B. LES COÛTS DES AUTRES MISSIONS D'INTÉRÊT GÉNÉRAL CONFIÉES À LA POSTE SONT MAL COMPENSÉES

Chacun s'accorde à penser que les services de La Poste au titre du transport de la presse ou de la gestion sociale de ses guichets financiers sont irremplaçables. Mais, en revanche, peu se soucient du financement, des surcoûts que lui qu'occasionnent ces missions d'intérêt général.

1. Le coût de la distribution de la presse pour La Poste

Le chiffrage du coût du service public du transport et de la distribution de la presse constitue un sujet de controverses endémiques entre La Poste et les éditeurs. Aussi, avant l'ouverture des travaux de la table ronde Presse-Etat-Poste une évaluation a-t-elle été demandée par le Gouvernement aux Inspections générales des Finances et des Postes et Télécommunications. Cette étude, réalisée sur la base des flux de courrier acheminés par La Poste en 1993 opère une révision à la hausse des estimations initiales.

a) Une estimation initiale calculée en fonction du coût moyen

En 1993, La Poste estimait qu'en volume, la presse représentait 9,05 % du trafic courrier .

Elle considérait, sur la base du coût moyen, que cette activité représentait, en valeur 10,3 % des charges courrier, soit un coût de 6,39 milliards de francs . L'essentiel de cette somme correspondait à l'acheminement de la presse intérieure (presse-éditeur et presse associative) pour un montant évalué à 6,02 milliards de francs , le solde résultant de l'acheminement des périodiques au titre du régime international à l'export s'élevant à 58 millions de francs.

b) Une estimation critiquée par les partisans d'une évaluation au coût marginal

Les éditeurs de presse estiment, quant à eux, qu'il est nécessaire de procéder à une évaluation sur la base du coût marginal. Celle-ci revient à ne prendre en compte que le coût supplémentaire provoqué par la distribution de la presse dans la mesure où La Poste distribue, à titre principal, d'autres produits.

La thèse selon laquelle il convient de recourir à un calcul au coût marginal repose également sur le fait que lorsque la presse, parce qu'elle développe la livraison par portage, recourt moins à La Poste les charges de structure de l'opérateur public n'en diminuent pas pour autant . En conséquence, les éditeurs de presse considèrent comme inéquitable de se voir imputer, sur la base du coût moyen, une partie d'une charge dont ils estiment n'être pas responsables et qui subsiste qu'ils aient ou non recours à La Poste.

Le coût marginal au titre du transport et de la distribution de la presse, évalué en intégrant la part des charges de personnel dans les charges opérationnelles du réseau, ainsi que la totalité des frais de transport (soit respectivement 3,3 et 0,5 milliards de francs) est estimé à 3,8 milliards de francs pour 1993 , soit environ 4,14 milliards de francs en 1996 .

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