B. LA POSTE ET LES ENTREPRISES : UNE INTERDÉPENDANCE VITALE POUR CHAQUE PARTIE
Il est loin le temps où l'essentiel de l'activité postale provenait des lettres adressées par les particuliers ! L'acheminement de la carte postale de " tante Adèle " ne constitue plus le coeur du métier de notre opérateur postal. Beaucoup peuvent être surpris mais -nous le verrons plus avant- les chiffres le prouvent : hors les entreprises, il n'y a pas d'avenir pour les métiers du courrier ! Cependant, sans La Poste, nombre d'entreprises ne pourraient exercer leur activité. Entre La Poste et les entreprises une interdépendance mutuellement bénéfique n'a donc cessé de se resserrer au cours des dernières années. A tel point qu'aujourd'hui, si cette relation était rompue par l'une des parties, cela causerait beaucoup de tort à l'autre et à l'ensemble de l'économie.
1. L'activité courrier de La Poste est de plus en plus concentrée sur un nombre réduit de clients importants
La Poste est aujourd'hui une entreprise qui travaille
principalement au service des entreprises.
Elle joue, bien entendu, un rôle essentiel vis à vis des
artisans
et des
petites et moyennes entreprises
, notamment en
zone rurale. Les uns et les autres n'ont souvent pas d'autre alternative que
ses services pour leurs échanges de courrier ou de colis.
Cependant, son chiffre d'affaires est de plus en plus concentré sur un
nombre réduit de gros clients.
En effet, sur une activité " courrier " de quelque
66 milliards de francs, le "
courrier contractuel en
nombre
" -qui émane des plus gros clients de La Poste-
représente à lui seul 21 milliards de francs,
gérés dans le cadre de
320 contrats commerciaux.
Sur ce total, la vente par correspondance (
VPC
) représente,
à elle seule,
6 milliards de francs
de chiffre d'affaires ;
les banques : 6,5 milliards
;
les assureurs
,
facturiers
et sociétés de crédit à la
consommation
: 2,6 milliards.
Au total, les
86 premiers clients
appartenant aux " grands
comptes " de La Poste
représentent à eux seuls 18
milliards de francs
de son chiffre d'affaires
, soit le tiers du chiffre
d'affaires du courrier et le cinquième du chiffre d'affaires total du
groupe.
A cela s'ajoute le fait que ces entreprises, banques, assureurs et surtout
vendeurs par correspondance suscitent un
flux important de courrier
induit.
Actuellement, 60 % des commandes de la VPC lui sont encore
adressées par écrit, ce pourcentage étant encore plus
élevé quand les commandes émanent de personnes
âgées.
Un envoi de prospection facturé 1,68 franc par La Poste induit pour
cette dernière près de 16,8 francs de chiffre d'affaires en
moyenne, c'est-à-dire dix fois plus que la somme initiale, du fait des
commandes et courriers qui s'ensuivent. En effet, un client qui a
commandé un produit reste, en moyenne, au moins deux ans dans les
fichiers des entreprises de VPC. Le prix des envois que lui adressent
régulièrement ces dernières avoisine 400 francs par
an, soit en moyenne environ 40 francs de chiffre d'affaires pour La Poste.
L'élasticité-prix de la demande d'envoi de produits issus de la
VPC par rapport au tarif postal est donc un élément essentiel
à la détermination des tarifs postaux.
La Poste peut par conséquent difficilement se passer de la
clientèle des entreprises de vente par correspondance, dont
l'activité représente, directement ou indirectement, 9 % de
son chiffre d'affaires dans le courrier.