Clôture

Mme Françoise Vergès

Je veux remercier le Président du Sénat, Jean-Pierre BEL, d'avoir permis l'organisation de cette nouvelle rencontre qui s'inscrit dans le droit fil de sa déclaration de 2012 : « Je forme le voeu que cette mise en commun des récits et des mémoires nous permette à tous, héritiers de cette histoire, d'extirper les causes profondes du racisme et d'agir contre toutes les formes d'asservissement. »

Nous sommes conscients de n'avoir aujourd'hui encore qu'effleuré l'histoire de plusieurs siècles et de la nécessité de continuer à donner la parole aux témoins, aux poètes, aux artistes et aux élus.

Je remercie la Délégation à l'outre-mer, la Ville de Nantes, nos partenaires le Collège d'études mondiales et le groupe de recherche Achac, ainsi que le public et en particulier les élus présents, et je cède la parole au président de la délégation.

M. Serge Larcher

Mesdames, Messieurs,

Chère Françoise, Chers Amis,

Le sentiment que m'inspire la rencontre d'aujourd'hui est la fierté, à l'heure où les batailles culturelles à mener sont de rigueur et où les valeurs humanistes, qui sont celles de notre République, sont à rappeler haut et fort... sur tous les registres...

C'est ce que vous avez si bien fait au cours de l'après-midi, chacun avec une partition différente, chacun avec son talent propre.

Je saluerai bien sûr tout particulièrement le chef d'orchestre, Françoise Vergès, qui a apporté l'harmonie dans ce concert et, avec brio, a relevé le défi du temps. Nous savons tous l'énergie qu'elle déploie pour vivifier la mémoire et lutter contre l'oubli : connaître et se souvenir pour construire le présent et l'avenir tout en se gardant des dérives passées, toujours en embuscade dans les périodes de crise !

Je n'en dirai pas davantage : je vous remercie tous, également au nom du Président du Sénat et de l'ensemble de mes collègues sénateurs, de votre implication dans cette entreprise de longue haleine où il ne faut jamais baisser la garde.

Et je vous propose maintenant, et en dépit de l'heure avancée, de prendre le verre de l'amitié.

Contribution de la Ville de Nantes

« Le 25 mars 2012, la Ville de Nantes a ouvert au public le Mémorial de l'abolition de l'esclavage.

Vaste espace public dédié aux millions de victimes de la traite négrière, dont Nantes est le port de France le plus actif au 18 ème siècle et pendant le premier tiers du 19 ème siècle, ce mémorial célèbre également les résistances et les luttes jamais achevées pour la liberté et l'égalité des droits.

Lieu vivant de conscience et d'engagement collectif pour perpétuer la mémoire de ces combats, le Mémorial de l'abolition de l'esclavage constitue aujourd'hui un point emblématique des rencontres qui contribue au combat contre les troubles de la mémoire, le refoulement, l'occultation et l'oubli.

C'est pourquoi la Ville de Nantes s'est associée à l'organisation de la deuxième édition de « Rencontres Mémoires croisées », accueillie par le Sénat, à l'initiative de la délégation sénatoriale à l'outre-mer. Consacrée aux chapitres oubliés de l'Histoire de la France, cette rencontre 2013 met en lumière la nécessité impérieuse de permettre la reconnaissance de ces faits historiques et de ces mémoires qui constituent autant de ressources documentaires pour nourrir la recherche et sa large diffusion.

Regarder le passé en face, l'exhumer, l'analyser, l'assumer, c'est perpétuer la mémoire des combats passés, poursuivre la lutte pour la reconnaissance et la promotion, toujours inachevée, des droits de l'Homme, et contribuer à la construction de la conscience des plus jeunes générations.

La variété et la qualité des intervenants de cette seconde rencontre animée par Françoise Vergès, chargée de mission au Mémorial de l'abolition de l'esclavage de Nantes, constituent autant de pierres à la construction de cette mise en écho des mémoires oubliées qui éclaire le présent et prépare l'avenir. »

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