3. Un secteur minier important et diversifié
Les
traces d'une activité minière très ancienne sont
nombreuses, en particulier dans l'Altaï qui était
réputé pour ses forgerons et dont les richesses en or et en
cuivre ont alimenté une orfèvrerie de qualité.
L'exploitation moderne a débuté au
XVIIIè siècle avec la première fonderie de cuivre
dans l'Altaï (1723). De nombreux gisements de plomb, zinc, cuivre, mais
aussi d'or et de charbon, sont mis en exploitation dès la
deuxième moitié du 19e siècle.
Le grand développement de l'industrie minière kazakhe date de la
période 1930-1940. Un programme intensif d'exploration amène
alors de nombreuses découvertes. On peut citer en 1928 le gisement de
cuivre de Kounrad, en 1933 les bauxites d'Arkalyk et en 1936 la chromite de
Kromtau. De 1940 à 1950, les grands gisements de fer et de
manganèse sont découverts, puis les gisements
polymétalliques. Les grands combinats se mettent en place :
Balkash, Djezkazgan, Leninogorsk et Oust Kamenogorsk. Les complexes
charbonniers de Karaganda et Ekibastuz se développent à la
même époque.
Aujourd'hui, conformément à la législation sur le
sous-sol,
toutes les ressources appartiennent à l'Etat, qui peut
accorder des autorisations d'exploitation.
Trois ministères
principaux sont impliqués dans la gestion des ressources
minières. Le Ministère de la Géologie et de la
Préservation des Ressources Naturelles (MinGeo) s'occupe surtout des
études géologiques, de la diffusion des informations et de
l'attribution des licences. Le Ministère de l'Industrie et du Commerce
est en charge du secteur mines et métallurgie. Le Ministère de
l'Energie et du Charbon supervise, notamment, les problèmes d'uranium.
D'autres ministères interviennent à des degrés moindres :
Construction, Ecologie, Economie, Finances, Justice. Ils sont surtout
consultés au moment de la signature des accords d'exploitation. Le
Comité d'Etat pour la propriété (GKI) est responsable des
privatisations.
L'industrie minière du Kazakhstan se caractérise d'abord par
un potentiel et une diversité remarquables
. Le Kazakhstan jouait
d'ailleurs un rôle essentiel dans l'économie de l'ex-URSS,
occupant le premier rang pour la production de chrome et de métaux de
base, mais aussi de nombreux métaux plus rares. Cependant, cette
industrie doit aujourd'hui faire face à des problèmes
grandissants : désorganisation des circuits d'approvisionnement, absence
de fonds de roulement, manque d'investissements pour développer de
nouvelles réserves, problèmes d'environnement, etc... Aussi les
usines de cuivre, plomb ou zinc sont-elles très loin de fonctionner
à leur capacité nominale.
RÉSERVES ET PRODUCTION DES PRINCIPAUX MINERAIS
AU
KAZAKHSTAN EN 1994
(Part en % - Rang dans l'ex-URSS)
|
Réserves |
Production |
||
|
Part en % |
Rang dans l'ex-URSS |
Part en % |
Rang dans l'ex-URSS |
Fer |
10 |
3 |
8 |
3 |
Manganèse |
14 |
2 |
2 |
3 |
Chrome |
99 |
1 |
100 |
1 |
Cuivre |
29,9 |
2 |
30 |
2 |
Plomb |
38 |
1 |
64 |
1 |
Zinc |
35 |
2 |
56 |
1 |
Bauxite |
22 |
2 |
36 |
2 |
Tungstène |
54 |
1 |
4 |
3 |
Etain |
2 |
3 |
2 |
2 |
Charbon |
12 |
3 |
19 |
3 |
Molybdène |
29 |
2 |
5 |
4 |
Phosphorites |
65 |
1 |
65 |
1 |
Pétrole |
8 |
2 |
4 |
2 |
Les
dernières statistiques officielles publiées datent de 1994.
Source : Ministère des affaires étrangères.
