C. LA DEMANDE DES ENTREPRISES
1. Les biens intermédiaires
En raison de la reconstitution des stocks et d'un d'effet de rattrapage
après le ralentissement de l'activité dans les industries de
biens intermédiaires en 1995, la demande de biens intermédiaires
comme l'emballage, le verre, les produits plastiques et la papeterie, serait
relativement soutenue sur la période 1996-2001. Du fait de la
mondialisation des marchés, ces secteurs seraient toutefois de plus en
plus sujets à des
cycles conjoncturels
de grande ampleur.
2. L'investissement des entreprises
La hausse de l'investissement productif bénéficierait surtout
aux services aux entreprises
L'accélération de la croissance et de l'investissement (+3,6% par
an en moyenne sur la période 1997-2001 dans la projection de l'OFCE)
bénéficierait aux secteurs des biens d'investissements, notamment
aux secteurs de l'équipement électrique et de
l'électronique industrielle.
Cependant, les experts du BIPE soulignent qu'en dépit du recul de
près d'un tiers de l'investissement industriel entre 1990 et 1993, le
taux d'utilisation des capacités de production demeure proche de sa
moyenne historique, la durée de vie des équipements industriels
aurait augmenté (les investissements effectués par les
entreprises lors des années 1986-1990 ne seraient donc pas
entièrement à renouveler), enfin les
comportements
des
entreprises en matières
d'investissement auraient changé
:
au renouvellement périodique de l'intégralité de leur
outil de production, elles préféreraient désormais une
modernisation diffuse
.
Ces évolutions auraient deux conséquences premières. En
premier lieu, le
cycle de l'investissement
serait notablement
lissé, c'est-à-dire que les phases de croissance ou de
décroissance de l'investissement seraient désormais plus
progressives : la reprise de l'investissement à partir de 1997 pourrait
dès lors être moins dynamique qu'escompté. En second lieu,
la reprise profiterait surtout aux investissements
" immatériels ", donc aux secteurs des
services aux
entreprises
(services de maintenance, services informatiques et
logistiques, activités d'ingénierie, publicité, conseil
aux entreprises, etc.), qui continueraient d'être très fortement
créateurs
d'emplois
.
Perspectives
d'activité
|
|||
|
Production(en milliards de francs) |
Taux de croissance annuel en francs constants sur la période (en %) |
|
|
en 1995 |
1992-1995 |
1996-2001 |
Location de véhicules automobiles |
19,6 |
2,3 |
5,7 |
Travail temporaire |
62,8 |
- 2,0 |
4,9 |
Cabinets de conseil |
63,1 |
2,6 |
4,8 |
Ingénierie, études et contrôles techniques |
107,4 |
1,7 |
3,7 |
Activités comptables |
51,3 |
1,1 |
3,5 |
Maintenance industrielle (sous traitance) |
40 |
- 3,0 |
3,1 |
Activités de nettoyage |
36,7 |
1,4 |
2,7 |
Total des services marchands aux entreprises |
|
|
|
Pour mémoire PIB total, selon le BIPE
|
7675 |
1,2 |
2,2 |
Source : INSEE/Prévisions BIPE . |
La frontière entre l'industrie et les services
serait de plus en plus floue
Plusieurs phénomènes concourraient ainsi à estomper la
frontière entre services et industrie : l'accroissement de la part des
services dans l'investissement industriel
(l'" industrialisation "
des services), l'exter-nalisation d'activités de plus en plus proches de
la production (maintenance et conception notamment), le fait que les
activités de service sont de plus en plus capitalistiques, enfin le
développement de la technologie de l'information (qui permettrait
désormais selon l'OCDE
16(
*
)
de " stocker " des services sous la forme de logiciels).
Il en résulterait qu'après une période de
développement continu caractérisé selon le BIPE par une
"
relative insensibilité aux aléas de la
conjoncture
", les services aux entreprises pourraient connaître
une activité de plus en plus
cyclique
. L'évolution de
l'emploi
dans les services pourrait alors se rapprocher de celle dans
l'industrie.