B. ÉVOLUTION DE LA NATURE DES FLUX/STOCKS EN DIRECTION DE L'EUROPE DE L'OUEST
Nous avons vu que l'Europe de l'Ouest reste une zone particulièrement attractive, notamment depuis la seconde moitié des années 1980. Depuis 1990, l'Union Européenne est la seconde zone d'accueil des IDE (la première si l'on tient compte des investissements entre pays de l'Union).
Les caractéristiques de l'environnement macro-économique suggèrent que les perspectives à moyen terme son également encourageantes. Le poids du marché européen et son potentiel de croissance à moyen terme incitent les entreprises à moderniser l'outil de production installé sur le territoire de l'Union. Les risques révélés en 1998 qui portent sur les zones à forte croissance (Asie, Amérique latine) soulignent la stabilité de l'espace européen, renforcée par la mise en oeuvre de la monnaie unique, qui interdit les manipulations monétaires.
De plus, l'Europe occidentale maîtrise un certain nombre d'atouts durables : le poids du tissu économique et la qualité de l'environnement productif (prestataires, sous-traitants, services associés), la présence d'une main d'oeuvre qualifiée, le poids de la R&D et de l'innovation sont des facteurs qui renforcent l'attractivité des territoires européens.
Toutefois, on constate que le regain d'attractivité relevé depuis 1995 s'explique essentiellement par développement des mouvements de fusions - acquisitions, qui génèrent des investissements dont l'objectif est de restructurer l'appareil de production existant, plus que de créer de nouvelles capacités de production. En effet, ce mouvement génère des opérations lourdes de restructuration de l'outil de production, liées à des efforts d'organisation à l'échelle continentale (concentration des sites, optimisation des flux, etc).
Les travaux menés par le Délégation aux Investissements Internationaux et Arthur Andersen soulignent ce constat. Ils montrent que la plus grande partie des restructurations recensées dans la presse économique en 1997 a touché l'Europe de l'Ouest et les Etats-Unis. Ils estiment que ce mouvement pourrait s'accentuer, alimenté par deux facteurs qui génèrent des opportunités d'investissement :
1. la poursuite des mouvements de privatisation (énergie, transports, télécommunications) ;
2. le recentrage des groupes sur leur coeur de métiers et les cessions d'actifs qui accompagnent cette stratégie.
Par ailleurs, la faible croissance de la demande, le poids de la réglementation et des prélèvements obligatoires dans ces territoires limitent les projets d'extension des capacités de production. Le poids relatif des investissements liés aux restructurations devrait donc s'accroître en Europe de l'Ouest.