2. Des efforts ont néanmoins été entrepris

Afin de réduire les incohérences de la politique documentaire des universités, des efforts ont été entrepris, d'une part, en matière de rationalisation des acquisitions documentaires et, d'autre part, relativement à la fourniture des documents.

La rationalisation des acquisitions documentaires passe essentiellement par le réseau des centres d'acquisition et de diffusion de l'information scientifique et technique (CADIST).

Les CADIST, dont l'inspiration est à rechercher outre-Rhin, ont été créés en 1980 et comprennent 19 centres - 12 en sciences humaines et 7 en sciences exactes et médicales - implantés dans 26 universités.

La documentation qu'ils acquièrent est essentiellement étrangère et tend à satisfaire les besoins de la recherche sur une base disciplinaire. Ainsi, en 1995, les CADIST ont acquis 24.860 livres, dont près de 90 % de livres étrangers. De même, ils ont enrichi les collections de 7.698 titres de périodiques, dont 92,8 % de titres étrangers. En 1995, leur dotation budgétaire spécifique s'élevait à 18,8 millions de francs (21,47 millions en 1997, soit une augmentation de 14,2 %) : ils ont consacré 30 % de cette dotation à l'achat de livres étrangers, 58,5 % pour les périodiques étrangers, et seulement 3,9 % pour les livres et périodiques français réunis. La hausse du coût des abonnements aux revues dans le domaine des sciences " dures "a été signalée par tous les professionnels que j'ai eu l'occasion de rencontrer, se lit dans les chiffres. En effet, alors que les CADIST achètent 43 % de périodiques consacrés aux sciences exactes, ces derniers représentent 76 % de la dépense totale consacrée à l'acquisition de périodiques.

L'université de Toulouse II - Le Mirail anime depuis 1991 le CADIST de langues, littératures et civilisations ibériques et ibéro-américaines. Ce CADIST est géré conjointement avec l'université de Bordeaux III : Toulouse est chargée de la couverture documentaire pour la péninsule ibérique et Bordeaux pour l'Amérique latine et l'Afrique lusophone.

Le CADIST de Toulouse est également pôle associé de la Bibliothèque Nationale de France, ce qui permet à l'université de renforcer plus spécialement ses collections dans des domaines comme la littérature ibérique (médiévale, du Siècle d'or et du XVIII ème siècle).

Ainsi, 11.000 ouvrages, 3.000 microformes, 700 abonnements de périodiques et 11 CD-Roms ont pu être acquis grâce au CADIST.

Une bibliothèque CADIST bénéficie en général d'une notoriété de niveau au moins national, et est prioritaire pour l'attribution de dotations budgétaires nouvelles comme pour la conduite d'opérations de modernisation, informatique notamment.

Les CADIST constituent un important moyen de mise en commun de la documentation universitaire à destination des enseignants-chercheurs comme des personnels des bibliothèques : la mise en réseau permet de pallier la dispersion documentaire.

Le prêt entre bibliothèques (PEB)
- qui constitue une activité importante des CADIST- permet de fournir des documents à telle ou telle bibliothèque universitaire qui n'en disposerait pas et représente également un instrument de rationalisation de l'offre documentaire. Le réseau est ici aussi le moyen utilisé pour relier des pôles documentaires très dispersés.

En 1995, pour la première fois, la progression de cette activité marque une pause, et le volume du trafic du prêt entre bibliothèques s'est quasiment maintenu au niveau de 1994. Le nombre de demandes émises par les bibliothèques universitaires et de grands établissements est passé de 610.893 à 601.004 (-1,6 % contre +2,9 % en 1994), et le nombre de demandes évolue de 730.186 à 729.648 (-0,07 % contre +1 % en 1994).

On note une croissance du trafic dans les établissements suivants :

- pour l'emprunt : Brest, Caen, Dijon, La Rochelle, Limoges, Metz, Nancy et Poitiers ;

- pour le prêt : Besançon, Lille III, Mulhouse, Nancy, Nice, Perpignan, Rennes I, la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Strasbourg I, la Sorbonne, la Bibliothèque d'art et d'archéologie, la Bibliothèque interuniversitaire de médecine et la bibliothèque interuniversitaire scientifique de Jussieu.

La fourniture de documents est nettement plus concentrée que la demande : les cinq plus gros prêteurs (Aix-Marseille II, Lyon I, Nancy, bibliothèque interuniversitaire de médecine et Paris XI) reçoivent 30,5 % des demandes, tandis que les cinq plus gros emprunteurs (Caen, Nancy, Nantes, Rennes I et Montpellier) envoient 22,7 % des demandes. A elles seules, la bibliothèque interuniversitaire de médecine et Lyon I reçoivent 17,7% des demandes. Par rapport à 1994, l'activité de prêt reste concentrée, mais le groupe des moyens prêteurs (entre 5.000 et 15.000 demandes reçues) gagne près de 7 % et celui des moyens emprunteurs (entre 5.000 et 15.000 demandes émises) se renforce en augmentant de 3 % par rapport au total des emprunts.


Prêt entre bibliothèques : répartition du trafic pour les bibliothèques universitaires et de grands établissements

Transactions

Nombre d'établissements

 

Emprunts

%

Prêts

%

Plus de 15.000

15

52,4

14

56,0

Entre 5.000 et 15.000

23

36,2

24

31,3

Moins de 5.000

54

11,4

54

12,7

Total

92

100

92

100

Une bibliothèque universitaire peut adhérer au réseau de prêt entre bibliothèques en signant une convention avec le ministère.

Il s'agit, sur le plan technique, d'une base de données gérant l'ensemble des demandes émises, d'une part, et des demandes reçues, d'autre part, par les bibliothèques. Le PEB, en effet, regroupe désormais des bibliothèques autres qu'universitaires.

Surtout, la politique documentaire des universités gagnera en cohérence grâce aux possibilités techniques induites par les nouvelles technologies.

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