2. Le Conseil supérieur des bibliothèques
Le
rapport Miquel évoquait
" la mise en place urgente d'un Conseil
supérieur des bibliothèques... chargé de prévoir,
de préparer et de suivre la mise en place des pôles et des
réseaux de communication, l'évaluation des coûts, des
fréquentations et des résultats, la répartition des
crédits correspondants et l'établissement de la carte des
bibliothèques ".
Une fois encore, le rapport Miquel donnait l'impulsion nécessaire
à la création du Conseil supérieur des
bibliothèques (CSB) institué par le décret
n° 89-778 du 23 octobre 1989, modifié par le décret
n° 93-720 du 29 mars 1993.
André Miquel, qui en fut le premier président, définit
dans un entretien au journal
Le Monde
du 25 juin 1990 le triple
rôle du CSB, un rôle
"
de conseil, de consultation
et de remontrance
"
.
Il
ajoutait
: "
le Conseil n'a aucun pouvoir, c'est le
gage de sa liberté future
"
.
L'article 2 du décret de 1989 dispose, en effet, que "
le
Conseil supérieur des bibliothèques est chargé
d'émettre des avis et des recommandations sur la situation et les
questions qui concernent les bibliothèques et les réseaux
documentaires. Il favorise la coordination des politiques documentaires
relevant de plusieurs ministres
".
Placé auprès des ministres de l'enseignement supérieur, de
la culture et de la recherche, le CSB comprend 21 membres : un
président et deux vice-présidents nommés par
arrêté du Premier ministre, et 18 membres se répartissant
ainsi : 6 membres proposés par le ministre de l'enseignement
supérieur, 6 autres membres proposés par le ministre de la
culture et 3 membres proposés par le ministre de la recherche, puis
3 élus locaux. Ils sont nommés pour une période de
trois ans, renouvelable une fois. Les nouveaux membres ont été
désignés par les arrêtés des 6 et 14 janvier 1997.
Contrairement à l'Inspection générale des
bibliothèques, qui est un service placé sous (double) tutelle
ministérielle,
le CSB peut être assimilé à une
autorité administrative indépendante
, l'article 4 du
décret de 1989 disposant que "
le CSB organise lui-même
ses travaux ; il... fixe le programme de ses activités
".
Mais il peut également être réuni par le président
à la demande des ministres concernés. C'est ainsi que,
sollicité par le ministre de la culture en février 1991, il
contribua à l'élaboration de la " Charte des
bibliothèques " adoptée en séance
plénière le 7 novembre 1991.
Le Conseil doit se réunir au moins 3 fois par an en séance
plénière, à quoi il faut ajouter les réunions des
groupes de travail.
Il rend public son rapport d'activité chaque année. En 1997,
l'accent est porté sur la nécessaire accélération
de la modernisation des bibliothèques universitaires, de leur politique
documentaire notamment, sur la mise en réseau des bibliothèques
et sur l'évolution de la profession de bibliothécaire.
Le Conseil devrait consacrer l'année 1998 à
réfléchir à trois principaux thèmes : la
formation et l'identité intellectuelle des bibliothécaires ;
le rapport entre les jeunes, la lecture et les bibliothèques ;
les bibliothèques d'art.
Deux remarques relatives au CSB peuvent être faites. D'une part, son
rapport, comme celui de l'IGB, mériterait d'être
systématiquement adressé aux présidents
d'université et aux directeurs des SCD. D'autre part, et surtout, le CSB
devrait être doté d'un véritable budget afin de lui donner
les moyens de son indépendance
.