B. L'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
•
La croissance de l'
économie américaine
, encore vive au
1
er
semestre 1998 (4 % en rythme annualisé), a
été longtemps soutenue par la hausse de la Bourse, la baisse du
taux d'épargne des ménages et le dynamisme de
l'investissement : selon les auteurs de la projection, ces facteurs
devraient s'inverser brutalement en raison de la crise financière et de
la baisse des profits des entreprises. L'économie américaine
entrerait ainsi en récession dès le quatrième trimestre
1998. Ce retournement serait néanmoins de courte durée
grâce à une politique monétaire accommodante. A partir de
2000, l'économie américaine retrouverait un rythme normal
d'activité, avec un taux de croissance de l'ordre de 2,2 % par an
entre 2000 et 2003.
• Divers facteurs, tels que la dépréciation du taux de
change effectif, l'injection de fonds publics dans le système bancaire
ou la relance des programmes de travaux publics, pourraient permettre au Japon
de sortir de la récession (- 2,2 % de croissance en 1998) et de
retrouver une croissance de l'ordre de 2 % par an sur le moyen terme.
• La crise dans les pays d'
Asie en développement
aurait
atteint, selon les auteurs de la projection, son point bas au milieu de
l'année 1998. Après un recul de près de 10 % en 1998,
la production augmenterait de 3 % en 1999 et croîtrait en fin de
période à un rythme annuel moyen voisin de 6 % (contre
8 % en moyenne jusqu'en 1996).
• La surévaluation des monnaies d'
Amérique latine
,
consécutive aux dévaluations en Asie, a conduit à une
forte hausse des taux d'intérêt, afin de prévenir les
attaques spéculatives, de telle sorte que le Brésil, le Mexique
et l'Argentine entreraient en récession en 1999. Les pays
d'Amérique latine retrouveraient par la suite une croissance conforme
à sa tendance de long terme (soit autour de 4 % par an en moyenne).
• Dans cet environnement à court terme particulièrement
dégradé, les hypothèses de croissance pour l'
Union
européenne
(+ 2,7 % en 1998, puis + 2,5 % par an
à partir de 1999) peuvent apparaître optimistes. Elles reposent
sur le constat que, si la dégradation de l'environnement international a
effectivement affaibli la contribution externe à la croissance, la
demande intérieure tend au contraire à se renforcer depuis la
mi-1997, en raison notamment du dynamisme des créations d'emplois. De
plus, l'assouplissement de la politique monétaire et le
relâchement des contraintes d'ajustement budgétaire
créeraient un cadre de politique économique plus favorable que
par le passé.
Si l'on peut s'interroger sur la capacité de l'Europe à
bâtir sa croissance sur son dynamisme interne et à résister
au ralentissement mondial, il faut néanmoins observer que les
hypothèses de croissance européenne retenues en projection
apparaissent relativement
prudentes
lorsqu'on les compare aux
épisodes antérieurs de reprise cyclique (+ 3,4 % par an
en moyenne de 1986 à 1990) ou si l'on prend en considération le
niveau du sous-emploi et des excédents extérieurs, ou la
faiblesse de l'inflation.
PRINCIPALES HYPOTHÈSES D'ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
|
1998 |
1999 |
2000 |
2001-2003* |
ÉVOLUTION DU PIB EN % |
|
|
|
|
- Union
Européenne
(1)
|
2,7
|
2,5
|
2,3
|
2,5
|
* Taux
de croissance annuel moyen sur les années 2001, 2002 et 2003.
(1) Croissance des pays membres pondérée par la structure des
exportations françaises.
(2) En produits manufacturés.