La part de
la production d'or
du Kazakhstan dans celle de l'URSS
s'élevait à environ 7 % en 1989, correspondant à
20 tonnes d'or par an. Selon le ministère de la géologie et
de la protection du sous-sol, le pays compte 196 gisements
aurifères. Parmi eux, 126 sont des gîtes primaires, 47 des
gisements polymétalliques (35,3 % des réserves d'or
explorées) et 23 gisements alluvionnaires (0,5 % des
réserves explorées).
Ces gisements sont recensés dans sept régions différentes,
la teneur des minerais en or étant de 7,5 gramme par tonne en
moyenne.
Ce secteur exigeant des investissements importants, le gouvernement a recours
à des compétences et à des fonds étrangers. La
première licence pour l'exploitation et l'extraction de l'or et des
diamants sur le territoire du Kazakhstan a été attribuée
à la société mixte Altyn-Tas, comprenant des capitaux
australiens. Depuis l'indépendance, les autorités ont
décidé de moderniser l'industrie de l'or et prioritairement
certains centres industriels. L'activité d'importation et d'exportation
de métaux précieux est réservée à la Banque
centrale du Kazakhstan.
En ce qui concerne
le cuivre
, le pays contribue pour 4,4 %
à la production mondiale. Le minerai est traité dans
différents combinats. Le cuivre, notamment rencontré dans l'Est
du pays, représente 27 % du total des exportations du pays.
Il est avec l'Afrique du sud, le principal producteur mondial de
chrome
. Le Kazakhstan possède 95 % des réserves de chrome
de l'ensemble de la CEI. Selon le ministère de la géologie, il
existe plus de 30 gisements actuellement en exploitation, dont les teneurs
en minerai varient de 43 à 53 %. Les principaux gisements de chrome
connus se trouvent à Khromtaou (Combinat Donskoï) dans l'oblast
d'Aktiubinsk. Afin de lutter contre le dumping à l'échelle
internationale, le Kazakhstan et l'Afrique du sud ont essayé de
coordonner leurs politiques de prix depuis 1993. En 1992, la production a
été de 3,6 millions de tonnes et les exportations de
700.000 tonnes.
S'ajoutent à ce potentiel près de 40 gisements de
nickel
qui sont actuellement en exploitation dans les parties Nord et
Nord-Est du Kazakhstan, ainsi que 21 gisements de titane dans le Nord du
Kazakhstan et des gisements de bauxites.
Par ailleurs, le Kazakhstan central recèle également des
gisements dont les teneurs en
plomb
varient de 1,5 à 15 %
et, en
zinc,
de 1 à 10 %. Les métaux associés
sont très variés (argent, cadmium, baryum, cuivre, mercure,
indium, gallium, germanium, sélénium et tellure). Les
exportations représentent en moyenne 73.000 tonnes de zinc et
56.000 tonnes de plomb par an.
De plus, le Kazakhstan possède d'importants gisements en
étain
dont la principale production est le tungstène ou le
tantale.
Le pays détient, en outre, 8 % des réserves mondiales de
minerai de
fer
et 17 % des réserves de
manganèse
de la CEI.
Ce pays est, de plus, réputé posséder d'importantes
réserves en
uranium,
estimées à 65 % du total
des réserves de l'ex-URSS avec 42 sites d'extraction.
Il existait du temps de l'URSS trois unités utilisant l'uranium :
l'usine de Kazkor (Aktaou), l'usine de Tsélinii (Stépnogorsk) et
le combinat d'Oulbinskii. Le minerai ainsi concentré était
exporté en Russie pour y être enrichi. Le combinat d'Oulbinskii
fabriquait ensuite, à partir de l'uranium enrichi, des pastilles
utilisables par des centrales nucléaires civiles de type
" russe ". Cet usine, ainsi que l'unité de concentration de
Tsélinii, continue de fonctionner.
Enfin, le Kazakhstan recèle un grand nombre de
terres rares
telles que cérium, néodyme, holmium, ytterbium et lutécium
dont les gisements sont associés aux différents métaux
(niobium, zircon, tantale et barytine). Il est également l'un des deux
seuls producteurs de béryllium raffiné au monde avec son usine
métallurgique d'Oust-Kaménogorsk, l'autre étant la
société américaine Brushwellman. En 1993, le Kazakhstan a
baissé de 25 % les prix de vente afin d'augmenter ses exportations.