B. LES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES À L'ÈRE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES
1. Les nouvelles technologies : un instrument de modernisation des bibliothèques universitaires
Les
bibliothèques universitaires et les nouvelles technologies de
l'information et de la communication entretiennent des relations
réciproques : si les nouvelles technologies constituent un
élément important de modernisation des bibliothèques, ces
dernières doivent également jouer un
rôle de
familiarisation à l'utilisation des nouvelles technologies
. En
effet, les bibliothèques universitaires doivent fournir à leurs
usagers un accès aux ressources électroniques, qu'il s'agisse de
la consultation des CD-Roms, de l'accès à Internet ou de la
numérisation. Il faut toutefois noter que
les documents
électroniques
s'ajoutent aux documents traditionnels sur support
papier bien plus qu'ils ne s'y substituent : ils
accroissent ainsi de
manière
considérable l'offre documentaire.
Les ressources électroniques permettent également de compenser un
handicap. Ainsi, l'université de Valenciennes a développé
une politique documentaire très innovante qui permet à ses
lecteurs d'effectuer des recherches dans les catalogues d'autres
bibliothèques, françaises et même étrangères,
alors que ses collections sont encore peu importantes.
Les nouvelles technologies de l'information introduisent d'importantes
mutations dans l'activité documentaire des établissements
d'enseignement supérieur :
à l'échelon local, les services communs de documentation
ont désormais vocation à être au centre d'un système
d'information ;
au niveau collectif, ils sont en passe de constituer un véritable
réseau de signalement et de fourniture à distance des documents ;
s'agissant des ressources elles-mêmes, l'émergence rapide
des documents électroniques doit conduire les universités
à développer leur production tout en mutualisant au maximum les
coûts, le signalement et les accès.
a) L'informatisation locale
La quasi
totalité des services communs de documentation des universités
sont aujourd'hui dotés (ou sur le point de se doter) d'un système
intégré de gestion normalisée assurant la plupart des
fonctionnalités bibliothéconomiques : gestion de catalogue et de
sa consultation, inscriptions des usagers, communications, prêts,
acquisitions, etc. La nouvelle génération d'outils actuellement
en cours d'implantation permet aux bibliothèques d'adjoindre à
ces fonctions de gestion de nouveaux services :
accès au réseau de CD-Roms de l'université,
accès aux documents pédagogiques ou scientifiques
numérisés par l'université,
accès aux ressources distantes négociées par
l'université pour des usagers habilités,
accès au réseau Internet.
L'ensemble de ces fonctionnalités débouche sur la constitution,
dans chaque établissement, d'un système d'information accessible
depuis chacun des postes de travail de l'université (et même
au-delà) et proposant des ressources numériques dépassant
largement le seul fonds documentaire de la bibliothèque. Le
ministère a consacré 25 millions de francs à
l'implantation de ces systèmes dans les universités en 1997, puis
30 millions de francs pour la poursuite de cette action en 1998.
b) La constitution du réseau
Une
nouvelle génération d'outils coopératifs doit permettre :
à chaque bibliothèque, de récupérer
l'information bibliographique déjà créée dans de
grands réservoirs, de façon à alléger dans des
proportions considérables les tâches catalographiques ;
à chaque usager, de localiser les documents dans un catalogue
collectif facilement accessible (notamment via Internet) et le cas
échéant, au cours de la même requête, de passer
commande de la fourniture à distance des documents
sélectionnés.
Ce dispositif ne sera toutefois totalement performant qu'une fois que les
bibliothèques de l'enseignement supérieur auront achevé -
comme c'est désormais le cas pour la B.N.F.- la numérisation de
leurs anciens catalogues sur fiches. Sur un total estimé à 8
millions de fiches, 5 millions restent encore à numériser
aujourd'hui. Il apparaît donc indispensable d'accélérer le
rythme actuel de ces opérations (300.000 notices/an jusqu'en 1997 et
500.000 en 1998). En y consacrant 10 millions de francs en 1998 et 20 millions
de francs à partir de 1999,
l'objectif de suppression des catalogues
sur fiches peut être atteint en cinq ans.
c) Production et accès aux ressources électroniques
Plus
encore que les documents traditionnels, les ressources électroniques ont
vocation à circuler et à être consultées à
distance à travers un dispositif qui garantisse, en tant que de besoin,
le respect de la propriété intellectuelle et le paiement des
droits afférents.
Le module
WEBDOC
permet :
le signalement dans un catalogue collectif des documents
électroniques, qu'ils aient été numérisés
par les universités elles-mêmes ou que leurs droits d'accès
aient été acquis par l'ensemble des universités du
réseau ou par un consortium d'universités,
la consultation et le déchargement des documents pour les usagers
habilités.
Une politique de soutien à la production de ressources est en cours de
définition, notamment dans les domaines suivants :
numérisation des thèses et rapports de recherche,
numérisation de fonds de bibliothèques libres de droit,
édition de documents pédagogiques.
Cette politique d'informatisation des fonds documentaires des
bibliothèques universitaires ne doit cependant pas négliger un
élément essentiel à sa réussite :
la
nécessaire production d'outils de formation.
En effet, la
pléthore d'informations peut se révéler illusoire :
une information ne devient pertinente que si elle a été
authentifiée. A l'époque d'Internet, qui constitue une source
d'informations encore inconnue jusqu'alors mais qui peut aussi
déconcerter un utilisateur mal à l'aise devant une masse
d'informations brutes,
la bibliothèque universitaire doit jouer un
rôle de médiation
, par la sélection de sites Internet
par exemple,
mais également de formation à la bonne
utilisation de la documentation numérique .