Deuxième séquence
Fédérer les initiatives
pour impulser des dynamiques territoriales
au service des identités
touristiques
Michel MAGRAS,
Président de la Délégation
sénatoriale à l'outre-mer,
Sénateur de
Saint-Barthélemy et Président de la table ronde
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
Après ce kaléidoscope impressionnant des atouts des outre-mer en faveur du renouveau du tourisme dans nos territoires, notre dernière séquence sera centrée sur les stratégies territoriales et sur la définition d'identités touristiques permettant de conférer une réelle visibilité aux offres de nos territoires.
Ces identités doivent refléter à la fois les valeurs de notre pays, celles qui illustrent le label France, et les caractéristiques qui font l'attractivité de chacun de nos territoires.
Avant d'entendre plusieurs responsables en charge de ces questions dans les territoires, je vais donner la parole à Christian Mantei, directeur général d'Atout France depuis 2009 et qui a porté cette agence sur les fonts baptismaux.
Je rappellerai brièvement qu'Atout France est chargée de contribuer au développement touristique, premier secteur économique français, et que l'agence apporte son expertise en ingénierie afin d'accroître la compétitivité des entreprises et l'attractivité des destinations françaises.
Christian Mantei va nous présenter l'action déployée par l'agence en direction des destinations ultramarines, les outils mis à leur disposition pour développer la notoriété ou construire une image, et en particulier le cluster Tourisme des outre-mer qui a un peu plus de dix ans d'existence.
Christian MANTEI,
Directeur général d'Atout France
La question de l'action collective à l'échelle des destinations est aujourd'hui acquise et une évidence. Chacun sait que l'expérience touristique nécessite l'existence et la cohérence d'une offre complète allant de l'accès - et spécifiquement le transport aérien, j'y reviendrai - à l'hébergement en passant par les offres de loisirs, de culture, d'événement, de nature, de commerce, bref tout ce qui constitue pour les visiteurs l'occasion de vivre une expérience, et bien évidemment une expérience positive et mémorable.
Pour ce faire, les acteurs publics ont un rôle majeur à jouer, d'abord celui de visionnaire qui permet à tous de se projeter dans l'avenir et ensuite celui de chef d'orchestre qui permet de pallier aux forces, faiblesses, d'orienter et synchroniser les actions, former, accompagner...
Pour la dimension visionnaire, de nombreux territoires, dont un certain nombre en outre-mer, se sont dotés de schémas régionaux de développement du tourisme et des loisirs (SRDTL) ou schémas de développement facilitant la vision collective tant en la structurant qu'en facilitant son appropriation par tous, habitants compris. Ce n'est pas le cas de tous les territoires et c'est pour cela que le ministre des affaires étrangères et du développement international, Laurent Fabius, a inscrit cette nécessité dans les conclusions du Conseil de promotion du tourisme (CPT) outre-mer.
Pourtant, si cette première étape est nécessaire, elle n'est pas suffisante. Réfléchir ensemble, partager une vision stratégique est bien sûr nécessaire et j'appelle de mes voeux l'élaboration de schémas actualisés à l'échelle de chaque territoire d'outre-mer. C'est en cours. La Guyane s'est dotée d'un outil de ce type particulièrement complet en 2013, La Réunion vient également de lancer un processus avec l'accompagnement d'Atout France.
L'étape suivante est celle d'agir ensemble en synchronisant les actions sur l'offre, les marchés et l'intelligence économique parce que la concurrence entre destinations se renforce, qu'être visible et efficace sur les marchés nécessite de plus en plus de moyens et de compétences alors que les moyens des collectivités diminuent. Il faut rendre les actions cohérentes et synchrones, les actions des acteurs publics et privés, les actions sur les marchés et l'évolution de l'offre, autour de grandes marques pertinentes... sur ce sujet au moins, en outre-mer, il n'y a pas de débat sur quelle est la marque de destination ou le territoire pertinent ! L'enjeu est davantage dans l'enrichissement des marques de destination avec l'actif immatériel des destinations outre-mer : grands sites classés Unesco, événements culturels, gastronomie... Les atouts ne manquent pas mais il n'y a pas par exemple de restaurant 3 étoiles Michelin en outre-mer.
L'action collective, c'est le sens des contrats de destination encouragés et soutenus aujourd'hui par notre ministre en charge du tourisme. Même si un seul territoire d'outre-mer a été lauréat de ce dispositif national auquel est étroitement associé Atout France, cette méthode mériterait d'être déployée ailleurs, comme le fait d'ailleurs la Nouvelle-Calédonie avec succès ou la Martinique sur l'aérien. Ces dispositifs permettent en particulier de mieux travailler/embarquer/associer les compagnies aériennes aux questions de développement ou de conquête de nouveaux marchés et l'on sait combien cette question de l'aérien est déterminante pour nos territoires insulaires.
