IV. TENDANCES DES FINANCES PUBLIQUES
Un modèle macroéconomique tel que le
modèle MOSAÏQUE ne donne qu'une vision globale des finances
publiques : évolution de l'ensemble des dépenses des
administrations publiques, évolution des grandes catégories de
recettes et, enfin, évolution du besoin de financement de l'ensemble des
administrations publiques.
Toutefois, les experts de l'OFCE se sont attachés à en tirer un
maximum d'indications, notamment sur les questions suivantes :
- Comment la contrainte générale de redressement des finances
publiques peut-elle s'appliquer aux diverses institutions publiques (Etat,
Sécurité sociale et collectivités locales en
particulier) ? Les experts sont ainsi conduits à avancer leurs
propres hypothèses
sur l'évolution
à moyen
terme
des dépenses de l'Etat, ainsi que sur celles des prestations
sociales ;
- Quelle est l'
incidence
des évolutions
macroéconomiques
sur les
finances publiques
? Quelles
sont en particulier les conditions d'un
équilibre des finances
sociales
?
- Quelle est l'évolution du
besoin de financement
des
administrations publiques et celle de la
dette publique
qui en
résulte ?
A. L'ÉVOLUTION DES DÉPENSES DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
La projection repose sur l'hypothèse d'un ralentissement général des dépenses des administrations publiques. Celui-ci apparaît dans le tableau ci-dessous.
ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE L'ENSEMBLE
DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
(déflatées par le prix du PIB total)
|
1990-1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999-2001 |
ENSEMBLE DES DÉPENSES
en francs 1980 |
|
|
|
|
|
dont :
- Masse salariale - Consommations intermédiaires - Investissements - Prestations sociales |
2,8
|
1,1
|
1,5
|
1,9
|
2,0
|
Les dépenses de l'ensemble des administrations
publiques augmenteraient de 1,3 % en francs constants en 1997. Sur la
période de projection (1996-2001), la progression des dépenses
serait limitée à 1,4 % par an en francs constants, à
comparer à l'augmentation de 2,9 % constatée sur la
période 1990-1995.
Les hypothèses par grandes
catégories
de dépenses
sont détaillées ci-après.
1. La masse salariale
En ce qui concerne les
effectifs
des administrations
publiques, la projection retient l'hypothèse d'une
baisse de
5.000
par an des effectifs de l'
Etat
(civils et militaires pris
globalement). Les effectifs des
collectivités locales
, hors
Contrats Emplois Solidarité (CES) augmenteraient de 5.000 par an (contre
13.000 par an en moyenne de 1990 à 1995). Les effectifs des organismes
de Sécurité sociale enfin seraient stables (au lieu d'une
augmentation de 4.000 par an entre 1990 et 1995).
Au total, le niveau de l'emploi public, hors CES, serait donc stable à
moyen terme.
Le pouvoir d'achat de l'
indice
brut des traitements de la fonction
publique progresserait de 0,5 % en 1997 (après une baisse de 0,3 %
en 1996), de 0,7 % en 1998 et de 0,5 % par an en moyenne sur les
années 1999 et 2001. Au total, sur la période 1996-2001, sa
progression serait de 0,4 % par an en moyenne. Enfin, le salaire moyen
dans la fonction publique serait affecté d'une dérive
tendancielle, correspondant au
" glissement-vieillesse-technicité ", de 1 % par an.
Au total, la masse salariale publique augmenterait de 1,5 % en francs
constants en 1997 et, en moyenne, de
1,8 % par an
de 1996 à
2001 (contre 2,8 % par an de 1990 à 1995).