2. Elle ne pourra persévérer que si toutes les forces vives de La Poste se mobilisent
La France n'avait qu'un joker. Elle l'a joué. Elle a
gagné. Mais soyons clairs : elle a gagné cinq ans, ni plus ni
moins, c'est-à-dire un répit. C'est beaucoup et c'est peu
à la fois : beaucoup, parce que sans lui, ce n'est pas 50 % du
chiffre d'affaires courrier de La Poste qui aurait été soumis
à la concurrence en 1998, mais les deux tiers ; peu, dans la mesure
où la contraction du monopole se poursuivra. Avec une ouverture au
marché du publipostage et du courrier transfrontalier plus que probable
en 2003, c'est alors 67 % du chiffre d'affaires courrier qui ne pourra
plus être protégé par le monopole.
Si La Poste et les postiers comprennent qu'il y va de leur avenir ; s'ils
mettent le répit obtenu à profit pour poursuivre les adaptations
nécessaires ; s'ils font que l'entreprise devienne suffisamment
dynamique et compétitive pour pouvoir affronter sans complexe la
concurrence qui ne manquera pas d'aller croissant ; s'ils réalisent
qu'ils n'ont pas de temps à perdre : alors, la collectivité
ne pourra hésiter à s'engager à leurs côtés.
En revanche, s'ils excipent de leurs droits en oubliant leurs devoirs ;
s'ils s'appuient sur les efforts des contribuables pour financer leurs
retraites mais que dans le même temps ils interdisent -par des blocages
du réseau- à ceux qui les aident, de recevoir leur courrier et
leurs colis, si de ce fait, ils menacent leur emplois. Alors là le lien
affectif historique entre les postiers et le pays sera entamé. Postiers,
en définitive, votre avenir vous appartient ! Vous en avez la
responsabilité : n'hésitez pas ; assumez-la !