Pour finir, je dirais que ces dispositifs sont exigeants, chronophages exigent une compétence de pilotage et d'animation mais constituent la seule voie possible. Les outre-mer les ont fait naître, il y a quelques années. Ils doivent mieux se les réapproprier dans le futur. Le développement du tourisme s'appuie sur cette triple exigence :
- valoriser l'immatériel pour déclencher l'envie et l'ambition collective ;
- qualifier et innover en permanence sur les composantes matérielles de l'expérience touristique ;
- mobiliser autour de dynamiques d'actions partagées.
Patrick SERVEAUX,
Président de l'Île de La Réunion
Tourisme (IRT)
La Réunion était une destination peu connue jusqu'au 22 août, date à laquelle un morceau d'aile d'avion y a été retrouvé. Le 24 août, le volcan est entré en éruption, ce qui a permis de montrer aux journalistes présents une très belle image de notre territoire.
Nous avons pour objectif d'accroître la fréquentation et les dépenses touristiques.
Nous devons, dans un premier temps, améliorer notre visibilité et notre notoriété. Nous devons, en outre, développer l'offre de chambres et diversifier la clientèle. À l'heure actuelle, 77 % des touristes proviennent de France métropolitaine et ce résultat représente une amélioration car il y a peu plus de 85 % de la clientèle provenait de métropole. À La Réunion, nous sommes à 10 000 kilomètres de l'Europe, ce qui entraîne des coûts élevés de transport aérien. Nous devons nous diversifier en Europe et dans le reste du monde. Pour ce faire, nous avons conclu un partenariat entre Air France et Air Austral, notre transporteur régional, qui permettra à La Réunion d'être desservie au départ de quarante villes d'Europe. Ainsi, en 2014, nous avons bénéficié d'une augmentation de 49 % de la clientèle européenne non métropolitaine.
Laurent Fabius, lui-même, lors de la clôture des Assises du Tourisme, évoquant le tourisme oenologique à Bordeaux, soulignait la nécessité pour les avions de se poser directement à Bordeaux. Dans la même optique, pour développer le tourisme à La Réunion, il faut ouvrir des lignes aériennes nous permettant de nous ouvrir sur le monde, en cassant certains lobbies . Nous sommes en tractation actuellement pour ouvrir une ligne en Allemagne, dont les touristes constituent notre deuxième clientèle. Nous devons également travailler sur la dé-saisonnalisation. Notre destination est très chère, en particulier, en août, ce qui empêche les touristes de venir en masse alors qu'à cette même période nos avions sont pleins uniquement d'une clientèle affinitaire.
Parmi les atouts culturels et touristiques de La Réunion, notre volcan est l'un des plus actifs du monde. De même, nos pitons, cirques et remparts fêtent leur cinquième anniversaire de classement au patrimoine mondial de l'Unesco. Nous avons, en outre, vingt-deux kilomètres de lagon où la baignade est pratiquée. Il sera possible de recommencer à surfer dès le mois d'octobre sur deux sites de l'île. N'oublions pas notre atout le plus important, la population réunionnaise, dont la gentillesse et le sens de l'accueil frappent tous les visiteurs.
Quels ont nos axes de communication pour 2015/2016 ?
Nous communiquons actuellement sur le classement de La Réunion au patrimoine mondial de l'Unesco. De plus, nous travaillons sur l'éclipse annulaire du 1 er septembre 2016, pour laquelle nous allons proposer en partenariat avec les professionnels, des produits pour attirer la clientèle. La Réunion sera en effet le seul endroit au monde où il sera possible d'admirer cette éclipse annulaire, tandis que la prochaine n'interviendra pas avant 2030.
Notre communication porte en outre sur la beauté de la réserve marine, dont les richesses naturelles ont été préservées.
Quelle est l'évolution de la fréquentation ?
Nous avons passé trois années difficiles avec une baisse de la fréquentation de la destination Réunion. Heureusement, les indicateurs actuels, dont celui de l'INSEE, confirment que la fréquentation repart à la hausse à hauteur de 6 %. Les indicateurs du syndicat national des agences de voyage ainsi que des flux aériens confirment cette tendance.
Les marchés émergents peuvent fournir de nouvelles opportunités à La Réunion
La diaspora chinoise, présente à La Réunion depuis la fin du XIX e siècle, s'est parfaitement intégrée à la population. Il s'agit d'un atout pour conquérir le marché chinois, qui représente 109 millions de touristes en 2014. Nous ne pouvons pas ignorer le premier marché émetteur au monde. Pour l'attirer, il est important de mettre en place des lignes aériennes directes entre la Chine et La Réunion. Nous notons avec beaucoup de satisfaction les mesures prises l'an dernier, qui permettant désormais à la clientèle chinoise de venir sans visa pour les séjours touristiques inférieurs à quinze jours. Je salue à cet égard le travail accompli en collaboration avec les fonctionnaires de La Réunion, pour offrir un accueil de qualité. Néanmoins, Madame la ministre, des efforts sont encore à faire. Alors que 160 000 Réunionnais se rendent chaque année à l'île Maurice, seuls 15 000 Mauriciens effectuent le voyage en sens inverse. Certes, les touristes mauriciens n'ont plus besoin de visa pour venir à La Réunion, mais ils doivent toujours justifier d'une réservation d'hôtel. Sur mon interrogation, le chef de cabinet du ministre des affaires étrangères m'a répondu qu'à La Réunion, comme sur le reste du territoire français, les réservations d'hôtels n'étaient plus obligatoires. Il serait bon que cette information soit communiquée aux services.
