B. DES RELATIONS POLITIQUES ET ÉCONOMIQUES ENCORE TRÈS MODESTES
La permanence du fait francophone en Albanie a créé des attentes qui ne se trouvent pas satisfaites par la modestie des relations politiques et économiques.
1. Des relations politiques limitées
Les
contacts de haut niveau
entre responsables
politiques français et albanais
ont jusqu'à présent
été limités
.
Après les visites en France du Premier ministre M. Meksi en 1994, du
Président Berisha en 1996 et de plusieurs ministres du
précédent gouvernement, le nouveau Président de la
République, M. Meidani, a rencontré le Président Chirac
à Strasbourg, en marge du sommet du Conseil de l'Europe le 11 octobre
1997. Le nouveau Premier ministre, M. Nano, a également rencontré
le Premier ministre français à l'occasion d'une visite
privée au mois d'octobre.
Parallèlement, la seule visite d'un ministre français en Albanie
est celle du ministre des affaires européennes, en 1993. Plus
récemment,
le Président du Sénat
s'était
rendu à Tirana et avait remis au président Berisha un message du
Chef de l'Etat évoquant notamment l'appui de la France pour le
rapprochement entre l'Albanie et l'Union européenne, l'octroi d'une aide
alimentaire et l'accord de principe des autorités françaises pour
la restitution à l'Albanie du stock d'or, d'une valeur de 150 millions
de F, qui avait été saisi par l'Allemagne durant la seconde
guerre mondiale et dont notre pays assurait la conservation avec le Royaume-Uni
et les Etats-Unis.
En ce qui concerne les contacts techniques, plusieurs commissions mixtes
relatives à la coopération culturelle, scientifique et technique,
à la coopération militaire et à la justice ont
commencé à se réunir.
La
coopération administrative
a essentiellement concerné
l'organisation des pouvoirs locaux, inspirée du modèle
français. En matière de santé, la coopération porte
sur la formation médicale et l'équipement sanitaire. La
coopération agricole
est elle aussi très active, surtout
dans la région de Korça et comporte des actions en direction du
réseau hydraulique, de la formation, de la recherche agronomique et de
l'élevage.
La
coopération en matière de police
concerne la formation
au contrôle de l'immigration et à la détection des faux
documents. Elle est renforcée par la présence française
à la tête de l'Elément multinational du conseil en
matière de police mis en place par l'UEO.
La forte tradition francophone de l'Albanie, notamment au sein des
élites, et l'action particulièrement appréciée du
contingent français lors de l'opération Alba, créent un
terrain très favorable au développement de bonnes relations
bilatérales
, ce que traduit mal la fréquence, encore
très modeste, des visites et contacts entre autorités politiques
des deux pays. Il importe de
ne pas décevoir les attentes
fortes
de l'Albanie à l'égard de notre pays.