et que les salariés étaient
représentés au sein de conseils de surveillance des FCP. Il a
observé que les droits de vote étaient exercés par les
FCP.
Enfin, la commission a entendu
M. Alexandre de Juniac, secrétaire
général du groupe Thomson-CSF.
M. Alexandre de Juniac
a d'abord présenté les grandes lignes
de la politique d'association des salariés au capital social de
Thomson-CSF lors de la privatisation de l'entreprise en 1998. Il a
précisé que cette politique avait concerné 57.700 ayants
droit, dont 21 % de salariés d'autres pays européens et
14 % d'anciens salariés du groupe. Décrivant les
différents mécanismes proposés aux salariés, il a
insisté sur les conditions favorables des trois types d'offres (rabais
de 20 % sur le prix des actions, abondement de l'entreprise, attribution
d'actions gratuites, possibilité de paiement différé),
précisant que les avantages étaient d'autant plus importants que
la durée d'immobilisation était longue.
Dressant le bilan de cette opération, il a estimé que la
souscription avait été très réussie, 41.000 ayants
droit ayant acquis des actions. Il a indiqué que 75 % des
salariés français, 59 % des salariés étrangers
et 30 % des anciens salariés du groupe étaient devenus
actionnaires. Observant que la demande de titres avait été
supérieure à 2 fois l'offre, il a affirmé que la demande
moyenne de souscription avait été de 25.000 francs pour un revenu
mensuel moyen estimé à 19.000 francs, l'attribution moyenne ayant
atteint 11.000 francs par souscripteur.
M. Alexandre de Juniac
a souligné que Thomson-CSF avait
cherché à associer fortement les salariés actionnaires aux
organes dirigeants de la société. Il a ainsi indiqué
qu'avait été créée, dès 1995, l'Association
pour les actionnaires de Thomson (APAT) et que, depuis 1998, les statuts de
Thomson-CSF avaient été modifiés pour prévoir qu'un
administrateur salarié actionnaire siégeait au conseil
d'administration.
Il a notamment insisté sur la légitimité de cet
administrateur, celui-ci étant élu directement par les 35.000
électeurs salariés, cette procédure élective ayant
permis de présenter six candidats, dont quatre étrangers, devant
l'assemblée générale sans recommandation du conseil
d'administration. Il a précisé que cet administrateur avait les
mêmes attributions que tout administrateur et qu'il était de
surcroît membre avec voix délibérative du comité
stratégique du conseil d'administration qui regroupe les actionnaires
industriels les plus importants.
M. Alexandre de Juniac
a ensuite abordé la politique
générale de participation du groupe Thomson-CSF. Il a
indiqué que celle-ci représentait environ 100 millions de
francs par an au titre de l'intéressement et de la participation depuis
1995 pour l'ensemble du groupe. Il a précisé que cette politique
était très décentralisée, les accords étant
négociés au niveau des filiales. Il a estimé que ce
caractère décentralisé se justifiait par la
nécessité pour les compléments de
rémunération d'être évalués au plus
près de l'activité des salariés. Il a rappelé
qu'à l'inverse la politique d'actionnariat salarié était
plus centralisée, celle-ci visant les titres de la holding cotée.
Présentant les différences entre les politiques d'actionnariat
salarié et celles de participation aux résultats, il a
souligné que l'actionnariat salarié relevait plus d'une logique
financière que d'une logique de complément de
rémunération ou d'épargne, estimant important que la
contrainte des marchés financiers soit prise en compte dans la culture
des salariés de groupe au même titre que la contrainte technique
ou commerciale. Il a indiqué que l'actionnariat salarié
représentait actuellement un montant de 427 millions de francs,
soit la moitié des montants totaux issus de la participation et de
l'intéressement qui s'élevaient à 860 millions de
francs.
Il a insisté sur les fonctions de l'actionnariat salarié qu'il a
estimé être doubles : la fidélisation des
salariés de l'entreprise et la stabilisation de son actionnariat dans un
contexte de volatilité croissante.
Il a précisé que les salariés actionnaires
détiendraient 2,26 % du capital social du groupe (après
attribution des actions gratuites) et que l'objectif pourrait être,
à terme, d'atteindre 5 à 10 %.
S'agissant des possibilités d'amélioration du système, il
a, au préalable, estimé qu'il était nécessaire de
développer l'actionnariat salarié, celui-ci apportant une
réponse à la pression croissante des marchés financiers.
Mais il a également estimé que ce développement se
heurtait actuellement à plusieurs difficultés.