Notre attractivité pour le marché chinois réside en particulier dans la « French attitude », que les touristes recherchent sous un climat chaud et en toute sécurité. L'accueil est adapté et évolue constamment. Par exemple, les distributeurs automatiques sont désormais compatibles avec les cartes de crédit Union Pay . En Chine, nous communiquons beaucoup sur les réseaux sociaux appréciés du public.
Enfin avec nos voisins de l'océan Indien, nous avons souhaité mettre en commun nos actions grâce aux « Îles vanille », pour communiquer ensemble sur les séjours combinés. Actuellement, un passager sur quatre choisit au moins deux destinations.
Jennifer SEAGOE,
Présidente de la Chambre de commerce et d'industrie
de la Nouvelle-Calédonie
L'économie de la Nouvelle-Calédonie repose essentiellement sur l'industrie du nickel. Si cette richesse minière est bien sûr un atout, elle n'est cependant pas une ressource naturelle inépuisable et l'aspect monolithique de notre économie la rend dépendante des variations du cours du nickel.
Le tourisme, et tout particulièrement le tourisme de croisière, est un secteur en pleine croissance au niveau mondial et le marché de l'Australie est en forte progression. Étant l'archipel le plus proche de l'Australie, et surtout de Sydney, la position géostratégique de la Nouvelle-Calédonie lui confère un avantage par rapport aux autres destinations de la région lui permettant ainsi de bénéficier directement de la croissance de son voisin. Parmi les autres atouts de notre territoire, outre la beauté et la diversité de nos paysages, nous pouvons citer nos bonnes conditions sanitaires, ainsi que nos infrastructures médicales adaptées qui permettent une prise en charge médicale de haut niveau.
Le territoire a connu une augmentation de 420 % du nombre de croisiéristes en 9 ans et en attend près d'un million en 2020, ce qui générerait plus de 55 millions d'euros de retombées. Depuis 2005, le nombre de paquebots venant sur notre territoire a presque quadruplé, quant au nombre d'escales, elles ont augmenté de 356 % en 8 ans. Nouméa est le deuxième port français, après Marseille, à accueillir le plus grand nombre de croisiéristes.
Signe de l'intérêt que nous représentons, les deux leaders mondiaux de la croisière, les groupes Carnival et Royal Caribbean viennent en Nouvelle-Calédonie et nous avons déjà entamé des discussions avec ces deux compagnies.
Ce marché à fort potentiel de développement est pourtant peu exploité, et si la Nouvelle-Calédonie a bénéficié jusqu'à présent de la croissance de ce secteur de manière spontanée, elle n'est pas structurée à ce jour pour le développer et accueillir le flux grandissant de croisiéristes.
Pour répondre à la demande des compagnies de croisière et de leurs clients, et poser ainsi les fondamentaux d'une croissance pérenne, il est urgent d'agir et d'investir dans les nombreux aménagements nécessaires.
La Chambre de commerce et d'industrie de Nouvelle-Calédonie souhaite être moteur dans l'élaboration d'une véritable politique touristique pour la Nouvelle-Calédonie en favorisant les échanges entre les intervenants de la filière tourisme. Ainsi, la Chambre consulaire travaille à la mise en place d'un rassemblement de l'ensemble des secteurs de l'économie pour faire face à la demande. La création d'un « Cruise Club New-Caledonia », devrait permettre une mise en oeuvre concertée de la politique d'accueil pérenne des croisiéristes. Il s'agit de rassembler tous les acteurs croisière du territoire - institutions et professionnels privés du tourisme. Outil éprouvé par de nombreux sites de tourisme de croisière, le Club Croisière de Nouvelle-Calédonie sera l'assurance d'une offre lisible, cohérente et évolutive de la destination, inscrite durablement sur le marché de la croisière du Pacifique Sud.
Enfin, parmi les autres axes de développement envisagés se trouve la solution de créer une tête de ligne à Nouméa, c'est-à-dire de faire de Nouméa un port d'attache et de départ pour les croisières et d'ainsi contribuer à une augmentation de la fréquentation touristique globale.
Car même si la Nouvelle-Calédonie est l'île la plus proche de l'Australie, les coûts de transit en mer sont importants et en plus du coût du carburant, les compagnies pâtissent du manque à gagner des revenus liés aux excursions pendant que les passagers sont en mer. Elles ont donc tout intérêt à établir une tête de ligne.
