III. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS MACROÉCONOMIQUES
Comme on l'a annoncé dans la première partie de
la note, la projection est présentée sous la forme de
deux scénarios alternatifs :
- le scénario 1
résulte du fonctionnement
"spontané " du modèle, ce qui signifie notamment que dans ce
scénario les effets de la
baisse des taux d'intérêt
-
dont la projection fait l'hypothèse- sont
limités ;
- le scénario 2
simule des effets
plus sensibles
de la
baisse des taux d'intérêt à la fois sur l'investissement
des entreprises (via une hausse de leur profitabilité) et sur la
consommation des ménages (via une baisse du taux d'épargne),
à l'instar de ce qu'on l'observe chez la plupart de nos
partenaires ; ce scénario de stimulation de l'activité par
la baisse des taux d'intérêt permet ainsi à la croissance
de l'économie française de se rapprocher, à partir de
1998, de celle de ses partenaires.
A. LES MÉNAGES
Le tableau ci-dessous résume les caractéristiques du compte des ménages dans la projection.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉVOLUTION
DU COMPTE DES MÉNAGES
|
SCÉNARIO 1 |
SCÉNARIO 2 |
||||||
|
1996 |
1997 |
1998 |
1999-2001* |
1996 |
1997 |
1998 |
1999-2001* |
EVOLUTION EN POUVOIR D'ACHAT
(en %)
- Masse salariale - Prestations sociales - Revenu disponible brut |
|
|
|
|
|
|
|
|
CONSOMMATION DES MÉNAGES
(en % et en volume
TAUX D'ÉPARGNE DES MÉNAGES (en points) |
2,6
|
1,2
|
1,6
|
1,6
|
2,6
|
1,2
|
1,9
|
1,7
|
Le
pouvoir d'achat du salaire par tête
(secteur
privé) progresserait très
faiblement :
0,1 % par
an, moyenne entre 1996 et 2001. Son évolution serait même
négative en 1997 : - 0,2 %, avant de se redresser
légèrement par la suite. Deux facteurs sont à l'origine,
en projection, de cette évolution :
- le
niveau du chômage
qui pèse sur les revendications
salariales et
freine
l'évolution du salaire
horaire
22(
*
)
;
- l'hypothèse d'une poursuite du développement du travail
à temps partiel qui se traduit par une baisse de la
durée
globale du
travail
; le salaire moyen
par tête
progresse ainsi encore plus lentement que le salaire horaire.
Compte tenu de l'augmentation de l'emploi, la masse salariale progresse plus
vite que le salaire par tête et contribue à l'augmentation du
revenu disponible brut (cf.
tableau
ci-après). Malgré leur
ralentissement, dont la projection retient l'hypothèse, les prestations
sociales contribuent de manière significative à la croissance du
revenu des ménages (pour un demi point par an en moyenne), alors qu'en
sens inverse, l'
augmentation des prélèvements,
inscrite
dans la projection pour équilibrer les comptes sociaux, freine son
augmentation.
CONTRIBUTIONS A
LA
CROISSANCE DU POUVOIR D'ACHAT DU REVENU
DES MÉNAGES
|
|||||
MOYENNES ANNUELLES EN POINT DE POURCENTAGE |
1996 |
1997 |
1998 |
1999-2001 * |
|
Revenu disponible brut
|
- 0,1
|
1,5
|
1,4
|
1,4
|
|
* Contribution moyenne sur la période. |
L'évolution de la
consommation des ménages
dépend, outre la progression du revenu disponible brut qui vient
d'être décrite, de celle du
taux d'épargne
.
Le
scénario 1
retient pour 1997 l'hypothèse d'une
stabilisation du taux d'épargne à son niveau atteint en 1996
(soit 12,1 %), puis par la suite celle d'une très
légère remontée. On n'a pas prolongé en projection
la forte tendance à la baisse (plus de deux points) du taux
d'épargne intervenue entre 1995 et 1996, dans la mesure où
celui-ci a ainsi rejoint un niveau conforme aux estimations données par
le modèle
23(
*
)
.
Par conséquent, en projection, la consommation des ménages
évolue dans ce
scénario 1
sensiblement comme le
revenu des ménages : 1,2 % en 1997, puis 1,6 % par an en
moyenne par la suite.
Dans le
scénario 2,
les auteurs de la projection ont retenu
l'hypothèse que la baisse des taux d'intérêt pourrait,
à l'instar de ce que l'on constate chez la plupart de nos partenaires
(et en particulier en Allemagne), diminuer l'attrait des placements financiers
et encourager l'endettement, ce qui se traduirait par une nouvelle baisse du
taux d'épargne (de 0,2 point entre 1997 et 1998) et un
surcroît de consommation ; celle-ci serait ainsi
légèrement plus dynamique que dans le
scénario 1
(1,8 % par an en moyenne à partir de 1998
contre 1,6 % dans le scénario 1).