B. DANS DES TERRITOIRES INSULAIRES OU LITTORAUX, LE SAUVETAGE EN MER, COMPLÉMENT INCONTOURNABLE
1. La surveillance et le sauvetage en mer dans les outre-mer
Les centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (CROSS) interviennent notamment en cas de déclenchement d'un plan ORSEC maritime.
Les CROSS assurent cinq missions principales :
- la coordination de la recherche et du sauvetage en mer ;
- la surveillance de la navigation maritime ;
- la surveillance des pollutions marines ;
- la surveillance du milieu marin ;
- la diffusion des renseignements de sécurité maritime.
Un numéro unique d'appel d'urgence a été mis en place en 2013, dans l'hexagone et l'ensemble des collectivités ultramarines : le 196 .
La dimension maritime des territoires ultramarins nécessite une prise en compte majorée de la situation des personnes en mer lors de catastrophes naturelles. Le CROSS est un relais important des messages de vigilance et d'alerte : les vigilances cycloniques, comme les alertes tsunamis, sont diffusées par messages radio VHF.
Les zones d'intervention peuvent être étendues et complexes : c'est le cas de la zone Antilles-Guyane, avec 3,5 millions de km 2 connaissant de nombreux trafics illicites et dont la configuration nécessite une coopération internationale.
2. Lors d'Irma, le déploiement d'une action d'envergure
a) Une activité importante et complexe
Les cyclones de septembre ont provoqué une hausse massive du nombre d'opérations du CROSS Antilles-Guyane par rapport à l'activité moyenne sur ce type de périodes. Le mois de septembre 2017 a ainsi enregistré une hausse de 320 % du nombre d'opérations avec 181 opérations dont 65 déclenchées le 6 septembre et 22 les 18 et 19 septembre ; 104 déclenchements de balises satellitaires ont été recensés. Les appels ont montré de nombreuses ruptures de mouillage, des démâtages, mais aussi des signes forts d'inquiétude et d'épuisement.
La mission de surveillance de la navigation durant Irma s'est organisée autour de la gestion des mouillages des navires de commerce et de la surveillance du trafic maritime avec le suivi de l'arrêté préfectoral réglementant la navigation aux abords de Saint-Barthélemy et Saint-Martin visant à la prévention des situations accidentelles en zone portuaire dans les Îles du Nord et à la connaissance des moyens présents en mer.
Les équipes de Martinique ont ainsi été renforcées durant les passages d'Irma et Maria, et confinées durant 48 heures durant Maria.
La mission de sauvetage s'est avérée complexe de par l'indisponibilité des moyens nautiques d'intervention dans la zone des Îles du Nord et l'usage des aéronefs réservé à l'humanitaire d'une part, et par la perte des moyens de communication, d'autre part. Les moyens de la marine nationale ont été indispensables pour permettre un relais VHF 16 sur la zone et maintenir les possibilités de recherche.
Le bilan humain tiré par le CROSS AG est de deux personnes - parties en mer préserver leur voilier - portées disparues dans la zone des Îles du Nord. Selon le centre, les messages de vigilance ont été efficaces.
b) Un retour d'expérience utile
L'expérience de septembre 2017 a montré que le CROSS était bien un service prioritaire auquel il était nécessaire d'assurer les connexions aux différents réseaux de communication et une garantie des apports en énergie.
La mobilisation exceptionnelle a cependant fait émerger plusieurs problèmes : les conditions de travail et d'hébergement en cas de crise sont plus que sommaires et une extension des locaux serait à envisager ; le dimensionnement de l'équipe d'opérateurs et d'officiers de permanence - sans évolution depuis 2002 - ne répond plus aux besoins actuels en cas de crise . Une vigilance devra être portée sur ce point dans le cadre des réformes en cours dans l'administration du ministère de la transition écologique et solidaire.
Le CROSS Antilles-Guyane a également indiqué étudier la possibilité, en cas de crise d'une intensité majeure, la reprise de sa mission depuis le centre opérationnel de Guyane.