Pour nous les retombées seraient intéressantes, étant donné que d'après une étude réalisée par Seatrade Med en 2012, l'intérêt économique d'une escale tête de ligne est de multiplier au minimum par 10 les retombées économiques.
En effet, le départ de croisières à partir de Nouméa génèrerait de très nombreuses activités supplémentaires tels que le développement du tourisme hôtelier ou du transport aérien, avec en perspective plus de 4 000 passagers par semaine, et permettant aussi de proposer des séjours combinés croisières et séjours à terre.
Enfin, aspect non négligeable, le tourisme de croisière sert de tremplin au développement du tourisme traditionnel. En Nouvelle-Zélande, plus de 15 % des touristes effectuant une croisière y retournent plus tard en avion.
La Nouvelle-Calédonie veille à ce que ce développement se fasse dans une perspective de développement durable afin de préserver l'environnement, et de nombreuses mesures ont d'ores et déjà été prises, notamment par les compagnies elles-mêmes qui attachent une grande importance à la préservation de l'environnement afin de s'assurer de la pérennité de leurs destinations.
L'objectif sera celui du juste équilibre entre bénéfices des parties concernées et maîtrise de l'impact sur l'environnement.
Michel AHAMED,
Directeur du Comité départemental du Tourisme
de Mayotte
Permettez-moi de remercier sincèrement le sénateur de Mayotte Thani Mohamed Soilihi qui m'a permis de me présenter devant vous aujourd'hui. Mayotte est une destination touristique très récente, qui aimerait profiter des expériences et du soutien des collectivités d'outre-mer qui nous ont précédés dans ce domaine.
Le concept Canal de Mozambique, une stratégie territoriale d'ouverture de Mayotte vers le Canal de Mozambique
Le concept Canal de Mozambique a été initié par le conseil général de Mayotte dans le cadre de sa politique de coopération régionale.
Le projet débute en décembre 2012 par la rencontre entre opérateurs touristiques et de la formation en tourisme à Nosy-Bé pour échanger sur les pistes de développement de la formation touristique régionale. Elle est suivie, en février 2013, d'un séminaire de travail à Moroni (Comores) sur les stratégies territoriales en matière de coopération régionale et d'un séminaire en septembre 2013, qui a permis d'instituer une association « Canal de Mozambique » avec une gouvernance et des champs de compétences en coopération régionale autour de la coopération économique, de la formation professionnelle, de l'agriculture et de la pêche, des universités et du développement du tourisme.
Mayotte, les régions de Nosy-Bé, Diana, Boény à Madagascar, l'Union des Comores, Zanzibar, la Tanzanie et le Mozambique partagent naturellement un socle commun lié au peuplement d'origine africaine, bantou, arabo-persique et asiatique, lié à des références culturelles et identitaires, à des références historico-économiques. Elles entendent tirer parti de ces liens et de leur proximité géographique dans le Canal de Mozambique pour structurer un développement durable de la région.
Le concept Canal de Mozambique pour une stratégie touristique régionale
Mayotte, Les Comores, Madagascar, le Mozambique, Zanzibar et la Tanzanie affichent le tourisme comme un axe majeur dans le développement de leur territoire respectif compte tenu de leurs potentialités en matière de tourisme bleu, de tourisme vert, d'éco-tourisme, de culture en jouant à la fois sur l'imaginaire du continent africain et des entités insulaires.
Le regard du tourisme sur ces entités doit être porté sur deux plans : pays récepteurs de touristes internationaux et aussi pays émetteurs de touristes pour la zone canal de Mozambique.
Pour créer une zone touristique commune « Canal de Mozambique », il convient aux destinations de réussir la mise en commun de leurs atouts individuels pour jouer la complémentarité, pouvant faire émerger un positionnement et une image d'une zone touristique harmonieuse et attractive.
Cette zone promise à une véritable expansion touristique ne reçoit aujourd'hui que 2 500 000 touristes internationaux et régionaux.
Pour exploiter les opportunités du tourisme sur la base d'une région commune, il est évident qu'un travail de fond doit être mené sur des problématiques inéluctables telles que l'image, l'hébergement, l'accessibilité régionale, la qualité et la diversité de l'offre. Une véritable stratégie touristique régionale « Canal de Mozambique » doit être définie et mise en oeuvre.
Valeur ajoutée de Mayotte (France et Europe) dans la stratégie touristique du Canal de Mozambique
Dans la définition de cette région touristique commune, la destination Mayotte, de par sa position géostratégique et aussi son statut français et européen, cherche à occuper une place de premier ordre.
Mayotte souhaite jouer le rôle de « hub » de la région Canal de Mozambique en mettant en avant son attractivité de département français et de région ultrapériphérique (RUP), sa capacité à absorber les flux internationaux pour les redistribuer, son rôle de destination pourvoyeuse de clientèles touristiques, son expertise à travers la France dans le domaine de l'ingénierie touristique.