Il a d'abord souligné l'existence de disparités entre le
dispositif de privatisation, très généreux, et le
dispositif de droit commun, indiquant que les nouvelles tranches d'ouverture du
capital aux salariés seraient plus difficiles à placer et qu'il
serait nécessaire de faire appel au système bancaire pour
bénéficier d'un effet de levier. A ce propos, il a
précisé que le coût total de l'opération
d'association des salariés au capital social lors de la privatisation
avait atteint 400 millions de francs, dont 320 à la charge de
l'Etat.
Il a ensuite insisté sur la nécessité de simplifier le
droit existant, estimant le système actuel peu lisible car issu d'un
empilement de différentes lois.
Il a enfin présenté des voies d'élargissement de la
politique de l'actionnariat salarié. Il a indiqué que la
première voie passait par une meilleure ouverture internationale,
insistant sur les difficultés rencontrées pour associer les
salariés étrangers à ces opérations. Il a
observé que les législations des différents pays
européens divergeaient sensiblement, notamment en matière fiscale
et sociale. Il a précisé que le groupe Thomson-CSF avait
été obligé de compenser ces disparités par un
abondement spécifique, notamment en faveur de certains salariés
étrangers. Il a également remarqué que les salariés
étrangers n'avaient pas accès aux plans d'épargne
d'entreprise.
Il a considéré que l'actionnariat salarié pouvait
être également conçu comme une forme d'extension du
système des stock-options à l'ensemble des salariés et
qu'il pouvait aussi servir au financement de retraites
sur-complémentaires, observant que les jeunes recrutés par le
groupe étaient particulièrement préoccupés par
cette question.
M. Jean Chérioux
s'est interrogé sur le caractère
direct ou indirect de l'actionnariat salarié chez Thomson-CSF, sur la
base juridique du processus de désignation de l'administrateur, sur les
modalités d'information des salariés actionnaires et sur le
rôle des associations les représentant.
En réponse,
M. Alexandre de Juniac
a précisé que
cet actionnariat pouvait être direct ou indirect. Il a indiqué
qu'aucune réglementation n'encadrait les modalités de
désignation de cet administrateur, ces modalités ayant
été fixées par le règlement intérieur du
groupe après consultation des divers partenaires concernés mais
les statuts de la société n'avaient pas été
modifiés pour intégrer cette procédure.
S'agissant de l'information des salariés actionnaires, il a
rappelé qu'elle était avant tout assurée par la direction
de l'actionnariat salarié au sein du secrétariat
général. Il a également indiqué que l'APAT existait
toujours et que c'était un de ses membres qui était
administrateur représentant les salariés actionnaires. Il a en
revanche observé qu'à l'étranger, de simples " clubs
d'actionnaires " étaient mis en place sans structure juridique
particulière. Il a constaté que ces associations pouvaient
parfois être perçues comme des relais s'ajoutant aux organisations
syndicales.
M. Alain Gournac
s'est interrogé sur la spécificité
du groupe Thomson-CSF qui avait, à la différence d'autres
groupes, étendu sa politique d'actionnariat aux salariés
travaillant à l'étranger. Il s'est également
interrogé sur les modalités d'association des anciens
salariés à cette politique.
M. Alexandre de Juniac
a déclaré que le groupe avait
jugé nécessaire d'associer les salariés étrangers
à sa politique d'actionnariat pour renforcer la culture de groupe,
nécessaire contrepoids à une stratégie
" multi-domestique ". S'agissant des anciens salariés, il a
indiqué qu'ils relevaient du même régime que les
salariés à une double différence : l'absence de droit
de vote pour la désignation de l'administrateur et l'accès
à seulement deux des trois formules de souscription au capital social
proposées.
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
s'est interrogée sur la position
des organisations syndicales face au développement de l'actionnariat
salarié.
M. Alexandre de Juniac
a considéré que cette
démarche n'était pas contestée par les organisations
syndicales, celles-ci étant sans doute conscientes qu'il ne serait pas
souhaitable de s'opposer à une démarche financièrement
très favorable aux salariés. Il a également indiqué
que les syndicats avaient présenté des candidats à
l'élection de l'administrateur représentant les salariés
actionnaires.
M. André Jourdain
s'est interrogé sur les causes de la
plus faible souscription d'actions par les ouvriers.
M. Alexandre de Juniac
a rappelé que le taux de souscription des
ouvriers avait atteint 45 %, résultat qu'il jugeait très
correct. Il a estimé que la plus faible souscription de cette
catégorie de personnel pouvait s'expliquer par des raisons
financières même s'il lui semblait que des raisons culturelles
pourraient également être avancées.