ANNEXE II
LE MARCHE PHARMACEUTIQUE AMÉRICAIN EN 1995
· Inflation : 1,9 %
· Taux de croissance du marché : 9,1 %
· R et D (estimation 1996) : 16 milliards USD
· CA global : 96,2 milliards USD
· Produits prescrits : 2 milliards USD
· Coût moyen (prescription : 18,8 USD)
1. Evolution des prix par distributeurs
Les prix chez les détaillants ont augmenté de 2,4 % et dans le
secteur de HMO de 4,9 %. Ce dernier chiffre pourrait refléter la
tendance des laboratoires à rationaliser leurs prix et remises.
Détaillants |
+ 2,4 % |
Hôpitaux non fédéraux |
- 0,2 % |
HMO |
+ 4,9 % |
Cliniques |
+ 1,9 % |
Etablissements de long séjour |
+ 2,2 % |
Organismes fédéraux |
- 3,6 % |
Inflation globale |
+ 1,9 % |
2. Automédication
Pour une affection courante, trois américains sur quatre ont recours
à l'automédication. Les principales classes thérapeutiques
auxquelles appartiennent les médicaments d'automédication sont :
analgésiques, toux, rhumes, allergies, vitamines, aides à la
digestion.
3. Génériques
· 1993 : 2,84 milliards USD
· 2000 : 5,89 milliards USD
Les génériques représentent déjà 40 % des
prescriptions médicales.
La majorité des professionnels de santé (hôpitaux, centres
de santé, pharmaciens et médecins), les consommateurs ainsi que
des agences gouvernementales sont favorables à une expansion des
produits génériques généralement vendus à un
prix 30 à 50 % inférieur à celui des produits de marque.
Génériques |
Part de marché 1993 |
Part de marché 1995 |
Gastro-intestinaux |
8 % |
17 % |
Cardio-vasculaires |
27 % |
24 % |
SNC |
24 % |
21 % |
Anti-infectieux |
22 % |
- |
Système respiratoire et anti-allergiques |
7 % |
- |
Hormones |
8 % |
- |
Produits ophtalmiques |
5 % |
- |
4. Dispensation en officine
Le choix de l'officine par le patient est libre à l'exception des
adhérents d'une PBM donnée qui ne peuvent se procurer leurs
prescriptions et bénéficier des tarifs
préférentiels que dans les pharmacies sélectionnées
par la PBM.
· Prix des médicaments
Avant l'apparition des PBM, le pharmacien fixait librement les prix de vente,
le médicament étant considéré comme un objet de
consommation courante répondant aux règles de la libre
concurrence.
Depuis l'apparition des PBM, les prix font l'objet de négociations entre
les laboratoires, les PBM et les MCO. Le pharmacien est alors contraint
d'appliquer les tarifs imposés par ses PBM partenaires.
Comme dans le système français, les prescriptions peuvent
être réglés de deux façons :
- par les patients au moment de l'achat des médicaments : cash,
- par l'assurance (cas le plus fréquent) qui rembourse directement au
pharmacien le montant des prescriptions restant à sa charge : third
party payer.
· Droit de substitution
- possibilité de substituer par un produit comparable : me-too ou
générique,
- si le patient adhère à une MCO, le pharmacien doit demander
l'autorisation au médecin prescripteur ou plus
généralement consulter électroniquement le formulaire de
la MCO.
· Mail Order Pharmacies
Pharmacies sous contrat avec les sociétés de Managed Care faisant
parvenir les prescriptions aux souscripteurs par voie postale.
· 53 000 officines : dispensation de 140 millions d'ordonnances/an.
5. Vente par correspondance
La vente par correspondance a explosé pendant les années 80.
Représentant un marché de 100 millions USD en 1980, ce secteur
est passé à 8,5 milliards USD et l'on prévoit 11 milliards
USD d'ici l'an 2000 sur un marché total de 100 milliards USD.
Actuellement, moins de 10 % des Américains ayant accès à
ce type de distribution y ont recours : 50 % des clients ont plus de 57 ans, 30
% sont retraités.
6. Médecines " naturelles "
De nombreuses organisations de la santé se tournent vers les
médecines parallèles qui devraient représenter un
marché d'ici 2001 de 6,5 milliards USD (1995 : 3,25 milliards USD).
Quelques compagnies d'assurance remboursent certains produits.
|
Part de marché 1994 |
Part de marché 2001 |
Vitamines, minéraux |
55 % |
40 % |
Produits d'origine naturelle |
16 % |
24 % |
Plantes |
23 % |
25 % |
Homéopathie |
4 % |
9 % |
7. L'industrie pharmaceutique
Les succès de l'industrie américaine sont attribués
principalement à trois facteurs :
- un niveau d'innovation élevé, lié à l'importance
des investissements de R et D et aux liens étroits entre les industries
et les universités,
- un marché intérieur d'une taille importante,
- un prix non contrôlé des médicaments.