Cependant, envisager Mayotte comme porte d'entrée française et européenne dans la zone touristique du Canal de Mozambique implique d'instituer des bases saines favorisant les échanges multimodaux et multi-destinations aussi bien pour la circulation des marchandises, des transports que des hommes sur l'ensemble de la zone.
Après le lancement du concept Canal de Mozambique, la compagnie aérienne régionale EWA s'est constituée. Cette compagnie propose des dessertes vers Majenga, Diego, Nosy-Bé, les Comores, Dar es Salaam et Pemba. Nous constatons que 66 000 passagers de Mayotte se sont rendus vers les autres destinations, mais qu'en retour les chiffres des déplacements vers Mayotte sont moins intéressants. Nous devons donc nous poser les bonnes questions.
Pour finir, je dirai que Mayotte a conscience de l'importance du travail qu'elle a à accomplir pour son développement au niveau de l'ingénierie, ainsi que sur le plan hôtelier et aérien. Elle est également consciente de ses atouts pour la destination France, à la condition de travailler sur les freins pour être crédibles vis-à-vis de nos partenaires. Dans le cadre de notre veille numérique au comité du tourisme, nous avons pu repérer certaines critiques émanant de voyageurs, dont l'une est très révélatrice : « Pourquoi obliger le touriste à faire un choix entre les destinations de Zanzibar et Mayotte, alors qu'un voyage combiné pourrait lui-être proposé ? ». Vous comprendrez ainsi notre motivation à développer le concept Canal de Mozambique pour Mayotte.
Karine ROY-CAMILLE,
Présidente du Comité martiniquais du
tourisme,
Présidente de la Maison de Martinique à Paris
J'ai choisi d'intervenir sur le thème Lobbying et stratégie touristique, sachant que le lobbying institutionnel est une pratique relativement inhabituelle en France dans le secteur touristique. Ma vision et ma conviction pour le tourisme martiniquais sont celles d'un tourisme qui soit la locomotive de l'économie et du développement, en s'intégrant pleinement dans la stratégie d'aménagement du territoire. En 2010 à mon arrivée, nous étions en Martinique au creux de la vague. En effet entre 1998 et 2010, la destination a connu une baisse de fréquentation continue, avec 400 000 touristes et 200 000 chambres perdus. L'une des ambitions majeures de la réforme de la politique touristique a été de favoriser et d'accompagner la mutation d'une économie traditionnelle à bout de souffle, vers une industrie moderne et compétitive à haute valeur ajoutée et à forte capacité de création d'emplois. Tel est le défi que nous avons relevé avec les acteurs économiques, politiques et bien entendu la population martiniquaise.
Les objectifs quantitatifs à l'horizon 2020 ont été fixés : un million de touristes, 624 millions d'euros de recettes et la création de 9 000 emplois. Pour ce faire, nous agissons fortement sur les clientèles et les produits, conformément à la stratégie retenue. Dans cette optique, la plaisance, la croisière, les activités sportives liées à la mer, le patrimoine naturel et culturel, la gastronomie, le seul rhum au monde d'appellation d'origine contrôlée (AOC) et le tourisme d'affaires, sont des vecteurs essentiels. Pour les marchés émetteurs, nous avons accentué la diversification de notre clientèle jusqu'alors principalement issue de métropole, notre marché naturel qui ne saurait rester aussi exclusif à l'avenir. Nous avons mené des actions vers d'autres pays d'Europe, d'Amérique Latine et d'Amérique du Nord, en choisissant délibérément tant pour l'aérien que pour la croisière, d'aller à la rencontre des acteurs-clés institutionnels et privés des pays ciblés par notre stratégie en développement touristique. Dans ces domaines, le lobbying joue un rôle déterminant.
Le lobbying est une démarche d'influence essentielle dans les cercles privés des décideurs des compagnies de croisières, des compagnies aériennes et au sein des organisations et institutions internationales telles que l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), l'Association des États de la Caraïbe (AEC) et l'Organisation du tourisme des Caraïbes (CTO). Dans cette démarche, la régularité, le savoir-être, le savoir-faire et le protocole sont particulièrement appréciés. Cela va au-delà de la démarche professionnelle ou diplomatique, les codes étant nettement plus sévères. Concernant l'aérien, il n'était pas concevable en raison de la réglementation européenne, d'adopter les pratiques de nos concurrents de la Caraïbe, qui peuvent aider financièrement les compagnies aériennes à ouvrir de nouvelles lignes en garantissant notamment le volume des sièges invendus ou les frais d'installation dans le pays. Au-delà de cette législation, nous savons que nous avons un atout parmi d'autres sur nos concurrents : celui de pouvoir assurer aux compagnies aériennes un taux de remplissage avec un flux de passagers conséquent à l'aller et au retour.
