4. Une stratégie industrielle
La modernisation de l'outil militaire brésilien répond à une logique capacitaire, afin de donner aux armées les moyens d'assurer effectivement les missions qui leur sont assignées, notamment la surveillance et la protection du territoire national et de ses approches maritimes.
Le renouvellement des équipements obéit également à une stratégie industrielle . Les acquisitions auprès de pays étrangers sont systématiquement conditionnées à des partenariats locaux et à des transferts de technologie permettant au Brésil de constituer sa propre base industrielle et technologique de défense . Le Brésil voit dans cette politique un élément de son autonomie stratégique , mais également, très concrètement, une source de développement économique à travers son marché national de défense et, à terme, un potentiel à l'exportation vers les marchés sud-américains et internationaux.
5. Le budget de la défense
La présidence Lula (2003-2010) a fait de la défense une priorité budgétaire. Le budget de la défense a progressé de 10 % par an en valeur réelle .
La défense ne représentait que 2 % du budget fédéral en 2005, pour atteindre 3,3 % en 2010, soit 25 milliards d'euros (environ 1,5 % du PIB).
Pour une large part, à savoir environ 65 % des crédits supplémentaires, cet effort budgétaire a été consacré au rattrapage des rémunérations des 318 000 militaires.
Mais près de 20 % des crédits supplémentaires ont été consacrés aux équipements , la part des dépenses d'investissement dans le budget de la défense étant passée de 4 % en 2004 à 12,7 % en 2010 , année au cours de laquelle ils ont atteint 3,2 milliards d'euros .
La délégation a eu confirmation que Dilma Rousseff pérenniserait les réformes de structures engagées par son prédécesseur dans le sens d'un renforcement de l'autorité du ministre de la défense et d'une généralisation de l'approche interarmées.
En revanche, le ministère de la défense a été affecté par les coupes budgétaires décidées en début d'année à hauteur de 2 milliards d'euros, soit 8 % par rapport au montant initialement prévu pour 2011 . Ce contexte a conduit à repousser la décision sur l'achat du futur avion de combat à 2012.