B. LES EFFORTS DE PRÉVENTION À L'ÉGARD DU PUBLIC ET DE VALORISATION DU MODÈLE DU CENTRE DE CRISE ET DE SOUTIEN DOIVENT ÊTRE RENFORCÉS
Les rapporteurs spéciaux relèvent que deux obstacles persistants contribuent à limiter l'efficacité de la mission de protection des ressortissants opérée par le CDCS. D'une part, le service « Fil d'Ariane » est encore trop peu utilisé par les usagers dans leurs déplacements à l'étranger. D'autre part, la mise en oeuvre du registre des Français à l'étranger, véritable serpent de mer des affaires consulaires, est clairement insuffisante. Pourtant, le CDCS et les services consulaires, avec l'appui des associations et des élus des Français de l'étranger, mènent des actions de sensibilisation en faveur de l'inscription consulaire. Si une obligation d'inscription au registre n'apparaît pas opportune compte tenu de fortes incertitudes juridiques, une poursuite des actions de sensibilisation parait indispensable.
Recommandation n° 3 : Poursuivre les efforts de prévention à l'égard du public, notamment en s'appuyant sur les élus des Français de l'étranger, en encourageant l'inscription consulaire au registre des Français établis hors de France et le recours au Fil d'Ariane (MEAE, CDCS).
Par ailleurs, la spécificité du modèle du CDCS, fondé sur le cumul des fonctions de protection consulaire et d'aide humanitaire, devrait être davantage valorisé auprès de nos partenaires étrangers afin d'« exporter » ce succès de la diplomatie française.
Il n'existe en effet pas, au sein des ministères des affaires étrangères de nos principaux partenaires, de structures véritablement similaires au centre de crise et de soutien. De nombreux États occidentaux (Allemagne, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, Italie, Pays-Bas, Royaume-Uni) disposent de services équivalents, mais dont les compétences sont limitées aux questions consulaires.
Dans ses échanges avec ses homologues étrangers, le CDCS réalise des présentations de son modèle et de son fonctionnement. Un approfondissement de cette démarche de formation des services aurait pu être envisagé. Pour autant, les ressources humaines du CDCS doivent s'inscrire dans un cadre limité. De fait, il n'apparaît pas opportun de disperser les capacités de formation du centre, qui doit en priorité assurer la préparation à la gestion de crise les administrations françaises. Une mobilisation du CDCS dans le cadre de l'Académie diplomatique et consulaire, dont la création a été annoncée en février 2023 dans le cadre des États généraux de la diplomatie, permettrait de renforcer la gestion de crise dans la formation continue des diplomates.
Pour autant la promotion du centre de crise et de soutien à l'étranger pourrait passer par d'autres canaux, notamment la valorisation de ses instruments. L'outil « Conseils aux voyageurs », n'est actuellement proposé qu'en français. Sa traduction dans d'autres langues, en premier lieu l'anglais, permettrait de mettre en avant à peu de frais l'excellence consulaire française.
Recommandation n° 4 : Valoriser le modèle du CDCS, par des actions de formation destinées aux services étrangers et par une traduction des « Conseils aux voyageurs » en anglais (MEAE, CDCS).