Dans cet état d'esprit, nous avons pu diversifier ces marchés, en partenariat avec la Société aéroportuaire Martinique Aimé Césaire (SAMAC), autour des nouveaux axes aériens. Ainsi, nous avons ainsi réussi à obtenir six vols par semaine d' American Airlines en provenance de Miami, de trois vols par semaine de Seaborne Airlines en provenance de Porto-Rico, et un vol hebdomadaire de Cubana de Aviacion en provenance de La Havane. Avec Air Canada et Air Transat , nous avons doublé les fréquences en haute saison. Prochainement, seront lancées trois nouvelles lignes au départ de New-York, Washington et Boston, soit sept vols par semaine dès décembre 2015 avec Norvegian Airways . La capacité en nombre de sièges entre les USA et la Martinique a été multipliée par quatre, soit près de 30 000 sièges supplémentaires pour la haute saison prochaine.
Concernant la croisière, le lobbying au sein même de la Florida Caribbean Cruise Association (FCCA) est déterminant. L'expertise du métier, le carnet d'adresses et le statut de Platinum member , permettent l'échange au niveau des décideurs. Nous avons pu ainsi développer de nouvelles escales en Martinique et des têtes de ligne de croisière apportant de nouvelles perspectives de packages combinés séjours-croisières et générant par ailleurs la mise en place de charters dédiés au départ de Charles de Gaulle, d'Italie, d'Allemagne et de Sao Paulo dès la saison prochaine. Avec 35 000 passagers de croisière en 2010, la Martinique a reconquis ce marché et accueillera près de 327 000 touristes de croisière pour la saison 2015-2016.
Notre action de lobbying a été exercée sur tous nos marchés étrangers de façon systématique, ce qui a permis de repositionner de manière significative l'image de la Martinique dans la perception des décideurs. Parmi les exemples les plus marquants, le retour après vingt-trois ans d'absence de la compagnie American Airlines , de la compagnie de croisière Carnival après sept ans d'absence, et l'accueil de l'un des plus gros paquebots du monde, le Quantum of the Seas .
Les résultats sont là. La destination Martinique a accueilli 718 000 touristes en 2014 contre 577 000 en 2009, avec un regain notable de la croisière. Notre objectif est de proposer à tous nos marchés de clientèle un large éventail de produits qualitatifs basés sur la remise à niveau, la montée en gamme, la diversité des typologies de l'offre d'hébergement répondant aux attentes et aux exigences de la clientèle. Il faut rééquilibrer le rapport qualité-prix de notre destination. Tel est l'enjeu du schéma directeur du développement hôtelier et para-hôtelier de la Martinique, présenté à l'ensemble des professionnels aux termes de six mois de travaux qui ont réuni les acteurs économiques, les institutions publiques et les partenaires sociaux que je remercie également d'être parmi nous. Nous finalisons actuellement son plan d'action pour apporter des solutions adaptées et responsables aux problématiques rencontrées par nos établissements hôteliers ainsi que par les autres hébergeurs professionnels. Nous entendons démontrer que les difficultés vécues par les hôteliers ne sont pas une fatalité, et qu'il est possible d'investir dans ce secteur.
Ce schéma novateur rassemble des outils existants et vise à adapter d'autres dispositifs réglementaires ou financiers aux réalités martiniquaises.
J'ai présenté ce schéma au Conseil de promotion du tourisme comme un projet expérimental pouvant inspirer d'autres destinations. Ce conseil, présidé par Monsieur Laurent Fabius, ministère des Affaires étrangères et du développement international, a remis le 22 juillet dernier ses 27 orientations pour les outre-mer parmi lesquelles figurent nombre de nos propositions.
Enfin, notre nouvelle stratégie de marque définit le nouveau positionnement de notre destination. Une nouvelle identité plus impactante, pérenne et partagée avec la population martiniquaise, est au coeur de la promesse : une réelle invitation à la rencontre et au partage d'expérience entre les visiteurs et les Martiniquais.
Roger
HÉLÈNE,
Président du MEDEF de
Saint-Pierre-et-Miquelon
Après avoir participé et suivi le plan stratégique de développement mis en place par la collectivité, mon rôle est désormais de défendre les intérêts des entreprises de Saint-Pierre-et-Miquelon, tous secteurs confondus.
Saint-Pierre-et-Miquelon est située dans l'Atlantique Nord, à proximité du Canada et de Terre-Neuve. Son histoire a commencé, il y a près de cinq cents ans, avec sa découverte par un navigateur portugais. En 1536, Jacques Cartier a pris possession du territoire au nom de la France. Ses eaux ont été déclarées parmi les plus poissonneuses au monde, ce qui a donné lieu à l'épopée de la grande pêche sur les bancs de Terre-Neuve, jusqu'au moratoire sur la pêche en 1992. Saint-Pierre-et-Miquelon, au long de son histoire, a subi de grandes difficultés : populations déportées, villages détruits au XVIII e siècle... En 1816, le territoire est devenu définitivement français, d'où l'organisation, l'an prochain, de célébrations rappelant les deux cents ans d'appartenance à la France.
