B. LA NÉCESSAIRE RÉÉVALUATION DES MOYENS DES FORCES DE SOUVERAINETÉ
Cet effort, s'il met fin à la déflation de la décennie passée, ne permet pas de renouer avec les niveaux antérieurs à 2008. Alors qu'elles doivent faire face à une menace croissante contre nos intérêts stratégiques et à une pression accrue sur les ressources naturelles de nos territoires et de notre zone économique exclusive (ZEE), les forces de souveraineté ne peuvent répondre aujourd'hui que strictement à leurs missions du quotidien.
Un effort important apparaît essentiel pour permettre aux forces de souveraineté de répondre à l'évolution de leur environnement stratégique, au renforcement des menaces d'origine naturelle ou sécuritaire, ainsi qu'à la concurrence croissante de certains compétiteurs qui cherchent à étendre leur sphère d'influence ou à sécuriser leur accès aux ressources naturelles (voir supra I. B.).
Ces différents éléments devront être pris en compte dans la « réévaluation » de la programmation actuelle demandée par le président de la République 17 ( * ) .
En plus d'un rehaussement général des moyens des forces de souveraineté, la programmation militaire portant sur la période postérieure à 2025 devra prendre en compte le renouvellement du segment des frégates de surveillance (cf. infra , II. A.) ainsi que les besoins de surveillance maritime de nos ZEE (programme AVISMAR).
Recommandation n° 1 : prévoir, dans la nouvelle programmation militaire qui doit intervenir dès le début du quinquennat en cours, une augmentation significative des moyens des forces de souveraineté, afin de répondre à l'évolution de leur environnement stratégique notamment dans l'indopacifique, au renforcement des menaces et aux différents défis capacitaires qu'elles rencontrent aujourd'hui (Parlement).
* 17 Déclaration du président de la République du lundi 13 juin 2022, en marge de l'inauguration du salon de l'armement terrestre Eurosatory : « J'ai demandé au ministre [des armées] et au chef d'état-major des armées de pouvoir mener dans les semaines qui viennent une réévaluation de cette loi de programmation militaire à l'aune du contexte géopolitique ».