L'industrie pharmaceutique américaine domine le marché mondial.
En 1992, les entreprises établies aux Etats-Unis représentaient
plus de 40 % des ventes mondiales de produits de prescription.
C'est également l'industrie la plus innovatrice. Entre 1940 et 1988,
l'industrie américaine a commercialisé 62 % des nouveaux
médicaments contre 27 % pour l'Europe de l'Ouest.
· Recherche et Développement
Face au recul très net des profits, les laboratoires ont corrigé
leur stratégie de R et D. Ainsi, la croissance des dépenses
annuelles dans ce domaine diminue-t-elle depuis 1992. D'une croissance annuelle
moyenne de 16 % entre 1980 et 1992, ce taux est tombé à 12 % en
1993 et 10 % en 1994.
Cependant, l'innovation reste la meilleure arme pour s'extraire d'un
marché devenu très concurrentiel avec la pression de plus en plus
forte des MCO et des PBM et le développement des médicaments
génériques.
Deux problèmes se posent alors :
1. Développer le plus rapidement possible des produits plus innovants.
2. Identifier les besoins des sociétés de Managed Care.
· Fusion-acquisitions
Pour contrer les MCO et les PBM, les laboratoires ont opéré de
très nombreuses fusions et acquisitions de manière à
augmenter leur taille critique et faire de considérables
économies d'échelle.
ex : Glaxo-Wellcome
Hoechst Roussel-Marion Merell Dow
Upjohn-Pharmacia
Plusieurs laboratoires ont préféré recourir à
l'achat de PBM plutôt qu'à l'acquisition d'autres entreprises
pharmaceutiques.
Ex : Mercks and Co + Medco
Smithkline Beecham + Diversified Pharmaceutical Services
Eli Lilly and Co + PCS
· Relations de l'industrie pharmaceutique en France et aux Etats-Unis
Les relations de l'industrie pharmaceutique en France et aux Etats-Unis sont
anciennes, denses et revêtent des formes multiples. Elles se sont
considérablement développées durant ces dernières
années.
Une enquête, menée par le syndicat national de l'industrie
pharmaceutique (SNIP) sur les parts de marché réalisées en
France et aux Etats-Unis, révèlent pour 1993, une part de :
- 20,6 % du marché français réalisée par des
filiales de firmes américaines,
- 1,5 % du marché américain réalisée par des
filiales des firmes françaises.
Transfert de technologies, exploitations locales sous licences
Si les firmes américaines procèdent le plus souvent par
implantations de filiales, la taille des sociétés
françaises et les moyens les plus limités dont elles disposent
pour assurer leur implantation aux Etats-Unis, amènent un certain nombre
d'entre elles, bien que performantes au plan de la Recherche, à
commercialiser leurs molécules en utilisant le relais de partenaires
locaux et à négocier des contrats d'exploitation sous licence de
leurs spécialités.
Les données de l'Institut National de la Propriété
Industrielle sur le solde des transferts de technologie ainsi
réalisées en 1994 permettent de constater :
|
Dépenses |
Recettes |
Taux de couverture |
Industrie française |
14 120 188 |
10 341 999 |
73,2 % |
dont Industrie pharmaceutique |
1 950 422 |
1 065 237 |
54,6 % |
dont Echanges avec les Etats-Unis |
541 898 |
412 000 |
76,0 % |
- l'importance des échanges entre les deux pays,
- la part significative des recettes de l'industrie pour ce chapitre,
- un taux de couverture - 76 % - supérieur aux résultats du
secteur, et de l'industrie française en général.
Exportations
Enfin, les statistiques de l'OCDE indiquent qu'avec un volume d'exportation de
181,6 millions de USD, soit 6 % des importations, la France se situe au
8ème rang des pays fournisseurs des Etats-Unis en matières
premières et spécialités pharmaceutiques.
La présence française aux Etats-Unis
Outre les implantations très significatives bien que de taille et de
nature différente de :
Rhône Poulenc Rorer, Sanofi, Lipha, Boiron, Pasteur Mérieux
Connaught,
pour lesquels le terme de filiales peut être utilisé, de nombreux
laboratoires y ont également implanté des bureaux de
représentations, prémices d'une implantation à terme plus
importante, Beaufour, Fournier, Synthélabo.
Par ailleurs, des laboratoires tels que Guerbet, Fabre, Servier, Jouveinal,
Negma et une dizaine d'autres entreprises y ont conclu des accords d'importance
avec des sociétés américaines.
Cet ensemble, toutes formes de présence confondues, amène
à considérer que le médicament français
représente environ 4 à 5 % du marché américain.