B. MIEUX PRENDRE EN COMPTE LE VOLET RECHERCHE : L'INITIATIVE DES UNIVERSITÉS EUROPÉENNES DOIT « MARCHER SUR SES DEUX JAMBES »

Les rapporteurs estiment qu'il est indispensable que l'initiative prenne mieux en compte le volet recherche des universités. Comme tous les acteurs rencontrés l'ont indiqué, les alliances ne pourront devenir des objets pérennes sans le développement d'une dimension recherche, pendant de la formation.

Paroles des établissements français...

« Il est impératif de débloquer des fonds dédiés au montage de projets collaboratifs à l'échelle des alliances d'universités européennes afin de renforcer les réseaux scientifiques. Sans l'ancrage réel et conséquent de la recherche aux alliances, l'évolution vers d'authentiques universités européennes à l'horizon de la phase de consolidation nous semble compromise et peu susceptible de mobiliser les acteurs universitaires ».

« Ne pas bénéficier du financement européen pour leur dimension recherche et innovation (en particulier dans les infrastructures de soutien) mettrait en péril la vision et la mission des alliances en tant que centres d'excellence attirant des talents du monde entier pour assurer la haute qualité et la compétitivité de l'Europe. En outre, cela créerait une disproportion entre les aspirations européennes et les performances des universités (publiques) s'appuyant uniquement sur des budgets nationaux/régionaux constamment sous pression ou en diminution ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

1. Développer la dimension recherche des établissements pour maintenir leur rôle dans le développement de l'espace européen de la recherche ....

La recherche ne peut pas rester le parent pauvre des alliances. Les universités européennes doivent intégrer ces deux volets que sont la recherche et la formation, et même plus largement les quatre dimensions du « carré de la connaissance » (formation, recherche, innovation et transfert à la société).

Cet ancrage de la recherche dans les alliances est indispensable si les universités européennes veulent jouer un rôle - qui est nécessaire- dans le développement de l'espace européen de la recherche.

2. ... par une meilleure synergie entre recherche et formation et un meilleur accès au financement

Le développement de cette dimension recherche passe par un nécessaire décloisonnement des missions recherche et formation, en liant les stratégies de formation des alliances à une stratégie cohérente de recherche et d'innovation. La disjonction des appels à projet Erasmus+ et Horizon Europe ne facilite pas l'intégration des aspects recherche dans les activités de l'alliance.

Une des solutions préconisées par les rapporteurs précédemment est celle d'un contrat pluriannuel mêlant des financements recherche et formation, pour financer les alliances.

Si la logique d'appels à projets est maintenue, les rapporteurs soutiennent le fléchage de certains financements au titre de la recherche vers les alliances, si de nouveaux financements venaient à être débloqués et/ou si les alliances étaient élargies à tous les établissements qui le souhaitent. Des propositions ont été faites, infra, pour prendre en compte, dans l'évaluation des candidats aux appels à projets, la présence de partenaires d'une même alliance d'universités européenne.

Une fois ces financements obtenus, il conviendrait d'intégrer la dimension recherche dans les universités européennes en les dédiant aux activités de recherche et non uniquement au soutien ou au support organisationnel (type Swafs).

Par ailleurs, comme indiqué par une université, « il existe actuellement des financements européens individuels sur l'excellence (utiles pour la carrière personnelle, mais pas pour les universités européennes), sur de la mise en réseau, ou sur d'énormes projets flagships, mais il n'existe pas de dispositifs « milieu de gamme » destinés au financement de projets de recherche avec 3-4 partenaires, sur 3-4 ans, pour 400-500 000 euros. Pourtant, ce sont ce type de projets les plus « libres » qui créent du lien entre chercheurs et sont le terreau d'innovations de ruptures et le départ de nouvelles collaborations. Au contraire, les projets européens actuels ont des risques de devenir de grosses machines administratives qui ne profitent qu'à des gros laboratoires faisant appel à des cabinets de conseil pour monter des projets ». Les rapporteurs encouragent ainsi la Commission européenne à développer ce type de projets de recherche médians, plus adaptés aux alliances.

La meilleure prise en compte du volet recherche des alliances d'universités européennes exige également une implication plus forte de la DGRTD dans l'initiative, selon les rapporteurs.

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