Le territoire s'étend sur 240 kilomètres carrés pour 6 500 habitants. Sa taille est comparable à celle de Saint-Barthélemy. Le tourisme présent sur l'archipel est essentiellement canadien. Il a été dynamique jusqu'en 2005 à hauteur de 18 000 visiteurs par an. Les touristes ont été attirés par l'histoire de la Prohibition des années 1930 et des bootleggers, mais également par les produits de luxe, le tabac et l'alcool à bon marché. Les dernières statistiques ont attesté d'une baisse du tourisme sur l'archipel. C'est pourquoi la collectivité a entrepris un plan stratégique de développement, visant à dynamiser le secteur du tourisme et à doubler le nombre de visiteurs d'ici à 2030. La situation sur le golfe du Saint-Laurent est propice à la croisière. La réalisation du Grand Port permettra de multiplier par dix la visite des paquebots sur l'archipel et cela en toute sécurité.
Nous avons également un tourisme de proximité en provenance de Terre-Neuve-et-Labrador, avec une fréquentation annuelle de 500 000 personnes, représentant une opportunité directe pour Saint-Pierre en termes de parts de marché à reconquérir.
Saint-Pierre-et-Miquelon se distingue aussi par son mode de vie qui mérite d'être découvert par des visiteurs extérieurs à l'archipel mais au-delà de la fréquentation actuelle. Or, le tourisme régional est encore peu développé alors que nous nous situons à deux heures d'avion de New-York, Halifax et Montréal. Nous devons donc mettre en place une stratégie efficace, s'appuyant également sur l'image de la France aux portes de l'Amérique et du Canada.
Le schéma stratégique qui a été mis place et réfléchit par la collectivité avec l'appui des forces vives du territoire vise à réaliser un investissement global, quai Gare maritime et offre de services diversifiée. Aujourd'hui, les objectifs sont ambitieux même si le climat chaud ne s'installe pas toujours sur notre territoire. Cette orientation pourra également se traduire par une progression de la population. Aujourd'hui, nos jeunes quittent l'archipel pour aller faire leurs études au Canada ou en Europe, et seul un faible nombre d'entre eux reviennent. Le développement du tourisme pourrait donc offrir à ces jeunes de nouvelles opportunités sur le territoire.
L'attractivité pourrait se traduire également par une baisse des coûts du transport et, peut-être par une détaxation des produits de luxe, vins et spiritueux. Les principales actions qui pourraient être mises en place actions Il s'agira également de préserver le patrimoine architectural et historique, ce à quoi travaille activement Madame le sénateur-maire Karine Claireaux avec l'Île aux Marins.
Le schéma stratégique de développement prévoit valoriser le développement des équipements sportifs et culturels, développer l'offre d'hébergement d'entrée et de haut de gamme et de diversifier les offres de service. La desserte inter-îles devra enfin être améliorée sur le territoire.
J'espère vous accueillir prochainement à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Joby
LIÉNAFA,
Président du comité du tourisme de la
Guyane
La thématique du « renouveau du tourisme dans les outre-mer » laisse présupposer que le tourisme ait déjà vécu et qu'il faille désormais lui apporter un second souffle. Contrairement à vous autres, ce n'est pas la réalité du tourisme en Guyane. Aussi, permettez-moi de vous brosser en quelques mots le tableau du contexte guyanais.
En effet, les outre-mer, comme les observateurs avertis le savent, sont divers et pluriels et ont chacun leurs particularismes. La Guyane n'y échappe pas, et je dirai même un peu plus que les autres, car elle s'enorgueillit d'être le seul territoire continental des outre-mer avec ses 86 000 km 2 qui associent à ses 8 millions d'hectare de forêt une façade maritime de près de 300 km sur l'Atlantique.
Sa position équatoriale la situe en Amazonie, poumon de la terre, sur le plateau des Guyanes entre le géant brésilien et le Surinam.
La Guyane est aujourd'hui le département français le moins peuplé. Mais son taux de natalité de 26 pour mille habitants, le plus fort de France, devrait l'amener à doubler sa population d'ici 2030.
La spécificité physique du territoire ne nous a pas permis de profiter du développement du tourisme balnéaire « roi » qui a dominé la fin du siècle dernier et qui tient encore son rang.
De plus, la Guyane a injustement pâti, et malheureusement pâtit encore, de l'image « d'enfer vert ». Nous avons franchi un cap mais des freins structurels demeurent. Je partage l'analyse du rapport du Conseil de promotion du tourisme quand il affirme que : « ... le constat est sans appel : le tourisme n'a pas encore, dans l'ensemble des territoires d'outre-mer, la place stratégique qui devrait être la sienne ... ».
