B. UNE ASSOCIATION TROP LIMITÉE DES ÉTUDIANTS

1. Une gouvernance qui n'a pas encore trouvé ses marques

Les représentants étudiants pointent également collectivement le manque d'association active des étudiants aux procédures d'utilisation et de suivi des crédits CVEC , alors que sa création reposait sur une promesse de démocratie participative universitaire.

Au niveau des commissions CVEC, les remontées de terrain font état d'un degré d'implication des étudiants qui varie fortement d'une instance à l'autre. Dans certains établissements, leur participation se limite à proposer des idées. Dans d'autres, ils sont davantage associés à la prise de décision et au suivi de la réalisation des projets, mais ne disposent pas toujours des moyens et des connaissances nécessaires pour jouer un rôle actif, faute de formation.

Cette participation limitée des étudiants explique qu'ils aient le sentiment d'une gestion de la CVEC qui leur échappe et d'être insuffisamment acteurs de son utilisation, alors qu'ils en sont pourtant les contributeurs .

En audition, le directeur de la sous-direction de la vie étudiante de la DGESIP a lui-même reconnu que « le système de gouvernance n'avait pas encore trouvé ses marques », estimant que le contexte de crise, du fait de la limitation voire de l'interruption des relations sociales, avait nui à sa mise en oeuvre. Il a indiqué que « cette gouvernance qui reste à créer » ferait partie des sujets prochainement abordés dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion que le ministère mène avec les établissements d'enseignement supérieur.

Certains établissements ont toutefois fait le choix d'une gouvernance ambitieuse en recourant à la méthode dite du « budget participatif » pour le financement d'actions sur fonds CVEC . Ce processus démocratique permet à l'établissement d'impliquer concrètement sa communauté - étudiants, corps enseignant, personnels administratifs - dans le processus de proposition, de décision et de réalisation de projets en faveur de la vie étudiante et de la vie de campus.

Par ailleurs, la présidente du Cnous et les recteurs ont attiré l'attention des rapporteurs sur le fait que les représentants étudiants qui siègent dans les commissions CVEC des établissements et des Crous, ainsi que dans les conférences territoriales, sont souvent les mêmes. Qui plus est, ce sont aussi souvent ces étudiants qui participent aux instances électives des établissements et des Crous (notamment les conseils d'administration). Ce manque de diversité dans la représentation étudiante plaide, selon eux, pour un élargissement du vivier des représentants en incitant tous les étudiants à s'investir et à se mobiliser dans le fonctionnement de la vie étudiante .

2. Donner aux étudiants les moyens de s'approprier la CVEC

Afin de permettre aux étudiants de s'approprier la CVEC , les rapporteurs formulent les recommandations suivantes :

Ø inciter les établissements, dans le cadre du dialogue stratégique et de gestion, à déployer un modèle de gouvernance fondé sur la participation active des étudiants dans les procédures d'utilisation et de suivi des crédits CVEC ;

Ø inviter les établissements à mettre en place des formations à destination des représentants étudiants siégeant aux commissions CVEC ;

Ø encourager le recours au budget participatif pour le financement d'actions ou de projets sur fonds issus de la CVEC ;

Ø à l'occasion de la prochaine rentrée universitaire, inciter les établissements à lancer des actions de communication pour promouvoir l'engagement étudiant.

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