II. UNE RÉGION EN PROIE AUX CONVOITISES
Hormis
la Russie -"incontournable " pour un certain temps, mais dont l'attrait
pour l'Asie centrale se réduit-, on peut distinguer
quatre
catégories d'Etats particulièrement attirés par la
région
: la Turquie, les Etats musulmans voisins, l'Occident et le
groupe des pays d'Extrême-Orient et l'Asie du Sud. L'attrait de ces Etats
pour la région croît chaque jour davantage. Mais les
résultats qu'ils obtiennent font l'objet d'appréciations
contradictoires.
Signalons, afin de compléter ce panorama que l'Etat d'Israël a
effectué depuis l'indépendance une percée remarquée
dans la région.
A. LA TURQUIE
La
Turquie
est un modèle d'Etat laïque qui est
régulièrement invoqué. Les Ouzbèks principalement,
mais aussi les Turkmènes, ont fondé beaucoup d'espoir sur la
coopération avec Ankara, qui leur apparaît comme une fenêtre
sur l'Europe. Partenaire de tous les espoirs pour les républiques d'Asie
centrale, la Turquie ne paraît pas avoir répondu à toutes
leurs attentes.
La Turquie est assurément présente dans la région. Il
existe, en Turquie, un quasi ministère de la coopération (TYKA)
qui se charge de la coopération officielle, tandis que le secteur
privé a investi massivement dans des créneaux où,
aujourd'hui, la Turquie prédomine : bâtiment, consultance,
informatique, transport, éducation -notamment religieuse-, formation
supérieure, hôtellerie, tourisme...
Mais la Turquie a déçu par ses trop modestes capacités
d'investissements qui sont, en dehors du secteur hôtelier, relativement
faibles. En outre, le sentiment de supériorité affiché par
les responsables Turcs dans leurs contacts avec leurs interlocuteurs d'Asie
Centrale a été mal perçu par ceux-ci, qui n'entendent
nullement placer leurs pays sous protectorat turc.
Si les grandes sociétés occidentales ne
" sous-traitent " pas aux Turcs leur pénétration du
marché centre-asiatique, Ankara est néanmoins
considérée, notamment par les Américains, comme un relais
utile susceptible de favoriser la promotion des intérêts
américains dans la région.
Revenue de ses ambitions, la Turquie joue un rôle discret mais
significatif et de long terme. Elle souhaite inscrire son influence dans la
durée et mise notamment sur les contacts avec les petites et moyennes
entreprises.