B. PROPAGANDE ET LIBERTÉ D'INFORMATION EN EUROPE
L'intervention de Mme Marietta Karamanli
Discours non-prononcé mais annexé au compte rendu officiel
La proposition de résolution qui nous est présentée par notre collègue Stefan SCHENNACH dont je salue ici le travail et la qualité de la réflexion constitue une contribution positive aux propositions à avoir dans ce domaine.
Je note trois éléments structurants :
Combattre la propagande préjudiciable à l'État de droit, aux droits, au respect des personnes et au progrès commun ;
Ne pas s'en tenir aux restrictions et à une réponse pénale ;
Veiller à assurer la transparence des informations, développer l'esprit critique et assurer la pluralité de l'information.
Je ferai à la suite deux observations.
1 Lors d'un précédent rapport sur « Protéger les piliers de la démocratie en période de crises sanitaires » dont j'ai été la rapporteure, était rappelée la nécessité de garantir l'accès à une information fiable et vérifiable.
Je considère que l'information est un bien public et que comme telle, elle doit faire l'objet de mesures de protection et de promotion.
La liberté de presse doit s'exercer fortement, son indépendance étant aussi un contrepouvoir à la diffusion de fausses nouvelles ou d'affirmations scientifiques sans preuves.
Il convient d'encourager les médias indépendants en leur donnant un cadre juridique innovant pour garantir la liberté.
La gouvernance associant journalistes et lecteurs, l'agrément en cas de changement des actionnaires, l'investissement dans la qualité de l'information produite devraient être des éléments permettant de donner à voir l'indépendance des médias et la qualité des informations qu'elles portent.
2 Plus largement il faut s'interroger sur ce qui fonde, sociologiquement, la post-vérité.
Certaines personnes ne se sentent pas des citoyens à part entière, et sont avides d'une contre vérité.
Plusieurs études ont mis en évidence que les appartenances partisanes et sociales et le manque de confiance dans les institutions jouait un rôle dans les croyances et le partage de fausses informations.
Ce n'est pas tant le fait mensonger que certaines personnes défendent, c'est l'identité qu'il manifeste. C'est frappant actuellement dans la campagne électorale aux États-Unis où un candidat peut affirmer qu'une minorité étrangère mange les animaux domestiques.
Aussi la réponse doit être politique, large et transparente.
Nous devons encourager de nouvelles alliances entre la communauté scientifique, la société civile, les institutions publiques afin préserver une recherche libre, une information sûre et une nouvelle façon de faire des politiques publiques.
Aujourd'hui notre Assemblée fait entendre sa voix et doit continuer à le faire.
Merci.