Ces décennies de retard par rapport à vous autres font que nous ne nous situons pas encore dans la logique du renouveau, mais dans la phase de structuration initiale de l'offre sur un territoire grand comme le Portugal.
Depuis 2014, nous avons mis en oeuvre les préconisations de notre Schéma régional de développement du tourisme et des loisirs (SRDTL) sur le positionnement-image de la destination. Nous avons lancé un nouveau logo plus coloré aux formes plus arrondies, de nouveaux visuels et surtout une nouvelle signature « Naturellement généreuse » plus rassurante, destinée à inciter les familles à découvrir la Guyane.
Dans cette période de prise de conscience mondiale, l'offre touristique de la Guyane, assise sur ce sanctuaire de biodiversité qu'est l'Amazonie, quelques fois profané je vous l'accorde, a une grande carte à jouer.
Notre offre s'organise désormais autour du tryptique « Nature, Sciences, Culture » :
• un tourisme Nature qui se décline notamment
sous forme de camps touristiques aménagés en forêt, de
balades fluviales sur les nombreux cours d'eaux qui irriguent la Guyane, de
sentiers de randonnée répartis sur tout le territoire, et de
découverte des marais qui permettent d'observer la faune
préservée dans des écosystèmes remarquables
Plusieurs parcs nationaux et régionaux, réserves naturelles,
jardin botanique complètent ce panorama ;
• le tourisme scientifique avec, comme fer de lance,
le spatial, est complété par l'accès à des
connaissances sur la biodiversité présente en Guyane
proposés par certains organismes de recherche ;
• le tourisme culturel, forgé par notre
histoire, offre la possibilité de découvrir des vestiges
pré-colombiens, ceux du bagne, les cultures ancestrales
amérindiennes, les traditions des bushinengue (descendants directs
d'esclave qui avaient fui les plantations pour se réfugier en
forêt).
La culture se vit aussi à travers des événements majeurs dont le carnaval reste le plus attractif en Guyane. Un important travail de structuration a été amorcé et un dossier d'inscription du carnaval et de ses personnages au patrimoine immatériel de l'Unesco est en cours.
Pour revenir plus précisément à notre sujet « des dynamiques territoriales au service des identités touristiques », dans ce contexte amazonien, la stratégie régionale de développement touristique de la Guyane s'appuie sur :
• un schéma régional de
développement du tourisme et des loisirs ;
• le projet d'équipement du territoire de
lodges
haut de gamme sur des sites exceptionnels afin d'attirer de
nouvelles clientèles ;
• la réalisation de nouveaux produits
touristiques structurants : un aquarium, un sentier de grande
randonnée, un jardin amazonien ;
• la création de produits à vocation
naturaliste à l'instar du produit « tortues
marines », de l'aménagement d'un sentier thématique
autour d'une espèce d'oiseau emblématique, le coq de roche, de
l'aménagement d'un sentier carbone dans la réserve naturelle
régionale Trésor ;
• la signature, après un appel à projet
national, d'un Contrat de destination à visibilité internationale
(CDVI) qui s'appuie au niveau local sur quatre contrats territoriaux de
développement touristique qui ont vocation à valoriser
l'identité de territoires touristiques identifiés par le
diagnostic stratégique du schéma régional de
développement du tourisme et des loisirs de Guyane (SRDTLG) :
- la structuration du carnaval pour en faire un véritable produit touristique ;
- l'utilisation des outils institutionnels de préservation et de valorisation que sont les parcs nationaux et régionaux, les réserves naturelles, le plan départemental des itinéraires de promenade et de randonnée (PDIPR), avec une volonté affirmée des collectivités locales d'associer les populations autochtones aussi bien dans les instances décisionnaires qu'au sein des personnels de terrain.
Ces projets se heurtent cependant à des freins structurels que nous partageons certainement avec vos territoires :
• les délais de délivrance du visa pour
les touristes potentiels des pays limitrophes (Brésil et
Surinam) ;
• l'obligation de la fièvre jaune en Guyane
qui induit des réticences psychologiques auprès des touristes
potentiels ;
• la faiblesse de la desserte
aérienne ;
• le tarif des billets d'avion élevés
eu égard aux objectifs de fréquentation souhaités par la
Région Guyane ;
• l'orpaillage clandestin et la pêche
illégale qui ont des conséquences néfastes sur
l'environnement et sur l'image de la Guyane ;
• le manque de main d'oeuvre formée et un gros
déficit dans la maîtrise des langues
étrangères ;
• l'absence de formation initiale aux métiers
du guidage.
Puisque mon intervention clôture ce colloque je formule le souhait que des initiatives comme celle-ci, dans un lieu aussi symbolique, aient un écho dans les plus hautes sphères de l'État afin que la nécessité d'accompagner les outre-mer à valoriser leurs atouts touristiques générateurs d'activités devienne une réalité.
Les outre-mer dans leur diversité participent amplement au rayonnement international de la France.