3. Les perspectives d'avenir
Le
programme de sauvetage de la mer d'Aral concerne avant tout les populations de
la région
. Il est en effet impératif d'améliorer leur
approvisionnement en eau potable, ce qui nécessite la construction d'un
réseau adapté d'aqueducs, de stations d'épuration et de
désalinisation des eaux usées. Dans le même temps il est
urgent de mettre en place un programme pour améliorer la situation
sanitaire.
Pour la suite,
la stabilisation puis la remontée des eaux est
intimement liée à une reconversion de l'économie
régionale
. Quatre conditions sont nécessaires : arrêter
toute extension des périmètres irrigués (c'est en principe
le cas depuis 1990). Les surfaces cultivées en coton et en riz
s'imposent (or, le coton constitue une denrée exportable de
première importance, plus facile à transporter que les fruits et
légumes) ; accélérer le programme de reconstruction des
canaux afin de diminuer les pertes en ligne ; introduire des pratiques
culturales modernes, plus économes en eau.
La réalisation d'un tel programme nécessite
préalablement la mise à disposition de moyen de financement et la
mise en place d'une autorité en mesure d'assurer la
direction des
opérations
. Si l'on a admis, au moins dans les textes, le principe
d'une participation de toute la CEI ainsi que celui d'une aide internationale,
il se heurte aux conflits internes à la région à propos du
partage des eaux au Ferghana, sur le moyen Amou Daria et dans son delta, ainsi
que celui des eaux du Syr Daria. Dans l'attente de solutions concertées,
le niveau de l'Aral poursuit sa baisse dramatique.