2. Un effort financier insuffisant
En regard de cette permanence remarquable du fait
francophone,
les moyens dévolus à notre coopération culturelle,
scientifique et technique paraissent très modestes pour ne pas dire
très insuffisants
, l'ouverture de l'Albanie à
l'extérieur risquant paradoxalement de réduire la place du
français, préservée durant les années d'isolement.
Les crédits d'intervention
au titre de la coopération
culturelle, scientifique et technique
n'ont cessé de se
réduire
, passant de 8,1 millions de F en 1994 à 5,8
millions de F en 1995, 5,6 millions de F en 1996 puis 4,1 millions de F en
1997.
Cette
évolution très défavorable
résulte
à la fois du contexte budgétaire général mais aussi
de mesures de régulation qui ont affecté de manière plus
sévère les actions de coopération avec l'Albanie. Il est
vrai que dans les années qui ont suivi l'accession de l'Albanie à
la démocratie, celle-ci était relativement
privilégiée, avec une aide par habitant des plus
élevée pour la région. En effet, au financement de bourses
de longue durée qui constituait la totalité de l'enveloppe de
coopération sous le régime communiste et qui a été
maintenu après 1991, s'ajoutait la prise en charge d'actions nouvelles.
L'évolution des crédits depuis 1994 a ramené l'Albanie
à un niveau comparable à celui d'autres pays de la région
dans lesquels, cependant, on ne retrouve pas une aussi forte position du
français Cette orientation ne paraît donc pas opportune dans un
pays où le fait francophone constitue une réalité trop
ignorée.
L'enveloppe spécifiquement consacrée à la
coopération linguistique en 1996 est de l'ordre de 1,4 million de F.
Elle est consacrée à l'octroi de bourses pour des
professeurs-formateurs, à l'opération "français
précoce" dans l'enseignement primaire, à la diffusion de livres
dans les lycées, à la mise en place de cours de français
de spécialité et au soutien aux établissements enseignant
le français