Audition d'André-Jean-Marc LOECHEL |
(Education nationale)
Laboratoire de recherche des Musées de France
Résumé : De la masse considérable d'informations numérisées dans le domaine culturel, on ne trouve aujourd'hui nul écho sur Internet. Les universitaires et les chercheurs qui auraient tant besoin de ce matériau se heurtent à la culture administrative française. N'a toujours pas pu être réalisée d'expérimentation grandeur nature d'une telle réponse aux besoins de l'éducation et de la formation ; est-il vraiment pensable de priver ainsi nos enfants de cette opportunité fantastique d'accéder au monde de l'art et du patrimoine ! Pour de nombreux concitoyens aujourd'hui, on peut presque parler de « détournement de patrimoine ». Il conviendrait de créer des sortes de petits laboratoires qui regrouperaient des enseignants et leur permettraient d'expérimenter des produits interactifs multimedia éducatifs. Nus avons à ce jour un vrai problème culturel face à l'utilisation des nouvelles technologies.
1. Lorsqu'a été lancée une politique de numérisation du patrimoine , il s'est agi de numériser une masse considérable d'informations, que l'on ne retrouve aujourd'hui nullement sur Internet . Les universitaires et enseignants - que l'on pourrait pourtant considérer comme destinataires premiers d'une telle documentation, se à la culture administrative française , sans équivalent ailleurs ou presque ; or, comment peut-on priver ainsi nos enfants, ceux des banlieues défavorisées et tous les autres, les chercheurs et universitaires de toutes disciplines, de cette opportunité fantastique d'accéder à une telle documentation.Il y a là un phénomène tout à fait inadmissible ; certains n'hésitent guère à parler de « détournement de patrimoine » ;
2. Il faudrait expérimenter des sortes de petits laboratoires qui permettraient aux enseignants d'expérimenter des produits interactifs multimedia éducatifs ; on ne tient en effet jamais compte de l'enseignant dans ce genre de situation : non par souci de préservation de pouvoirs mais uniquement parce que le contexte veut que les administrations du Patrimoine soient terriblement conservatrices ; or, de nombreux enseignants accepteraient de réfléchir, de participer à une telle réflexion, autour par exemple de l'utilisation de l'image virtuelle.
3. Il est plus qu'urgent, pour nos enseignants, qui souvent ne connaissent pas les potentialités pédagogiques offertes par les nouvelles technologies, et qui seraient prêts àoeuvrer sur ce terrain, de leur offrir des structures appropriées au sein desquelles ils pourraient travailler sur les contenus, etc...
4. Il faut qu'on arrive à faire passer le message de l'intérêt des nouvelles technologies de l'information et de la communication ; car il n'y a aucun doute que nous sommes en présence d' un vrai problème culturel , au sein également de l'Université où chacun est habitué à son individualisme, à son propre magistère. Il n'y a que les nouvelles générations qui feront passer ce message ou ce sera, peut-être, un mouvement de fond qui l'imposera.